Panini a publié le mois dernier le premier tome de la série Raï, nouvelle venue dans l’univers Valiant que semble délaisser l’éditeur. Le tome contient les quatre premiers numéors de la série. On retrouve Matt Kindt au scénario et Clayton Crain au dessin.

Si les différentes séries de l’univers Valiant sont plus ou moins connectées, celle-ci se détache des autres par le fait qu’elle se déroule en 4001. On trouve un pays, le Néo-Japon construit en secteurs et s’étendant vers le ciel plutôt qu’en largeur. Le pays est dirigé par Père qui n’a jamais été vu. Rai est le fils de Père et se charge des gros problèmes, et est autant une légende que Père car peu de personnes l’ont vu grâce à une quasi-disparition des crimes. Un jour, un meurtre a lieu, le premier en 1000 ans et le héros va intervenir. C’est le point de départ de la série. On se rend rapidement compte que l’existence de Père ne convient pas à tout le monde et des rebelles, les Luddes, mènent des actions contre lui et les Esprits Positroniques (des intelligences artificielles) qui sont assignées à chaque humain pour leur seizième anniversaire.

Malheureusement, en évitant les spoilers, il n’y a pas grand-chose à dire. L’histoire est bien fichue et si on part sur la résolution du crime, on se rend vite compte que l’auteur nous amène les origines du personnage et quelques cachotteries que Père aurait fait à Rai alors qu’il est censé pouvoir tout connaître. Il va se faire une alliée en la personne de Lula, une adolescente qui a de la ressource. Beaucoup d’éléments se mettent en place dans les premiers épisodes pour arriver à une confrontation finale avec Silk très intéressante. On a presque l’impression de découvrir le Néo-Japon en même temps que Rai puisque celui-ci va de surprise en surprise sur le pays qu’il pensait connaître.

On peut cependant noter quelques facilités scénaristiques comme des changements de camps assez rapide, en deux-trois pages, notamment quand un ennemi de Rai décide de devenir son allié. Le dernier épisode nous apporte son lot de réponses mais nous laisse avec des questions dont on espère avoir la réponse dans le second tome de la série, principalement concernant l’EP qui se retrouve sans humain que l’on voit par petite touche au cours du tome. Dans tous les cas, on retrouve un Matt Kindt bien plus inspiré que sur les ti-ins à Forever Evil plus que moyens sur Justice League of America et Suicide Squad.

A propos des dessins, Clayton Crain fait un travail majestueux pour représenter la ville et ses différents quartiers (l’ancien Los Angeles, la ville du 19^ème siècle, le Néo Japon). Cependant, on sent que les derniers épisodes ont dû être faits plus rapidement et certaines actions sont plus difficilement lisibles, notamment les scènes de combat. Et si vous n’accrochez  pas au style du dessinateur, ce n’est pas ce tome qui vous réconciliera avec lui.