Steno ne peut pas s’arrêter de rêver. Pour une raison quelconque, dans un monde où le moindre besoin est déjà satisfait par le « système », Steno sent qu’il devra, tôt ou tard, réaliser son rêve par lui-même. Il n’imagine alors pas que le monde entier a besoin de lui, de cette capacité à rêver...

Satire sociale, parabole politique sur la fin de l’économie mondiale, dystopie sur la conquête du monde par les nanomachines... Pour son premier roman graphique au long cours, Ceccotti Lorenzo, alias LRNZ, signe un récit d’anticipation ambitieux, surprenant et complètement maîtrisé en s’inscrivant dans un registre graphique élégant et virtuose.

Pas d'avis pour le moment.

Qu’est-ce qu’un comics ? Vous avez 2h, les documents et la calculatrice sont interdits. J’aurais pu m’arrêter là, mais ma conscience professionnelle me pousse à vous donner quelques pistes. Si la définition de base est tout simplement une bande dessinée américaine, la notion de french comics vient brouiller les pistes. Non, un comics serait un genre de bédé répondant à certains codes. Glénat va encore plus loin, et propose dans sa collection comics, une BD italienne qui répond aux codes du manga… Bon, débrouillez-vous finalement !

Golem est un album contenant un récit complet écrit et dessiné par LRNZ, un pseudo pour Lorenzo Ceccotti. Il se déroule dans un avenir proche, en 2030, et va se focaliser sur le personnage de Steno. L’Italie est un pays qui a résolu tous ses problèmes, ses habitants vivent heureux, enfin presque. Les gens ne sont finalement pas libres, prisonniers d’une société de consommation. Pourtant, un groupe appelé les Shorais essaient de réveiller la population. Steno va se retrouver mêlé à tout ça, et va découvrir des choses sur son père lié à la destinée de son pays. Si cette ambiance vous rappelle des choses, je vous rassure, c’est normal. Nous avons affaire ici à un cliché du futur consumériste, nous présentant des extrémismes assez caricaturaux. L’univers aurait pu être intéressant, mais on a beaucoup de mal à s’en passionner tant tout ça semble déjà vu.

La première impression que donnent les dessins est celle d’un certain amateurisme. Le trait est peu précis, les couleurs criardes, et le tout n’est pas très inspiré. Par exemple, le design de la combinaison du grand méchant de l’histoire n’est pas franchement recherché, et on se demande si l’auteur ne l’a pas créé à 14 ans. En fait, LRNZ a imaginé cette histoire au lycée, donc on imagine bien que certaines maladresses sont dues à la jeunesse. Malgré tout, les dessins sont très dynamiques, et très fluides dans le mouvement. Il y a donc un certain potentiel. Surtout qu’en début de chaque chapitre, ils sont comme peints, ce qui donne un rendu magnifique. Dommage de ne pas avoir fait tout l’album comme ça, ou bien d’avoir fait appel à un coloriste. Les couleurs flashy chatouillent malheureusement la rétine, et ne facilite pas la lecture des dessins qui sont déjà assez brouillons.

Il n’y a cependant pas que les dessins qui donnent une impression de brouillon. Au niveau du récit, les personnages sont très peu travaillés. L’ambiance n’est jamais réellement posée. Pire, afin de référencer son récit, l’auteur choisit des noms étranges pour ses personnages, et sort des termes techniques pour donner un côté scientifique à son histoire. Ça n’en rend la lecture que plus compliquée et insipide. D’autant plus que l’idée de base de son album, une machine capable de recycler n’importe quel objet en n’importe quel autre, mettant fin au capitalisme, n’est pas très crédible. Le récit est aussi truffé de raccourcis scénaristiques et de simplifications. Du coup, on se retrouve à lire quelque chose de très superficiel, mais qui essaie de traiter des thèmes profonds sans jamais y parvenir.

LRNZ semble avoir de nombreuses influences, allant du cinéma au jeu vidéo, en passant notamment par le manga. Le style de son dessin fait penser à la bande dessinée japonaise, mais aussi les tenues de ses personnages, et les combats. Le souci, c’est qu’on a l’impression qu’il a absorbé toutes ces idées qui lui ont plu, et qu’il les régurgite sans grand génie, et sans aucune finesse. Du coup, on se retrouve devant un récit déjà vu, lu, et même joué. Pourtant, sur la fin, l’auteur commence à calmer son histoire, et une ambiance arrive à s’installer. Et malgré les clichés, on se dit que c’est ce qu’il aurait dû faire dès le début, et qu’il est passé à côté de quelque chose. Il y a donc un potentiel qu’on aimerait voir plus appliqué dans une prochaine histoire. Pour finir, un choix étrange de Glénat de nous proposer une critique de l’album en bonus. Bien sûr, celle-ci est très positive, comme pour essayer de nous convaincre que si, si, c’était excellent !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Les dessins parfois magnifiques
Le potentiel de l’auteur

LES POINTS FAIBLES

Les clichés
La superficialité

 

2.5

Brouillon

Conclusion

Malgré certaines bonnes idées, Golem n’arrive jamais à se détacher de sa superficialité et de ses clichés. Dommage !