Un
Zap'DC bien spécial car même si l'on peut y retrouver, comme chaque semaine, les chroniques des tie-ins aux différents crossovers actuellement en place, j'ai décidé de mettre à l'honneur les super-héroïnes de DC. Et les sorties de ce mercredi s'y prêtaient largement vu le nombre de titres qui ont pour protagoniste une fille ou femme ou encore une femme-enfant (non mais vous avez vu cette
Harley Quinn entourée de tous ces animaux tout mignons ?!!!).
En espérant que vous apprécierez la formule, n'oubliez pas si toutefois ce n'est pas le cas que Susano vous propose son
Zap'Marvel consacré aux super-héros imberbes !! (c'est une blague)
Bonnes lectures et à la semaine prochaine !
Batwoman 27
Un épisode au titre révélateur. S’il n’est pas vraiment question d’araignées ici, on est en droit de se demander ce qu’il y a dans le sang de Manapul. Oui, le dessinateur s’offre un petit crochet sur ce titre avec des doubles-pages qu’on n’est pas prêt d’oublier. Mais il nous en offre trop peu, même si on pourrait passer de longs moments devant elles pour en admirer les détails, les couleurs, la composition aussi originale que celle de J. H. Williams III. Sauf qu’on reconnaît d’emblée la « patte » Manapul qui lui s’amuse à plonger (terme ô combien adéquat) l’héroïne dans un monde onirique, quelque peu psychédélique identique à celui d’
Alice au Pays des Merveilles. A se demander ce que contient le sang de Batwoman pour qu’elle imagine de telles scènes. (réponse : un poison). Des scènes où se mélangent admirablement des instants surréalistes à des moments de sa vie. A l’issue de ces quatre doubles-pages on regretterait presque de retrouver les dessins de Jeremy Haun, beaucoup plus classiques et froids, et surtout peu mis en valeur par un scénario sans grandes envolées aussi folles que le passage manapulien. Le vilain Wolf Spider a droit à une longue scène à l’image de l’épisode : pas exceptionnelle mais qui se lit très facilement en suscitant un minimum d’intérêt. Mais vite décuplé avec la scène finale qui est loin de ressembler aux traditionnels cliffhangers qui montrent un héros sur le point de perdre face à un ennemi. Même si ici l’hostile est présent, mais encore une fois sous la forme d’histoire de sang qui surprend. Mission réussie donc.
Harley Quinn 2
Bon, avouons-le, ça ne vole pas bien haut par ici ! Pas besoin de relecture, tout est à prendre au second degré, parce que c’est juste un concentré de fun ! Et une fois que cela est dit, tous les dérapages, niaiseries et propos sont excusables, surtout s’ils viennent d’Harley Quinn. Totalement métamorphosée par rapport à ses apparitions dans les autres titres, on sent qu’Amanda Conner et
Jimmy Palmiotti se font juste plaisir et ça fait du bien. Cette série apporte un élan de fraîcheur, d’inconscience et de spontanéité aux
New 52. Rien de comparable avec la série
Larfleeze qui joue pourtant sur le même créneau de l’humour décalé mais pas dans le même contexte et surtout ici les blagues sont moins lourdes. Non, elles sont aussi légères que la tenue avec laquelle Harley dort aux côtés d’une
Poison Ivy dont la présence rappelle de bons souvenirs. Si les nostalgiques de
Gotham City Sirens se lèchent déjà les babines, qui pourra le leur reprocher ? Au bout d’à peine trois numéros la série s’impose comme étant déjà incontournable grâce à des péripéties en pagaille totalement loufoques. Mais du côté des dessins, Hardin et Roux ne sont pas encore au même diapason que le couple de scénaristes. Un déséquilibre visuel et la peur ambiante aussi de ne pas savoir ce que cache la prochaine page comme blague potache. Car du fait de sa jeunesse, la série n’est pas à l’abri encore d’un petit accident de parcours qui la ferait sombrer dans l’humour lourd et trash, juste pour faire quelque chose de différent.
Supergirl 27
Si depuis son retour de
Krypton Supergirl ne trouve plus sa place sur Terre, on pourrait en dire autant au sujet de sa série avec ce nouvel arc mené par Tony Bedard. Toutefois, vu ce que le scénariste nous prépare comme révélation dans les prochaines semaines dans ce titre (merci les sollicitations et autres
news), on comprend très vite que ce récit sert surtout de transition pour conduire à un gros événement. Et force est de constater que même si l’intrigue ne vole pas haut, l’histoire se lit très facilement. Le scénariste s’offre même le luxe d’en dévoiler un peu plus sur le Dr Veritas et ses liens avec
Superman , ce qui n’avait jamais vraiment été fait jusqu’à maintenant. Le côté jeune fille de
Supergirl sujette aux sautes d’humeur est toujours d’actualité mais au moins ici Bedard ne propose pas comme raccourci des combats sans fins puisque l’héroïne n’assène pas de coup ici. Une lecture simple et sans prétention comme les dessins de Yildiray Cinar qui sont satisfaisants. Rien de phénoménal mais un bon moment à passer avec cet épisode plutôt « girly », aux couleurs vives, avec une petite part de suspense et d’intrigue. On en oublie presque de râler à cause de cette nouvelle version de
Lobo qui parvient mine à rien à faire son trou dans les New 52 sans qu’on ait à redire.
Wonder Woman 27
Cet épisode marque le retour du dessinateur Cliff Chiang, censé connaître la direction que veut prendre depuis le premier épisode le scénariste Azzarello. Même si les voies du Seigneur sont trop souvent impénétrables…Mais plutôt que de répéter toujours la même rengaine, tentons de mettre en exergue les points positifs de cet épisode. Oui, ce n’est pas la première fois que
Wonder Woman perd la trace de Zola mais non, son discours larmoyant pour rappeler son échec et l’importance de la famille n’est pas du tout redondant avec d’autres passages lus dans les épisodes précédents… mince non, l’ironie prend le dessus sur le positif. Oui Hera est toujours aussi humaine mais non, sa séquence émotion n’empêche pas le récit d’être aussi épique qu’une bataille homérique…non décidément ça ne marche pas. Dans ce cas, remarquons juste, vu qu’on assiste toujours aux mêmes scènes, que les dialogues sont toujours aussi bien écrits, les traits de Chiang confèrent toujours la même identité visuelle au titre…oui enfin bon, de l’habitude naît l’ennui. Alors pour redynamiser un peu le titre, incluons une petite bacchanale et un monstre au look « leather bear » tellement improbable sorti d’un film porno gay. Ainsi qu’une scène de torture qui n’en finit pas mais dont on connaît l’issue dès la première case. Et sans oublier de jolies couleurs servies par Matthew Wilson. Donc en gros, rien de nouveau sous le soleil d’Apollon. On peut au moins apprécier la constance des épisodes.
Justice League 27
Un épisode qui sort vraiment du lot tellement il emprunte deux voies insoupçonnées et inattendues. La première n’est pas non plus une réelle surprise car comme la couverture l’indique, le protagoniste est
Cyborg , l’un des rares survivants de l’attaque du
Syndicat du Crime . Mais ici il subit une mise à jour extrême, autant d’un point de vue anatomique, technologique et émotionnel. Jusqu’ici dans la série il n’était guère mis en avant mais
Forever Evil est enfin l’occasion pour Geoff Johns de creuser la psychologie bouleversée du super-héros. Et de donner un nouveau souffle à ses rapports familiaux qui même s’ils dénotent un peu avec l’esprit du crossover actuel, permet justement d’apporter un peu plus de profondeur, de maturité tout en créant un tremplin pour de nouvelles intrigues. Et l’autre surprise présente dans l’introduction de cet épisode avait déjà été annoncée dans
Justice League 24. Un nouveau groupe de super-héros fait une (trop) rapide apparition. Je tairai le nom pour ne pas gâcher le plaisir des fans de longue date mais on peut d’ores et déjà prévoir le retour de ce groupe dans l’univers des
New 52 sous une nouvelle mouture. Et à l’instar de la version 2.0 de
Cyborg , en glissant ces nouveaux personnages dans ce récit qui devient de plus en plus long, ne nous mentons pas, Geoff Johns lui offre un nouveau départ possible. Guère étonnant que l’éditeur en soit déjà à annoncer la suite, après la fin de
Forever Evil, puisque ce récit prend une nouvelle direction plutôt excitante.
Pandora 7
Quand Dieu s’adresse à Pandora, Ray Fawkes non seulement ne semble plus trouver la foi mais se barre même dans des délires New Wave assisté de son coloriste Hi-Fi qui excelle dans la représentation de la voûte céleste étoilée. Petit point (négatif) d’abord sur les dessins totalement inégaux de Portela d’un côté (jusque-là, tout va bien) et de Johnson de l’autre (pas d’inquiétude, il ne s’agit pas de Dave mais de Staz). Deux style totalement différents mais qui auront au moins le mérite d’être cohérents avec le déroulé de l’épisode. Quand Pandora se prend pour une étoile filante en plein Nirvana, Portela officie d’une bien belle manière. Mais dès que le personnage sort de son trip Dieu-me-parle-et-me-demande-qui-je-suis, les choses se compliquent avec des traits rudes, moins précis voire même un peu sales par moment. Et si ce déséquilibre visuel ne suffisait pas, Fawkes continue de faire du Fawkes en livrant un épisode bavard mais surtout ennuyeux. Retour en arrière, Pandora raconte donc ce qu’elle a vu lorsque la joyeuse troupe squattait devant le Paradis. Et suite à cette rencontre avec le divin, révélation (é
piphanique), le personnage sait enfin qui elle est. Bien veinarde parce que du côté du lecteur, on s’y perd de plus en plus. Présentée comme la responsable du nouvel univers New 52, on a ensuite découvert qu’elle était avant tout une victime immortelle censée expier une faute qu’on ne saurait trop lui reprocher d’avoir commise. Et là, nous voici avec une nouvelle facette de la schizophrénique Pandora qui aura au moins le mérite d’éviter au crossover de revenir sur ses pas. Parce que même si on nous ressert un nouveau tour de casting (on ne sait jamais, pour les nouveaux leteurs), ainsi qu’une nouvelle confrontation avec Blight, au moins le personnage brillera par son implication. Et le comble du manque d’inspiration :
bis repetita placent avec Phantom Stranger…
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