Après la Seconde Guerre mondiale, le Pr. Trevor Buttenholm, détective de l’occulte et tuteur de Hellboy, fonde le Bureau de Recherches et de Défense sur le Paranormal pour enquêter sur les conséquences des projets de guerre de l’Axe et d’éventuelles menaces soviétiques. Avec l’aide de soldats américains et de leurs alliés d’URSS, le professeur dévoile le mystère qui se cache derrière le Projet Vampir Sturm…

Contenu US : B.P.R.D. 1946 (#1-5) + Bishop Olek’s Devil + B.P.R.D. 1947 (#1-5) + And What Shall I Find There?

Pas d'avis pour le moment.

Apparu pour la première fois en 1993, Hellboy est un personnage singulier dans le monde du comics. Totalement géré par son créateur, Mike Mignola, son univers s’est développé et étendu à d’autres séries. Par exemple, l’équipe avec laquelle il grandit, le BPRD, a sa propre série, actuellement indépendante de ce que vit le démon dans ses aventures. Mais ça ne suffisait pas à Mignola qui en rajoute une couche avec ce que Delcourt appelle BPRD Origines dont le premier tome est sorti il y a peu.

L’univers étendu d’Hellboy est d’une qualité étonnamment constante. Les aventures d’Hellboy en solo sont teintées de mysticisme, et on voit le personnage découvrir le monde à différentes périodes. Là où tout se passe, c’est plutôt dans la série BPRD qui est absolument passionnante à lire. Récemment, on est passé dans une nouvelle phase de l’univers intitulée En Enfer. Mais tout ça ne nous concerne pas ici, puisque le tome 1 de ce BPRD Origines contient principalement deux mini-séries : 1946 et 1947. On se place donc dans le passé des séries actuelles, juste à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. D’ailleurs, au début de l’album, le BPRD n’existe même pas.

Mignola a donc décidé de raconter la création du bureau et ses premiers pas. Le rythme semble être donné d’une mini-série par année, donc ça va très vite. Dans la mini-série 1946, on suit le Professeur Trevor Bruttenholm (Broom) et Howard Eaton. Ils vont à Berlin, et leur mission est d’enquêter et de répertorier tout ce qui a rapport à l’occulte nazi. Pour les aider, ils vont faire appel à plusieurs soldats. Même si le nom n’est pas là, c’est clairement la première équipe du BPRD qui se forme. Ils vont rapidement se retrouver confrontés aux Russes qui ont la même mission qu’eux. Et le surnaturel va vite rejoindre tout ça avec notamment des vampires.

On retrouve dans cet album le rythme assez posé et l’ambiance si particulière de la série BPRD principale. La période de l’après-guerre est propice à des histoires riches, notamment concernant les différents personnages qui ont vécu la guerre et qui ont donc des tonnes de choses à raconter. Joshua Dysart, le scénariste (oui, si Mignola chapote l’histoire et le design, il confie les détails à d’autres personnes), sait en profiter et nous offre des dialogues savoureux à lire. Le dessin est assuré par Paul Azaceta (Outcast), et réussit à rendre l’ambiance de l’époque. Son style assez épuré, et les couleurs assez sombres renforcent cette atmosphère. Si dans 1946, les thèmes surnaturelles sont assez classiques avec du vampire notamment, vers la fin, on part dans un délire de série B, avec notamment des singes robots. Ce choix est assez étrange, mais pourquoi pas.

Dans la seconde mini-série de l’album, 1947, le BPRD est créé. Une nouvelle équipe est formée, et envoyée à Annecy pour enquêter sur des vampires. Cette fois-ci, Broom est moins présent puisqu’il reste à la base, aux Etats-Unis. Les dessins de Fabio Moon et Gabriel Ba, même si parfois un caricaturaux, se complètent très bien, et donnent une ambiance particulière à l’histoire : Ba s’occupe de la réalité, Moon du fantasme créé par les vampires. Du coup, Moon nous amène entre le rêve et l’éveil et sont assez envoutants. Le rythme de l’histoire et le travail sur les personnages sont toujours captivants, surtout que cette fois-ci, on ne part pas dans les délires de série B.

Dans ce BPRD Origines, Mignola fait le choix de nous raconter l’histoire d’un BPRD composé d’humains. Forcément, les membres n’ont du coup pas le charisme d’un Abe Sapiens ou d’un Johann Krauss par exemple, avec leur superpouvoirs. Pourtant, on s’attache toute de même à ces personnages normaux, et surtout, on voit leur fragilité. Car le groupe subit régulièrement de grosses pertes, ce qui donne une certaine tragédie à l’histoire. Et puis, on voit quand même quelques personnes bien connus. Hellboy enfant est très amusant à découvrir, et on en apprend bien plus sur le passé de Broom. La mythologie d’Hellboy continue donc à s’étoffer.

Bref, l’album reste un bon point d’entrée pour ceux qui ne connaissent pas cet univers, même si globalement, un néophyte préfèrera probablement se plonger dans le tome 1 de la série Hellboy facilement trouvable. Donc peut-être que ces histoires sont plus à réserver aux amateurs de cet univers, qui retrouveront l’ambiance qu’ils aiment tant. Surtout que la suite est prévue avec 1948, etc. Malgré que ce soit le passé, une saga vampirique est lancée, et on se demande comment cela va évoluer. En complément dans l’album, nous avons deux histoires courtes. La première racontée à la première personne par Eaton, et la seconde centrée sur les débuts de Broom. Enfin, en bonus, deux textes par les scénaristes, et deux sketchbooks par les dessinateurs. Du tout bon !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Des infos sur Broom
La création du BPRD
Les dessins
L’époque

LES POINTS FAIBLES

Une série en plus non indispensable à l’univers

 

4.5

Toujours bon !

Conclusion

Les aventures du début du BPRD ne change pas radicalement ce qui se fait dans la série actuelle. La qualité est au rendez-vous, les histoires sont envoutantes, et l’album riche en bonus. Si vous ne connaissez pas l’univers d’Hellboy, qu’attendez-vous ?