Après un tome 1 prometteur, dont vous pouvez retrouvez la critique ici, le tome 2 de Drifter débarque enfin en librairie. Il aura fallu pas moins de 9 mois pour avoir cette suite, et d'enfin en savoir plus sur les pistes lancées dans le premier tome. En effet, on y suivait le personnage d'Abram Pollux, dont le vaisseau s'est crashé sur une planète à l'ambiance western. Le scénario était plutôt flou, et certains points restaient en suspens, mais le tout était superbement illustré. La suite s'annonce dans la totale lignée du début, peut-être même un peu trop.

Dans la Ville Fantôme, des besoins se font ressentir, ce qui force une équipe à se former afin de rechercher certaines pièces sur l'épave du vaisseau de Pollux. Le groupe part donc de l'autre côté de la planète, et va découvrir la partie sombre de ce monde. On commence une nouvelle intrigue, et c'est assez rafraîchissant. Le plaisir de la découverte revient vite, et encore une fois, on s'en prend plein les yeux grâce aux dessins peints de Nic Klein. On voit de grands oiseaux blancs, qui vont se faire attaquer par des rouges, provoquant le crash (oui, encore, pas de bol...) de l'engin dans lequel voyageait notre équipe. Du coup, pour leur retour, il va falloir bricoler avec des pièces récupérées du vaisseau.

Il semble y avoir un thème récurrent, puisqu'apparemment, il y a une version mauvaise de chaque organisme. Ivan Brandon développe son univers, et certaines idées que l'on a pu rencontrer dans le premier tome. En revanche, si vous vous attendez à avoir quelques réponses ici, ne vous leurrez pas, le mystère ne fait que s'épaissir. C'est assez troublant de se retrouver à lire certains passages plusieurs fois pour tenter de comprendre ce qui vient de se passer. Le récit de Brandon est exigent, et demande une certaine attention. Malgré tout, il est très difficile (impossible ?) de bien comprendre tout ce qui s'y passe tant rien n'est fait pour faciliter la compréhension. Les informations sont peu nombreuses, et lorsqu'il y en a, ce n'est pas clair. On se pose toujours la question du responsable : Brandon ou la traduction ?

Heureusement, si vous n'aimez pas ne rien comprendre au scénario, les dessins sont là pour vous sauver ! Klein est toujours au top, même si les environnements, beaucoup plus sombres, semblent un peu en dessous des magnifiques paysages désertiques du premier tome. De plus, on a moins la surprise de la qualité de son trait, et on découvre moins de choses aussi. Tout comme le scénario d'ailleurs, moins de découvertes, on aurait aimé se focaliser un peu plus sur les réponses. En outre, on suit aussi ce qui se passe à la Ville Fantôme, mais même si là, tout est compréhensible, on ne comprend pas bien l'intérêt. On se dit qu'on en saura plus ensuite. Et puis, on se fait avoir, la fin de l'album semble introduire des changements pour le prochain tome, et on a du coup envie de lire la suite !

Finalement, soyons plus terre à terre : cet album vaut-il l'achat ? Déjà, il faut commencer Drifter par le début, donc le tome 1. Les indices sur certains éléments du scénario sont tellement rares qu'il vaut mieux avoir toutes les cartes en main. Donc à supposer que vous avez lu le premier tome, si vous ne l'avez pas apprécié, laissez tomber. En revanche, si vous avez aimé, ne vous attendez pas à avoir des réponses aux pistes lancées. C'est d'ailleurs le principal reproche à faire à cet album : sans éclaircir son récit, Brandon prend le risque de lasser ses lecteurs. On commence déjà à se demander si on aura des réponses un jour. Pour le moment, l'album reste globalement moins bon que le premier, et on espère que le troisième qui arrive en octobre va redresser tout ça !