Du kung-fu, des tronçonneuses et des zombies en masse !

Mais qu’a-t-il bien pu arriver à Shaolin Cowboy pour qu’il se réveille au milieu d’une horde de zombies, un os de poulet logé au fond de sa narine ? Pas le temps de gamberger, pour l’heure notre héros part s’armer de son bâton-tronçonneuse pour découper ces monstres un à un dans une redoutable danse de combat, mortel héritage de son apprentissage auprès des plus grands maîtres de kung-fu. Filmé par des badauds, la vidéo de ses exploits se retrouve très vite postée sur Ewe Tube : visionnée, likée, partagée aux quatre coins de la planète ! Mais la gloire devra attendre, Shaolin Cowboy a encore du pain sur la planche pour éradiquer la menace...

Faisant la synthèse parfaite entre le récit pulp des années 30-40 et les films de l’âge d’or du kung-fu, The Shaolin Cowboy vous emporte dans un tourbillon de violence aussi jouissif qu’absurde, déployé par une maestria graphique et une science du découpage dont seul Geof Darrow a le secret !

En bonus à cette édition française : une séquence d’introduction réalisée spécialement pour l’occasion et des suppléments graphiques (work in progress, concept arts, illustrations...) totalement inédits !

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 9 ans

    Attention ovni ! Le génial Geof Darrow nous présente une nouvelle aventure déjantée du Shaolin Cowboy. Mais cette fois, il va très loin et nous montre pendant une centaine de pages son héros massacrer du zombie sans prononcer une parole. Les fans adoreront l'audace du livre et la beauté des dessins, les autres penseront à une mauvaise blague. J'ai choisi mon camp et je me jette sur ce chef-d'oeuvre.

Si Glénat mise sur des valeurs sûres avec Lazarus ou Sex Criminals, dont la réputation a traversé l’atlantique avant toute publication française, cela n’empêche pas l’éditeur d’aller trouver des séries plus inattendues. Pourtant, pour les plus attentifs, le titre de Shaolin Cowboy n’est pas tout à fait inconnu. En effet, si l’album ne fait aucune mention d’un numéro de tome, c’est pourtant bien une suite que l’on a ici, une suite de plusieurs albums parus… chez Panini ! Bref, faisons un peu le point avant de parler de l’album en lui-même.

Shaolin Cowboy est une série créée par Geof Darrow. Il est très possible que son nom ne vous dise rien, pourtant, il est aussi fort probable que vous ayez déjà vu son travail. Il a notamment bossé avec Frank Miller sur Hard Boiled et Big Guy (qui deviendra le dessin animé Rusty le Robot). Mais plus proche de notre album, il a collaboré avec les Wachowski sur les films Matrix en tant que designer, et on reconnait bien son style notamment dans le look des robots. Si je dis plus proche de notre album, c’est parce que les Wachowski ont écrit le dialogue d’ouverture de la première série Shaolin Cowboy. Après cette rapide introduction sur l’auteur, on va s’intéresser un peu plus à sa création.

Le premier numéro de Shaolin Cowboy sort en 2004 aux Etats-Unis chez l’éditeur Burlyman. En France, la traduction arrive en 2008 avec un premier album qui sort chez Panini. La série rencontre quelques difficultés de rythme, on a même le droit à une attente d’un an entre le numéro 6 et le 7 qui sera le dernier. Panini propose la série en 3 albums entre 2008 et 2009… qui sont aujourd’hui bien entendu introuvables. La version reliée française est la première à voir le jour, et on peut remercier Panini d’avoir osé proposer ce genre de série. En 2011, l’éditeur américain Dark Horse annonce une nouvelle série Shaolin Cowboy qui débutera finalement en 2013, et c’est celle-là que Glénat publie.

Cette nouvelle série est la suite de la précédente. Et comme les tomes de Panini sont introuvables, pour se mettre à jour, l’album de Glénat propose quatre pages de texte expliquant ce qui s’est passé précédemment. Et lorsque l’on lit comme ça ce qui s’y est passé, on se dit que cette série est sacrément loufoque. Pour tout vous dire, je n’ai pas lu les albums de Panini, mais s’il se passe tout ce qui est raconté dans ce texte, alors ça me donne énormément envie de les trouver. L’éditeur est différent, mais Monsieur Glénat, si ce nouveau bouquin a du succès, merci d’essayer de nous proposer la réédition de ce qui se passe avant !

Pour vous donner une idée, l’histoire part d’une interdiction de nuggets dans un temple Shaolin, pour enchainer sur des nonnes qui suicident des gens et une lutte entre vendeurs de céréales. Le texte est long et plutôt descriptif. C’est complétement déjanté, et bourré de clins d’œil et de jeux de mots plus ou moins fins. On décèle aussi quelques idées dissimulées dans des métaphores pas forcément discrètes. Si on accroche à ce genre de délire complétement barré, c’est un régal à lire. Pour l’histoire de l’album en lui-même, le Shaolin Cowboy se retrouve en prise avec des zombies. Et je n’en dirai pas plus, car le scénario n’a aucun intérêt.

En effet, l’histoire n’est qu’un prétexte à la claque graphique. Le dessin de Darrow est extrêmement détaillé. Les bulles de dialogues sont quasi-inexistantes, mais on passe tout de même beaucoup de temps sur les planches de l’artiste pour capter les nombreux détails qu’il nous offre. J’ai lu l’album en numérique sur une tablette, et je vous conseille vraiment de choisir la version papier pour en profiter au maximum. Malgré cette surcharge de détails, Darrow arrive à donner une extraordinaire fluidité à ses dessins. C’est un véritable tour de force, et un vrai travail artistique qu’il nous propose. Bref, si vous n’avez pas peur de vivre une expérience originale, cet album mérite votre attention.

On comprend bien pourquoi Darrow est proche des Wachowski, notamment de par les références que l’on croise. Mais on retrouve aussi un peu de Moebius, avec qui il a travaillé, dans son style. Même si l’auteur cite Hergé, Kirby ou Tezuka, sa série est tout de même très violente, et très gore. Il n’y aucun doute que cet album va diviser. Certains ne verront pas l’intérêt, d’autres trouveront l’idée audacieuse. Mais personne ne devraient en ressortir indifférent. Oui, le récit est vide, et les dessins assez répétitifs au final, mais personnellement, j’adore ce genre de BD conceptuelles ! En bonus, une longue interview de l’auteur permettant de mieux le connaitre et un superbe porte-folio.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Les dessins
Le concept

LES POINTS FAIBLES

Très spécial
Répétitif

 

4

Déjanté !

Conclusion

Avec un scénario inexistant, Shaolin Cowboy est un OVNI qui mise tout sur son dessin. L’album ne plaira pas à tout le monde, c’est certain, mais pour les amateurs de bizarreries, c’est à lire !