[DDALE #45] Daredevil ou l'avocat contesté de 2003

[DDALE #45] Daredevil ou l'avocat contesté de 2003

Avec l'arrivée de Batman v Superman : Dawn of Justice mais aussi celle de la saison 2 de la série TV Daredevil, il y a de grandes chances qu'un sujet fasse son grand retour dans les conversations des lecteurs de comics : le film Daredevil de 2003 avec Ben Affleck dans le rôle titre. Et si on profitait de ce mini-retour sur le devant de la scène pour faire une révélation ? Et si on vous disait que, sur MDCU, nous sommes une petite poignée à penser que ce film s'est fait injustement démolir par les critiques ? Pour beaucoup d'entre vous, le film Daredevil , c'est une scène de bagarre ridicule dans un parc et du Evanescence. Oui, tout cela, c'est de la merde, mais il n'y avait pas que cela. Retour sur un film au succès mitigé et qui a, sans doute, été un peu trop vite oublié.


 

Remontons le temps jusqu'en 2003. Niveau série TV en France, vous avez l'arrivée de Smallville et la fin d'Un gars, une fille. Vous avez des titres de Meteora de Linkin Park et de l'album Le Chemin de Kyo qui passent non-stop sur toutes les radios et, côté cinéma, on remarquera les sorties de Gangs of New-York ou encore de 28 jours plus tard. A côté de tout cela, bien sûr, nous avons également la sortie du fillm qui nous intéresse.

A cette époque, Marvel n'a pas encore lancé son méga plan de conquête du monde en passant par la case “explosion des records au box-office”. Il n'y a pas de films liés entre eux ni même de réels projets sur le long terme. A cette époque, c'était plus “on lance un film et s'il marche, tant mieux, on en est fait un autre”, tout au plus. Pourtant, il faut bien admettre que, sans parler de fim précurseur, l'équipe chargée du film avait déjà compris pas mal de choses : on ne tue pas les Super-vilains au cas où on en aurait besoin par la suite (le Caïd finit derrière les barreaux et le Tireur à l'hopital, une excellente idée), on lance un autre Super-héros pour faire un film dérivé (le film Elektra est mauvais, mais l'idée restait bonne), on conclut le film mais on laisse une petite scène de fin “ouverte” pour pouvoir facilement rebondir par la suite (ici, il s'agit du journaliste Ben Urich qui décide de ne pas dévoiler l'identité de Daredevil et donc de le soutenir dans sa croisade contre la pègre). De même, il y a pas mal de codes qui sont des classiques de nos jours mais qui étaient déjà bien présents dans ce film : le fameux caméo de Stan Lee, les apparitions de Frank Miller et Kevin Smith, les clins d'oeil aux comics (un personnage qui se nomme “Joe Quesada”, comme le scénariste, et un autre qui se nomme John Romita, comme le premier dessinateur de Daredevil )... Si on pousse encore un peu, on peut même trouver les choix scénaristiques qui font débats auprès des lecteurs, comme dans tous les bons films de Super-héros. Ici, on peut penser au Caïd qui utilise une rose pour signer ses crimes alors que c'est en réalité son fils, Richard Fisk, qui faisait cela lorsqu'il portait le pseudonyme “La rose”.


"Du fric, un cigarre et une putain de rose. Il n'y a que ça de vrai".

 

Pour ce qui est du scénario, il faut immédiatement faire une distinction fondamentale. Le film en version courte est plus que moyen, c'est la version longue, bien meilleure, qui sera utilisée pour faire ce DDALE (cela correspond à une trentaine de minutes de film en plus). Avant de rentrer dans la critique du scénario, résumons le film dans les grandes lignes. Matt Murdock est un jeune garçon à la fois timide et solitaire. Son père, ancien boxer, le pousse à se défoncer à l'école pour utiliser sa tête et non ses poings comme lui a dû le faire. L'enfant, qui veut rendre fier son père, étudie sérieusement mais finit par découvrir que son père fait du racket. Choqué, il prend la fuite et perd la vue suite à un accident. Touché par des déchets radioactifs, il développe tous les pouvoirs que nous connaissons. Son père, malheureux et, en partie responsible, décide de se ranger et ressort les gants. Il finit assassiné pour avoir refusé de perdre un combat truqué alors que son fils allait assister au match. Matt décide alors de punir les malfrats le jour en tant qu'avocat et la nuit en tant que Daredevil . Il s'associe à l'avocat Franklin Nelson, fait la rencontre d'Elektra, qui deviendra son alliée, mais également du Caïd et du Tireur, ses futurs ennemis...

 

"Fais-moi confiance, petite. La version longue ! Car plus c'est long, moins c'est court. Euh..."

 

Premier point à observer, sans doute le plus simple, si ce n'est l'implication directe de Wilson Fisk quant à la mort du père de Matt, le tout reste fidèle au comcis. Pas de gros changements, pas de prise de liberté, pas de pétage de plomb ni de drogue, le fan est supposé être heureux. On notera bien l'absence du “senseï” de Matt mais son asbence est sans doute plus à mettre au fait qu'il n'y ait que deux heures de film. Le choix, qui a dû être difficile, est plus à salué qu'à enterré. Cerise sur le gâteau, non seulement c'est beau sur le papier mais en plus c'est beau à l'écran ! Ce ne sont pas de simples enchaînements de faits. Il y a une réelle construction et une progression logique du récit. On cherche à travailler les personnages et à expliquer le pourquoi du comment. Toute la première partie du film, celle qui concerne les origines de Daredevil , est à la fois efficace et diablement prenante. On s'attache volontier à Jack Murdock alors qu'il n'apparaît pas tant que cela à l'écran, on veut voir Matt réussir, on veut les voir ensemble triompher de toutes les épreuves.


"Tu as intérêt à bosser à l'école ou tu ne vas pas la voir venir !"

 

Concernant les acteurs, il y a du bon, et du moins bon, sans que cela soit catastrophique pour autant. Collin Farell en fait peut-être un peu trop et Ben Affleck sans doute pas assez (on ne sait pas si l'acteur joue un aveugle ou s'il s'emmerde à en crever). Concernant le reste des acteurs, c'est du tout bon avec, en tête, Jennifer Garner et Michael Clarke Duncan. Absolument rien de rédibitoire, en somme. Intéressons-nous plutôt aux personnages en eux-mêmes. Du côté de Bullseye, le personnage est quand même très théâtral. Chaque mouvement est dans l'excès. Le costume est plutôt particulier et possède un côté très “tape à l'oeil”. Le tout donne un personnage un peu loufoque, pas loin du “petit clown”. C'est le ton sérieux du film qui fait que, replacé dans le contexte, le personnage possède une aura à la fois sombre et malsaine plutôt intéressante. Sans être au centre du récit, le personnage ne tient pas longtemps le statut d'homme de main et s'impose rapidement à l'écran comme étant un réel défi pour Daredevil . Les scènes d'action sont impressionnantes, sa réplique “j'ai râté ma cible... je râte jamais rien !” décrit le personnage à elle-seule et son combat contre Elektra qui s'achève comme dans les comics laisse tout aussi rêveur.

 

"Je ne râte jamais rien... A part un aveugle... Que j'ai râté à plusieurs reprises d'ailleurs..."

Un personnage qui diffère du comics mais dans le bon sens du terme. Concernant le Caïd, c'est du tout bon aussi. Il faut dire aussi que Michael Clarke Duncan n'a jamais eu grand chose à prouver en tant qu'acteur. Il aura toujours été d'une redoutable efficacité dans ces différents rôles et, cette fois encore, l'acteur fait mouche avec une facilité déconcertante. Certains diraient que le personnage est noir alors que Fisk est supposé être blanc mais cet argument est ridicule. Non pas qu'il n'est pas recevable, c'est juste que ce point est le seul qui fait défaut au personnage. Pour le reste, au vu du physique du Caïd donné dans les comics, il était clairement difficile de trouver mieux. L'acteur est un monstre, un homme gigantesque avec des bras qui pourraient enlacer quatre hommes de corpulance moyenne... N'est-ce pas là la définition même du Caïd ? Concernant Elektra, il y a beaucoup de choses à dire. Il y a fort à parier que le personnage est pour beaucoup quant aux critiques assassines qu'a reçu le film. Jennifer Garner est excellente dans le rôle, mais aucune scène la concernant ne peut être prise avec sérieux. La scène dans le parc, sans doute la plus connue, fait voler en éclat le sérieux du film, sa réaction lorsque son père est assassiné la fait passer pour une cruche, son entraînement avec Evanescence en musique de fond est ridicule au possible (et, de nos jours, des plus clichées)... Un personnage presque à retravailler dans son intégralité.

 

"Matt, j'ai une crampe à la cuisse"

"Putain, moi aussi ! Moi aussi j'ai une crampe pour toi, Elektra !"

 

Du côté de Ben Urich, on sent qu'il s'agit avant tout d'une carte mise de côté pour plus tard. On décrit le personnage, on le met un peu en avant, mais il n'est pas vraiment lié à l'intrigue principale. Le concernant, la suite aurait pu être intéressante. Enfin, passons à Daredevil. Le personnage reste fidèle aux comics dans les grandes lignes et possède quelques bonnes petites répliques. Il n'y a pas grand-chose à dire de mal sur le personnage en lui-même. C'est plus son interprêtation qui manquait un peu d'intensité. Ce manque d'intensité dans le jeu d'acteur joue forcément sur le manque de charisme du personnage et donc, bien sûr, sur le fait qu'il se fasse littéralement bouffé à l'écran lorsque Ben Affleck donne la réplique aux autres acteurs qui, pour la plupart, sont dans leur élément.

 

"Mais pourquoi te sens-tu obligé d'être aussi mou, putain de merde ! Euh..."

 

Pour ce qui est du scénario au sens large, sans être exempt de tout défaut, il tient le téléspéctateur en haleine. Sans être le meilleur film de Super-héros jamais vu, il n'a pas forcément à rougir de ses plus jeunes frères pour autant. La trame volontairement décousue apporte un plus non négligeable, les retournements de situation, bien que souvent prévisibles, restent nombreux et corrects, les origines du personnages sont très bien expliquées et la fin est plus que recevable. Si les effets spéciaux piquent déjà un peu les yeux, les combats n'en restent pas moins imaginatifs et bien réalisés. On peut également parler de l'humour plus rare mais plus recherché que l'humour des films Marvel actuels qui, bien qu'efficace, a une dimension un peu “travail à la chaîne de la blague facile”.


"Je suis le tireur. Je suis celui qui tire."

"Erf, encore plus crevard que Daredevil ..."

 

En somme, Daredevil est un film qui a eu un Ben Affleck un peu flemmard, une Elektra à retravailler et qui, de manière générale, manquait un peu d'ambition. Néanmoins, il n'en reste pas moins un bon petit divertissement. Il s'agit de ce genre de film que l'on ne regarde pas tous les jours mais qui permet de passer un moment sympa les rares fois où on place le CD dans le lecteur DVD. Et s'il est facile de comprendre les avis mitigés des fans, il reste beaucoup plus difficile de comprendre les avis purement négatifs. Avec la série qui cartonne sur Netflix, n'est-ce pas le meilleur moment pour redonner sa chance au long-métrage ? Qui sait, peut-être aviez-vous été victime d'un aveuglement passager à l'époque ? Par contre, si l'aveuglement persiste et ce, même avec la version longue, c'est que le film n'est pas fait pour vous, effectivement.

 

"Je ne ressemble pas au Caïd parce que je suis black... Et là, ose me dire que je ne lui ressemble pas !"

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  • PurpleTax
    PurpleTax

    il y a 8 ans

    De mémoire, l'un des principaux reproches que je faisais à ce film... Mais je n'ai vu que la version "courte" hein... C'est l'absence de véritable phase d'enquête. Du coup les pouvoirs du personnage se résument à : j'ai des super-sens, donc je me bats mieux. Bon... C'est réducteur quand même, hein . Par contre le caïd est parfait - et, avec le recul, c'est l'un des rares antagonistes de super-héros réussis qui ne sortent pas du moule du clown/diva diabolique et cabotin - genre Loki, le Joker, qui ont phagocyté à l'écran Bane ou Lex Luthor !

    • Spydex
      Spydex

      En réponse à PurpleTax

      il y a 8 ans

      Justement, dans la director's cut il y a toute une enquête par rapport à une affaire de Matt et Foggy où Matt utilise sa tête et ses pouvoirs. Cette partie est très intéressante et a été totalement coupé des versions "courtes"

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 8 ans

    Moi j'aime surtout la Director's Cut qui relève le niveau de ce montage charclé par la Fox !
    Ce fut bien dommage !

  • James howlett
    James howlett

    il y a 8 ans

    Oe fin la version longue change pas tant le film que ça, elle concerne une intrigue séparé en grande partie

  • Bane
    Bane

    il y a 8 ans

    Assez d'accord avec l'ensemble de l'article. J'avais d'ailleurs été très surpris de trouver la version director's cut largement meilleure à l'originale... d'ailleurs beaucoup de critiques qui avaient détesté le film en salle lui faisaient déjà plus de publicité lors de la sortie du director's cut.

    Si on est encore loin de la série TV, le film se regardait assez bien par ailleurs... Et à mes yeux elle révèle totalement le problème -qui n'est pas nouveau- du contrôle/cut des studio. Je suis de ceux qui n'avait pas totalement haï le dernier Fantastic Four : qui souffre surtout dans sa seconde partie. Quand on voit ce film là et le director's cut, on peut se dire que, parfois, un réal sait ce qu'il fait mais qu'il n'a pas l'occasion de le "montrer". Ok. La scène du parc était conne mais ça a du plaire au public (un peu) à l'époque non ? De même, le film a lancé Evanescence, qu'on aime ou pas, le groupe a eu un certain succès... C'était une autre époque... et sur ce coup on joue sur les goûts musicaux. Moi par exemple, (je vais me faire tuer pour ça, surtout qu'il a disparu il y a peu) j'ai toujours détesté et je détesterai toujours les passages avec Prince en fond musical du premier Batman de Burton. Ouai, désolé mais je déteste... voir le Joker danser là dessus me gonfle toujours, mais voilà, c'était une autre époque. Ça me gêne déjà moins de voir Jennifer Garner, plutôt sexy, en pleine chorégraphie (ok, peut-être exagéré et cucu) avec Bring me to life en fond...

    "Concernant Elektra, il y a beaucoup de choses à dire. Il y a fort à parier que le personnage est pour beaucoup quant aux critiques assassines qu'a reçu le film."
    Euh mouai... Dans mon souvenir, c'était plutôt "celle qui sauvait le film" selon pas mal de critiques et elle sortait tellement du lot que bah... ils ont fait le film Elektra. C'est un peu paradoxal de dire qu'elle était le boulet du film pour ensuite évoquer le spin-off : les studio n'y comprennent parfois rien du tout au cinéma, mais ils n'iraient pas faire un film sur un personnage détesté...

    Tout ça donc, c'était une autre époque et sans y revenir SANS CESSE, l'après Dark Knight (entre autre) a vraiment changé pas mal de choses mais il faut reconnaitre que l'aspect sombre et un peu crade était déjà là. Daredevil me paraissait déjà plus adulte que le Spiderman de Raimi, que je regarde aujourd'hui avec un peu de nostalgie en me rappelant que même à l'âge auquel je l'avais vu j'avais trouvé certains plans, certaines scènes et certains diaglogues complètement con... voir que le bouffon vert me rappelait parfois un méchant de Power Rangers. Pourtant ce film est culte, mais il a vieilli aussi et des choix prit à l'époque ne sont plus vraiment d'actualité aujourd'hui. 

     

  • Sofia
    Sofia Staff MDCU

    il y a 8 ans

    Peut importe les critiques, moi, j'adore ce film et je l'assume.

    • mmat1986
      mmat1986

      En réponse à Sofia

      il y a 8 ans

      C'est la phrase que je vais devoir adopter pour toutes les fois où on parlera de BvS pour ma part XD mdrrrr

  • mmat1986
    mmat1986

    il y a 8 ans

    J'en enfin vu la version director's cut et bon même si ça remonte le niveau sur certain point, il n'empêche de le film n'est pas vraiment sauvé, disons qu'il est un peu moins foireux mais les points faibles restent une jennifer garner ridicule et dont le jeu est toujours merdique, c'est pas sans raison que cette fille n'a jamais réussi à réellement marquer les esprits (et ne parlons pas du film Elektra qui aura fini de régler la question à son sujet) Collin Farell est un acteur qui était vachement prometteur avant d’enchaîner les rôles foireux et de replonger dans la bouteille mais franchement le foirage de sa filmographie commence réellement avec son "Bullseye" le personnage est assez énervant et que dire de la scène ou le gars traque le père d'Elektra? qui est la scène la plus foireuse avec le combat de Matt Murdock vs Elektra dans un parc...

    et un défaut, que je ne jugeait pas comme tel à l'époque c'est la bande son signée par Evanesence ça donne un côté super daté au film et le côté ringard des séries des années 80-90 genre "La vie à cinq" 

    Après, je dois avouer que le fait que Daredevile soit désormais adapté en série avec 2 saisons très bonnes (pas sans défauts mais supérieur à ce qui ce fait en série de super héros) ne m'a pas aidé à voir le film de façon totalement objective tant la série est meilleure, et d'ailleurs malgrès le fait que j'ai aimé les 3 films adaptant les punisher, j'espère que lorsque la série de ce personnage sortira que je trouverais les films très mauvais à coté

    ceci dit, Ben Affleck n'était pas aussi mauvais qu'on le dit (je n'ai jamais compris pourquoi on hait autant ce type) Michael Clark Duncan était génial, le costume n'était pas trop mal et on sent une petite volonté de joué sur la symbolique religieuse du personnage (chose qui ne se sent pas vraiment fortement dans le érie pour le moment, on voit que le gars cherche un pardon ou une approbation mais ce n'est pas encore vraiment ça)

  • L'homme d'acier
    L'homme d'acier

    il y a 8 ans

    J'ai encore plus de mal à comprendre aujourd'hui le "lynchage" de ce film. Certe il n'est pas forcemment bon, mais n'est pas non plus moins bon que mal d'autres films du même genre. 

    Pour moi le film vaut un Thor 1 ou 2, même un Hulk ou un First Avengers. Je suis persuadé que si ce film sortait aujourd'hui sous la bannière "MCU" il n'aurait absolument pas eu le même traitement.