Une semaine très chargée en sortie puisqu'en plus d'Infinity #3, dont vous pouvez découvrir ici la critique, ce dernier s'accompagnait de trois chapitres tie-ins à la qualité pour le moins très variable (l'excellent côtoie le très médiocre). Du côté mutant, Battle of the Atom faisait un passage sur la série Ucanny X-men, numéro critiqué plus tôt dans la semaine. Une semaine bien sûr également chargée en titres divers et variés mais une santé vacillante m'oblige à ne vous proposer cette semaine que deux critiques supplémentaires, j'espère que vous les apprécierez et vous propose de partager dans les commentaires vos avis sur les comics non abordés dans ce numéro.

Et n'oubliez pas qu'à côté de cela, Davids continue sa folle couverture du Villains Month dans le Zap'DC !

Cette semaine dans Infinity

New Avengers #10 (3,5/5)

Cet épisode se passe juste avant Infinity #3 et force est de constater que ce qui frappe tout de suite, ce sont les magnifiques dessins de Mike Deodato. En effet, ce dernier fournit là une vingtaine de pages toutes excellentes, les visages très expressifs des personnages nous immergent au plus près de l’action.

Quant à l’histoire, elle avance malheureusement peu mais ce genre d’épisode est inévitable, nous avons l’impression qu’elle n’avance pas vraiment car les personnages ne font que le point sur la situation, que ce soit les super-héros humains, ou bien leur terrible ennemi Thanos avec ses Lieutenants. Les dialogues ne sont pas inintéressants pour autant et nous sommes malgré tout à un niveau de qualité un peu au-dessus de ce que Jonathan Hickman nous sert sur cette série depuis son lancement. Nous avons enfin des discussions utiles, claires et elles se révèlent à plusieurs moments très intéressants.

Bref, il est difficile de juger cet épisode seul tant il fait office de pause essentielle dans ce crossover, ce qui explique sa note un peu basse alors qu’il est très intéressant à suivre.



Captain Marvel #16 (4,5/5)

Encore une fois, nous retrouvons du côté de Captain Marvel la recette parfaite d’un numéro tie-in à un event. En effet, ce dernier s’intercale à la perfection dans les espaces laissés par les numéros de la série principale et nous propose un regard inédit sur l’action.

Nous retrouvons d’ailleurs le personnage de Carol Danvers tel que nous l’aimons, son monologue est très intéressant à lire et même si les dessins de Patrick Olliffe ne sont pas aussi bons que ceux de ses collègues sur d’autres séries, il fait un travail franchement décent. Force est de constater qu’il s’en sort d’ailleurs très bien lors des phases en extérieur.

Les relations entre Carol et les autres Avengers est aussi utilisée à bon escient et avec suffisamment de parcimonie, l’humour inhérent à la relation l’unissant à Hawkeye et celle l’unissant à Spider-Woman est également bien utilisé.

Bref, un tie-in vraiment sympathique qui propose tout ce que l’on atted d’un tel chapitre : un vrai complément à l’histoire principale, que ce soit des éléments qui n’y figurent pas ou un autre point de vue sur l’action.



Thunderbolts #15 (0.5/5)

Ce numéro est le pire tie-in depuis le lancement d’Infinity, il est même franchement difficile de le qualifier de tel. En effet, là où tous les autres tie-ins développent de nouveaux éléments de l’histoire ou proposent un point de vue inédit sur l’action, celui-ci ne propose qu’une aventure des Thunderbolts pendant la quasi intégralité du numéro.

Les relations entre personnages sont plutôt bien mises en valeur, mais que ce soit ce point positif ou d’éventuels autres que l’on pourrait lui trouver (… ce qui n’est pas mon cas), il est important de mettre les dessins en avant. En effet, ceux-ci sont sûrement les pires dessins que j’ai vu sur une série Marvel depuis fort longtemps. Imaginez les dessins d’Invincible fais par un dessinateur sans talent et vous obtenez à peu près la performance de Jefte Palo sur ce numéro. Ses décors font très cheaps et artificiels, ses personnages trop anguleux sont tout simplement affreux, il parvient même à rendre le visage d’Elektra absolument risible.

Bref, vous l’aurez compris, ce numéro fera saigner vos yeux. Mais à cela, il faut rajouter la participation toute aussi désastreuse de Charles Soule, il nous sert un récit sans aucune consistance et tout à fait inintéressant. Le talent des deux gaillards fait de l’invasion extra-terrestre un passage absolument ridicule, pensez Mars Attack pris au 1er degré...

Un chapitre que je vous conseille donc de fuir comme la peste (ou toute autre maladie de votre choix).

Gare à toi si tu loupes ça

Savage Wolverine #8 (4/5)

Ce numéro vous propose la fin de l’arc de Zeb Wells et Joe Madureira, et quelle fin !

Les deux artistes font ce qu’ils savent faire et forcément, cela ne peut que fonctionner. Wells conclue cette histoire de manière assez sordide, il y a bien entendu une part importante laissée à l’action, mais le concept des Arbiters était bien pensé et est vraiment utilisé comme il faut ici. Il triture les personnages dans tous les sens et une fois cette histoire conclue, nous avons vraiment l’impression de les retrouver changés, c’est d’autant plus frappant en ce qui concerne Wilson Fisk, aka the Kingpin.

De son côté, Joe Madureira fait un excellent boulot, son style fonctionne à merveille dans la représentation d’un Wolverine laissant place à l’animal qui est en lui, et on ne peut que constater combien Joe s’est appliqué sur tout le chapitre d’ailleurs. En effet, ce dernier nous propose des plans magnifiques sous forme d’ombres chinoises, les ombres n’étant cependant pas représentées en noir, mais avec un mélange de noir et de rouge délavé laissant entrevoir des traces de sang lorsqu’un personnage tombe sous les coups adverses. Bref, Madureira est donc comme toujours excellent et il est dommage qu’il ne se fasse pas plus présent, mais bon, si à chacune de ses apparition il fournit un tel travail, on ne peut que le lui pardonner !

Elle tire sa révérence

Morbius The Living Vampire #9 (3/5)

La série se conclut avec un chapitre en demi-teinte, plein d’aller-retour entre passé et présent, ces derniers sont d’ailleurs malheureusement bien trop utilisés. L’histoire est donc volontairement hachée mais cela nuit à l’émotion qui pourrait s’en dégager.

Si l’on doit faire un rapide bilan de cette série Morbius, on ne peut que dire que son exclusion quasi-totale du reste de l’univers Marvel a joué contre elle. En effet, alors que les Avengers les X-Men, Spidey et les autres connaissaient des aventures de plus en plus folle, Morbius évoluait dans son quartier défavorisé de Brownsville, devenant très vite tout au plus une série anecdotique.

Et c’est bien dommage car il y avait de bonnes idées dans cette série, nous sommes loin des poncifs du genre, ou plutôt loin des poncifs actuels du genre. Nous y retrouvions une bonne vieille histoire de vampire avec ce drame social qu’est Brownsville en toile de fond. Des humanoïdes plutôt intéressants sont apparus au cours de cette série, à l’image de Manphibian, mais l’on a pas eu le temps de s’accrocher à toute cette bande et c’est franchement dommage.

Bref, si Marvel devrait retirer quelque chose de cette série, c’est que l’on ne peut pas faire de série recluse – comme l’est Hawkeye – sans un personnage déjà adoré du public, les crossover sont une superbe occasion de mettre sous les feux des projecteurs certains personnages un peu perdus de l’univers Marvel, et ce dernier aurait dû avoir le droit à ce traitement. On ne peut enfin que regretter cette décision d’arrêter la série si rapidement, car Joe Keatinge nous avait assuré en janvier dernier qu’il avait pour projet une histoire sur deux à trois ans, que l’on aura jamais la chance de découvrir malheureusement.