Scénariste : KIRKMAN Robert
Illustrateur : AZACETA Paul
Coloriste : BREITWEISER Elizabeth

Kyle Barnes est tourmenté par des possessions démoniaques depuis son plus jeune âge. À la lumière de récentes découvertes et en dépit de terribles cauchemars, il semble commencer à comprendre la nature du mal qui le touche, et à entrevoir les réponses qu'il a cherchées toute sa vie. En revanche, la vie du Révérend Anderson, celui qui le soutient depuis toujours, semble sur le point de s'écrouler.

(contenu VO : Outcast #7-12)

Pas d'avis pour le moment.

Parmi les excellentes nouveautés comics de Delcourt en 2015, il y avait le premier tome d’Outcast (dont notre critique se trouve ici). On attendait Robert Kirkman au tournant, puisque le monsieur a un emploi du temps déjà assez chargé avec Invincible et The Walking Dead notamment. Bien heureusement, le tome 1 ne décevait pas, et l’auteur nous offrait un nouvel univers très prometteur. Sa suite est enfin là, et on va voir où il nous mène, et si l’intérêt est toujours là.

Kyle est tiraillé : d’un côté, il semble attirer les démons, puisque sa mère et sa femme ont été possédées, mais de l’autre, il a le don de pouvoir les exorciser. Ce don, un révérend le remarque, et lui demande de l’aider à faire ses exorcismes. Seulement, un mot revient souvent dans la bouche des démons : Kyle est un banni. Le premier tome lançait de nombreuses pistes, et on était très curieux d’en apprendre plus. La vie de Kyle a pris une tournure très différente lorsque sa femme s’est retrouvée possédée, puisqu’il a été accusé de l’avoir battue. Et ce tome 2 porte finalement très bien son titre : Souffrance. En effet, bien que Kirkman continue à développer son univers, il s’intéresse aussi beaucoup à la souffrance de ses personnages.

On en apprend ainsi plus sur la relation de Kyle avec sa femme et sa fille. On voit aussi ce que sa sœur a subi. De son côté, le révérend a ses propres difficultés, et notamment des doutes. Cet album remet en cause beaucoup de choses pour ce personnage. Et si ses exorcismes n’avaient jamais fonctionné ? Pourtant, il continue à avoir la foi, contrairement à Kyle qui, lui, ne comprend pas bien l’intérêt d’exorciser les démons. Du coup, la tension entre les deux hommes monte, et leur association se délite. L’histoire se développe progressivement, sans qu’il y ait de grand chamboulement. On en apprend plus sur l’univers, notamment sur le réseau de démons qui semble plus important qu’imaginé. Ça avance doucement, mais à rythme définitivement humain.

La grande qualité du récit de Kirkman qu’on retrouve bien évidemment dans ce tome 2, c’est d’offrir une histoire humaine, proche de ses protagonistes. Le premier chapitre de l’album s’intéresse à la vie de ses personnages, et ne contient absolument rien de surnaturel. Si Walking Dead le faisait déjà, en se focalisant sur le groupe d’humains plus que le reste, Outcast franchit une étape supplémentaire, puisque les protagonistes de Walking Dead ne sont pas si humains que ça, ce ne sont plus des gens comme vous et moi. Dans Outcast, nous suivons des personnages qui vivent dans une petite ville américaine. On reste à niveau de monsieur tout-le-monde, et s’il semble qu’un dessein se mette en place, on est  dépassé et dans le flou. Le doute des personnages, nous l’avons aussi, on se pose beaucoup de questions, on s’identifie à eux.

D’ailleurs, ce côté très humain du récit n’est pas du tout innocent. Lorsqu’on assiste à une possession, l’horreur s’en retrouve décuplé en voyant un corps dans d’étranges positions. Et finalement, tout le génie d’Outcast se trouve dans cet équilibre. L’autre gros atout étant le dessin de Paul Azaceta. Par un malin jeu de cases, qui lui permet de zoomer sur certains éléments ou réactions d’une scène, jamais les émotions n’ont été aussi bien retranscrites. Cela donne un côté très cinématique, avec des détails qu’une BD a habituellement du mal à illustrer. De plus, les couleurs sont toujours magnifiques, et font ressortir le dessin. La qualité de l’album en fait un très bel objet, extrêmement agréable à lire.

Pourtant, contrairement à Invincible ou Walking Dead, qui fonctionne beaucoup par cycle, on voit mal comment cette série va s’éterniser. Kirkman continue à dévoiler ses cartes petits à petits, et on comprend de plus en plus où il veut en venir. Il reste des zones d’ombre et beaucoup de choses à raconter, mais on imagine déjà une conclusion à la série, notamment à cause du nombre réduit de personnages. Je ne sais pas si l’auteur a une idée de la durée totale de son histoire, mais c’est aussi ce qui est passionnant : voir où ira le récit, et comment il parviendra à se renouveler. En tout cas, pour le moment, Kirkman ne déçoit pas !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Un récit humain
Les dessins

LES POINTS FAIBLES

Moins surprenant que le premier

 

4.5

Quelle ambiance !

Conclusion

Kirkman continue sur sa lancée, et nous offre un album dans la continuité du premier. S’il commence un peu mollement, la suite est passionnante, et on a hâte de voir la suite des pérégrinations de nos deux personnages.