Deuxième fournée du
Villains month cette semaine avec comme toujours quelques pépites et malheureusement trop de déceptions venant même parfois de scénaristes cotés et reconnus qui ont dû voir cet exercice comme une corvée.
Dans le
Zap'DC #20 de la semaine dernière vous pouvez retrouver les 13 premiers épisodes de ce mois consacré aux super-vilains.
Et de son côté, Susano et son Zap'Marvel fait aussi le point sur les sorties de la semaine ainsi que sur le crossover Infinity.
Bonnes lectures et à la semaine prochaine !
Aquaman 23.1 – Black Manta (9,5/10)
La pépite de la semaine qui aurait pu être parfait si les éditeurs n’avaient pas confié les dessins à un encreur. Sérieusement, Claude St-Aubin n’est qu’encreur et son manque d’expérience se ressent trop dans ses traits même s’il faut lui reconnaître une petite réussite dans les scènes de groupe. Mais ce titre est incontournable grâce au talent réuni des scénaristes Tony Bedard et Geoff Johns. Tout comme l’épisode de
Flash consacré à Grodd la semaine dernière, cet épisode ici n’est pas qu’un one-shot racontant les origines de l’ennemi d’Aquaman. Pour la simple et bonne raison que ses origines ont déjà été révélées dans un précédent arc de la série. Ici nous avons tout simplement un pur tie-in au premier chapitre de
Forever Evil qui consiste à suivre du point de vue de
Black Manta l’arrivée du
Syndicat du Crime et surtout la lourde révélation que les super-héros n’existent plus. Privé de sa vengeance et ne pouvant donc plus assassiner
Aquaman , Black Manta se trouve très rapidement une nouvelle raison de vivre. Un parti pris parfaitement mené dont les scènes silencieuses ont beaucoup plus d’impact que les dialogues copiés au mot près à
Forever Evil 1. Une preuve que l’univers partagé est encore en place et cela fait un grand bien.
Superman 23.2 – Brainiac (9/10)
Finalement ce
Villains month aura eu pour mérite de mettre en valeur les talents de scénaristes de Tony Bedard. Après le chapitre d’
Aquaman, il se consacre ici à l’un des plus vieux ennemis de
Superman . Et tout y est. L’orgueil de ce personnage doté d’une intelligence incomparable, les raisons troubles et indiscernables qui l’animent et cette fichue manie de collectionner les mondes qu’il cherche soi-disant à préserver, quitte à en détruire quelques-uns au passage. Preuve que même si un épisode ne s’inscrit pas dans la continuité, sous forme de one-shot résumant les origines d’un personnage il peut être bon. Le style crayonné des dessins contribuent évidemment à rendre la lecture agréable, même si l’accumulation de termes techniques l’empêche d’être fluide. Mais en tant que super-cerveau, Brainiac maîtrise toutes les technologies de pointe, du système informatique à l’androïde d’une planète éloignée, un point parfaitement illustré ici sans exagération. Surtout, cet épisode tisse des liens avec l’histoire de la planète
Krypton et trouvera une suite dans les prochains épisodes de la franchise, ce que nous révèle une fin peu surprenante mais bien amenée.
Green Lantern 23.2 – Mongul (8,5/10)
Le cosmique est de retour avec un titre impressionnant par ses dessins même si le style de narration reste classique. Surtout, il permet d’introduire un très grand personnage qui a marqué l’univers DC pour sa tyrannie et ses fleurs spéciales, les Black Mercies. Autant d’éléments qui sont de retour ici. Evidemment, une fois n’est pas coutume, le personnage nous raconte indirectement son enfance et comment il est devenu le chef d’un empire galactique. Indirectement car même si la voix off est encore une fois utilisé, il raconte surtout son histoire à un soldat d’une planète qu’il s’apprête à envahir. Une petite pirouette un peu moins conventionnelle que d’autres. On appréciera surtout la présence de WarWorld que certains reconnaîtront. Surtout, le personnage qui fait ses débuts ici dans les New52 fait preuve d’une telle cruauté tout en restant stoïque qu’il en est perturbant et rend le récit passionnant à lire. Son côté fratricide perdure ici même si nulle part on ne trouve trace de sa sœur
Mongal . Elle a surement été oubliée par les éditeurs. Quant aux dessins, ils remplissent leur contrat, aidés par des couleurs vives qui animent chaque page.
Action Comics 23.2 - Zod (8/10)
Après une entrée peu remarqué dans le dernier back-up consacré à l’histoire de
Krypton avant sa destruction, le général
Zod qu’on ne présente grâce à un certain long-métrage s’offre tout un épisode pour faire parler de lui. Et c’est Greg Pak qui a osé relever ce défi, en imaginant que de nombreux spectateurs auraient hâte de lire cet épisode. Un défi relevé haut-la-main car il n’y va pas de main morte pour montrer le côté sombre qui habite le personnage dès sa tendre enfance. Tout en nous plongeant dans l’histoire de
Krypton , histoire de poser les bases, après ces fameux back-ups pour le futur crossover qui touchera la franchise en octobre. Tout en respectant assez bien les invariants du mythe, à l’inverse de ce qu’il a fait la semaine dernière avec Darkseid, le scénariste en profite même pour faire apparaître le personnage également aperçu dans le film de Faora, l’une de ses fidèles lieutenants. De quoi ravir les fans de comics et de cinéma. On remarquera toutefois que le scénariste retombe dans les mêmes travers que la semaine dernière, en voulant aller un peu trop vite et donc en faisant l’économie de quelques passages narratifs qui auraient mérité un meilleur développement. Et cette impression que finalement l’histoire n’aboutit à rien…dans un court délai.
Batman 23.2 – Riddler (7/10)
Tout comme l’épisode de
Flash de cette semaine, ce one-shot consacré à l’homme mystère fait écho à l’arc actuel de la série,
Zero Year. Même s’il est toutefois conseillé de découvrir le récit de façon détachée car dans la continuité, il n’apporte strictement rien. Sauf que la caractérisation du personnage toujours autant amateur d’énigmes est vraiment réussies, contrairement à ces dernières. Ce qui prouve que Snyder et Fawkes se plient à l’exercice sans toutefois vraiment se casser la tête pour créer une histoire mémorable. En plus celle-ci est plutôt simple, on suit de nos jours le
Riddler en train de s’infiltrer dans la tour Wayne. Rien d’extraordinaire présenté ici mais le récit est fluide et surtout, le personnage n’épargne aucune personne qui se mettra en travers de son chemin. Autrement dit, il impose son image de vilain alors que pour le moment ce n’est pas le cas dans Zero Year. Les dessins de Jeremy Haun sont quant à eux plutôt bâclés, tristes et peu inspirés. Ce qui les sauve est une colorisation modérée mais malheureusement un peu trop accentuée sur le vert et rose du costume du
Riddler . Rendant le tout un peu criard.
Justice League of America 7.2 – Killer Frost (6/10)
Plusieurs problèmes de cohérence se posent avec cet épisode. Déjà cette ennemie de Firestorm aurait dû trouver sa place dans la série
Justice League puisque le super-héros fait partie de ce groupe mais ce n’est qu’un détail vu ce à quoi nous habitue le service marketing de DC. Autrement, ici cette nouvelle Killer Frost incarnée par une autre scientifique qu’avant reboot explique ce qui motive ses confrontations avec Firestorm et précise qu’il y en a eu plusieurs. Or dans le dernier arc de la série annulée, le héros semblait rencontrer pour la première fois la glaciale tueuse. De plus, la petite référence à ce personnage dans le tout-premier épisode de
Firestorm a donc été définitivement mise de côté. Concernant cet épisode ici, on nous explique donc comment Caitlin Snow est devenue Killer Frost. Une agréable histoire conventionnelle, sans grande originalité mais bien écrite et dessinée dont la fin la rapproche de l’épisode d’
Aquaman. Un peu de relief qui relève l’épisode car nul doute qu’on reverra la vilaine dans l’intrigue de
Forever Evil aux côtés de
Lex Luthor et
Black Manta .
Teen Titans 23.1 – Trigon (5/10)
Honnêtement, après le lamentable arc proposé par Scott Lobdell, qui cela intéresse-t-il de découvrir les origines du démon Trigon ? Autant dire que pour fêter son retour au sein de DC, le scénariste Marv Wolfman se retrouve avec un sacré poids mort sur les bras. Le style de narration, une voix off qui raconte ce que le lecteur voit n’est pas des plus originaux et on peut aussi reprocher à l’histoire de se concentrer un peu trop sur la volonté du démon de se reproduire avec tous les spécimens féminins qu’on lui amenait. Mais au-delà de ces quelques défauts, l’épisode est très bien écrit en allant chercher dans des bas-fonds inconnus d’un univers obscur l’origine de puissant mal qu’aurait dû être Trigon. Si certaines zones d’ombre perdurent cela n’accentuent qu’encore plus la côté diabolique du personnage, même si cette facette est peu illustrée ici. Mais encore une fois, ce qui est suggéré est plus fort que ce qui est dit. L’auteur n’oublie pas non plus de faire le lien avec l’armure que porte à présent Wonder Girl, donnant du relief à ce one-shot. Mais la fin retombe dans le côté téléphoné de l’épisode, avec sûrement cette volonté de surprendre le lecteur mais qui finalement n’y parvient pas. On appréciera tout de même l’effort, parce qu’avant il y avait Lobdell, et parce que c’est Wolfman.
Justice League 23.2 – Lobo (4/10)
Après avoir passé la phase de consternation à l’annonce de ce nouveau
Lobo qui est en fait le vrai tandis que le fan de Kiss bodybuildé ne serait qu’un imposteur, on n’attend rien de cet épisode. Le
Lobo nouveau n’est rien d’autre qu’un vilain hipster, qui surfe sur sa coolattitude bad-ass (pardonnez tous ces écarts de langage) aussi clean qu’un bobo parisien dans un camp de Roms. Mais qui pourtant n’hésite pas à se salir les mains, et le veston dernier cri pour remplir ses contrats de tueur à gage. Il est conseillé finalement d’attendre de voir ce que l’éditeur compte faire de cette nouvelle pirouette scénaristique qui paraît très osé car le personnage avait son lot de fan. Mais toujours dans l’optique d’attirer les nouveaux lecteurs, on sait à présent qu’on peut s’attendre à tout dans ces New52. Ici la scénariste Marguerite Bennett, déjà aperçue dans l’
annual 2 de Batman continue de vouloir nous abreuver de son style narratif rafraîchissant. Ce qui a pour effet de temporiser toute colère émanant des vieux briscards DCistes. Alors on attend de voir. Mais au moins on a droit ici à un personnage haut en couleurs, charismatique. Et grâce aux dessins de Cliff Richards, également de style crayonnés, on sait que
Lobo bénéficie d’une dentition parfaite, aux incisives prononcées. Rien d’original mais un parfum de nouveauté souffle de ce côté de l’univers, ce qui n’est pas pour déplaire. Même si on ne sait pas vraiment à quoi cela va aboutir.
Detective Comics 23.2 – Harley Quinn (3/10)
En plein crossover
No man’s land, en 1999, la facétieuse Harley avait déjà eu droit à son one-shot pour raconter comment la jeune et ambitieuse psychothérapeute est devenu l’une des plus charismatiques ennemies du
Chevalier Noir . Et c’est Paul Dini en personne qui avait signé l’opus. Alors autant dire que cet épisode écrit par Matt Kindt fait plutôt pâle figure à côté. D’autant que les origines d’Harley restent identiques, le scénariste ayant rajouté une couche de drame familial totalement inutile. Il est également passé à côté de l’humour noir qui caractérise la jeune femme, mettant plutôt l’accent sur son trouble schizophrénique et ses choix vestimentaires. La relation troublante et malsaine qu’elle partage avec le
Joker est juste survolée mais heureusement, le scénariste n’hésite pas à rendre Harley des plus cruelles en la poussant au meurtre de masse, là où d’autres la faisaient juste sauter dans tous les sens avec un gros maillet. De quoi justifier la présence de la belle dans ce mois consacré aux vilains mais peut-être pas une nouvelle série même si le personnage a plus que du potentiel. Et surtout qui sera écrite non pas par Kindt mais par Palmiotti et Gray. Mais les précédentes tentatives ont toutes été des échecs. Sinon, l’intérêt principal de cet épisode repose sur sa scène finale qui conduira à l’un des tie-ins de
Forever Evil avec un retour de la Suicide Squad.
Batman and Robin 23.2 – Court of owls (2/10)
James Tynion IV nous fait remonter le temps ici pour nous prouver encore une fois à quel point la cour des hiboux et ses Ergots sont puissants et terrifiants. Sauf que finalement, on a plutôt droit à des redites de tout ce que Snyder avait déjà mis en place dans les deux premiers arcs de
Batman . Et aussi évidemment des concepts déjà présents dans la série
Talon dont Tynion en est le scénariste. Avec toujours pour maître-mot que même affaiblie, ce qui transparaît à peine ici, d’autant plus que la scène principale se déroule dans une ville de Gotham qui a sombré dans le chaos, la cour reste forte. Puis s’ensuivent trois retours dans le passé pour illustrer cette théorie, qui finalement reste plus anecdotiques que pertinents. Et est-ce dû à l’encreur, au coloriste voire même au dessinateur Jorge Lucas, mais ces aplats et taches noirs sont du plus mauvais effet et encombrent les pages en les saturant. Beaucoup d’inutilité donc, côté scénario, rien de nouveau car même le cliffhanger n’a pour seul résultat de nous faire soupirer un « Encore ?... » en reprenant une récente idée de Geoff Johns qui n’avait pourtant pas si séduit.
Flash 23.2 – Reverse Flash (1,5/10)
Dur de faire mieux que l’épisode précédent qui emboîtait le pas à
Forever Evil. Avec ce numéro consacré à Reverse Flash, on revient dans le temps pour raconter comment celui qui à présent arbore cette identité est devenu le futur grand ennemi de Flash. Des flashbacks qui auront au moins le mérite de combler quelques trous dans le récit principal, notamment l’histoire du monorail disparu. Mais qui parmi tous ceux qui ont connu le Professeur Zoom avant reboot saurait se contenter de cette facilité, ce raccourci scénaristique pour raconter les origines de ce nouveau Reverse-Flash ? Après avoir ressasser encore une fois une enfance malheureuse à cause d’un père violent, juste se contenter de dire qu’il est rentré en contact avec une machine alimentée par la force Véloce, cela paraît léger. Sans rentrer dans les détails car même dans l’épisode le processus reste flou. Quant à la haine que nourrit le vilain envers le super-héros Flash, sa cause est presque ridicule tellement elle paraît futile en comparaison des autres duels héros-ennemis de l’univers DC. De plus, aux dessins, on se retrouve avec un Scott Hepburn qui tente de copier le style Manapul mais sans arriver à la cheville du maître.
Earth 2 15.2 – Solomon Grundy (1/10)
Si ce Villains month permet à certains de révéler leur talent de scénariste, il a l’effet inverse sur Matt Kindt. C’est encore lui qui officie sur ce titre dont l’enchaînement des scènes est totalement raté. D’un côté, une météorite s’écrase sur la Terre pour ramener Grundy de la Lune (voir
Earth 2 #6) tandis qu’en parallèle on nous plonge dans ses origines grossières, cliché et largement bâclées. Pourtant l’idée de revenir deux siècles en arrière semblait pleine de promesse mais on ne verra que deux lieux : sa petite maison dans les marais et son lieu de travail. Quant aux scènes qui se déroulent à notre époque, on a tout bonnement l’impression de revivre l’apparition de
Doomsday , une créature qui écrase et tue tout sur son passage. Sauf qu’ici le zombie s’exprime légèrement mais pas suffisamment pour rendre le récit intéressant. Qui se lit au passage en moins de cinq minutes tellement il y a peu de dialogues. Digne des films d’horreur de série Z, cet épisode brille par sa vacuité d’intention et d’intérêt. Le seul point positif reste les dessins de Lopresti car même la fameuse comptine, censée faire le lien entre les deux époques est très mal utilisée et fait tache dans les dialogues.
Batman The Dark Knight 23.2 – Mister Freeze (0,5/10)
Gray et Palmiotti nous avait tout de même habitués à mieux. Evidemment ils ont dû composer avec un personnage dont les origines et les motivations avaient été largement modifiées par Snyder et Tynion dans le premier annual de
Batman . Alors nous voilà replongés dans l’enfance de Victor, le départ de son père, l’accident de sa mère et la faute commise dans les laboratoires Wayne. Rien de nouveau jusque-là. Ils vont donc créer un semblant d’intrigue autour de la nouvelle famille qu’a fondé son père après avoir quitté le domicile familial. Une histoire pas vraiment passionnante, qui sert surtout à montrer à quel point l’ennemi de
Batman est fou mais sans grande conviction. A force d’accumuler les flashbacks on s’y perd un peu et le récit principal semble avancer sans qu’on ne sache vraiment comment. Les dessins de Jason Masters n’améliorent pas la narration puisqu’ils sont ni-bon-ni mauvais. On remarquera l’absence de fond dans les cases et des décors très peu développés. Surtout, cette omniprésence dans les couleurs du bleu et du blanc rend le tout froid, pour coller avec l’identité du protagoniste évidemment mais la lecture en devient ennuyeuse.
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