Scénariste : Bryan JL Glass
Dessinateur et Coloriste : Victor Santos

Comment gère-t-on son image quand on est super-héros ?

Première super-héroïne de la création, Furious décide de purger ses péchés passés en exerçant une justice expéditive à la force rageuse de ses points. Elle fait face à un paradoxe : bien qu’elle essaie désespérément de faire le bien, ses méthodes musclées ne passent pas auprès du grand public qui a du mal à admettre que ses motivations sont pures. Pour tout dire, la quête de sensationnel de notre héroïne couplée au feu des médias nuit quelque peu à la crédibilité de sa rédemption, sans parler de son identité secrète... Et les autorités commencent à en avoir un peu marre de ses actes incontrôlés.

Bryan J. L. Glass et Victor Santos signent un récit d’action/aventure sans temps mort où célébrité, médias et super-héros se mélangent dans un cocktail parfaitement dosé, mais totalement explosif !

  • Hawkguy
    Hawkguy

    il y a 9 ans

    Un comics sympathique dont le dessin fait un peu penser à du Frank Miller. L'héroine est attachante et son traitement est original, le thème est intéressant et le côté violent est bien géré. Le gros bémol, c'est le scénario, en soit pas très recherché et assez brouillon. On ignore beaucoup d'éléments ce qui fait qu'on a du mal à toujours comprendre le dilemne de Furia et ses flash-backs. Et dommage de ne pas avoir une histoire complète parce qu'en fermant le bouquin, on a l'impression qu'il manque une vraie conclusion, un vrai challenge pour Vigie/Furie.

Avec une telle couverture, difficile de ne pas jeter un oeil au dernier bébé de Glénat Comics ! Furious, ou les débuts bien difficiles de la première super-héroïne au monde, débarque en France et diable que son synopsis donnait aussi envie que sa cover. Mais que vaut vraiment Furious ? Prometteur, le comics l'était, mais excellent ? C'est une autre histoire...

Cadence Lark est une des femmes les plus détestées au monde. Ex-enfant star, elle a multiplié les dérapages et les cures de désintoxication, alimentant toutes les semaines la presse people. Mais la faute de trop et l'acquisition de super-pouvoirs vont lui ouvrir les yeux. Cadence dit alors adieu à son ancienne vie et devient La Vigie, une super héroïne qui fera tout son possible pour faire autant de bien que Cadence a fait de mal. Du moins elle essaie... Car Cadence a un problème : elle s'énerve très facilement. Et quand on est capable de soulever une voiture, on laisse rarement ses adversaires en bon état. Pas de chances pour la Vigie, ses crises sont régulièrement filmées et diffusées à la télévision et elle est vite rebaptisée La Furie, craint autant par les criminels que par le public.

Furious partait d'une bonne idée : suivre une justicière débutante pour qui tout va mal. Une ersatz de Superman avec les problèmes de Peter Parker et les crises de nerf de Wolverine. Clairement, il y avait des idées à développer, surtout si l'univers se prêtait à autant de violence et qu'on donnait une bonne raison au public de haïr cette nouvelle et première héroine. Même le dessinateur Victor Santos semblait être un bon choix, son trait rappelant grossièrement celui de Frank Miller, auteur de Sin City, Daredevil ou The Dark Knight Returns, des oeuvres assez, voir très sombre et sale. Et ça fonctionne à merveille dans le numéro d'introduction. On ne sait rien de la Vigie mais on comprend très vite son dilemne et on a hâte de lire le premier chapitre pour voir comment elle en est arrivée là et si elle va réussir à se contrôler et se faire aimer du public...

Malheureusement, le scénariste Bryan J. L. Glass casse nos espoirs dès le premier épisode et ne va pas se rattraper dans les suivants. L'histoire s'avère peu intense (exceptée lors de ses crises... peu nombreuses), assez datée même et plutôt brouillon. Tout est très classique et moins sombre qu'on nous l'avait vendu, on a même l'impression de lire du mauvais Spider-Man. Du Spider-Man, car comme Peter, Cadence doute et a de nombreux monologues intérieurs où elle se plaint d'être maudite. Problème : là où on a de l'empathie pour Peter, qui est brillant et courageux mais n'obtient jamais ce qu'il veut, on se fiche un peu des problèmes de Cadence. Et pour cause : Cadence, c'est plus ou moins Miley Cyrus qui obtient des pouvoirs et veut se racheter. Or, je pense ne pas choquer grand monde si je dis que la Terre entière déteste Miley Cyrus : difficile donc de pleurer les malheurs de Cadence. Mais surtout Glass, le scénariste, rate totalement la présentation et le développement de son héroine. Son passé est peu intéressant et aurait pu/du être résumé en deux bonnes pages (quitte à le développer par la suite), et non étalé sur tout le récit. Pire, on se concentre essentiellement sur ses années sombres et il faudra attendre le dernier chapitre pour avoir de vrais réponses sur les origines de ses pouvoirs et son combat... en version compressé !  Beaucoup de teasing pour pas grand chose, un combat final gâché par cette narration maladroite (la némésis est un cas d'école, c'est vous dire...)... Furious aurait sûrement gagner à ne pas aborder le thème de la célébrité, car Glass s'est bien perdu en chemin !

Du côté de Victor Santos, c'est un peu mieux, mais pas trop non plus ! Son trait un peu sale est parfait pour illustrer les crises de Furia (un bel exemple ci-dessus), on est alors très proche de l'esprit Frank Miller. Mais dans l'ensemble... Disons que ça passe ? On a un peu trop de scènes colorées et positives où son style ne s'y adapte pas, ou au contraire il lui arrive d'aller trop dans la caricature dans des scènes déjà bien risibles. Ce n'est pas un dessin très attirant, mais on s'y fait facilement. Et puis, point positif, le costume de La Vigie/Furie est tout de même vachement cool ! Et côté bonus, Glénat et Santos nous gâtent !

Furious, c'est donc une déception, tant le concept était prometteur. La fin du tome sous-entend une suite, mais ça ne semble pas être la priorité de deux auteurs... et on peut les comprendre !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- La Furie.
- La violence, pour le peu qu'on a...
- De nombreux bonus.

LES POINTS FAIBLES

- Le scénario.
- Les dessins.
- Trop souvent caricatural.
Le dernier chapitre.

 

2

Ça partait bien...

Conclusion

Furious débutait bien : une héroïne intéressante, un postulat de départ original, beaucoup de question... et finalement un scénario mal écrit, qui peine à se lancer et de nombreuses réponses décevantes. C'est bien dommage, car l'héroine avait un fort potentiel. Allez, un petit reboot et ça devrait le faire !