Scénario : Jeff SMITH
Dessin : Jeff SMITH
Couleurs : Jeff SMITH, Steve HAMAKER, Tom GAADT

En découvrant les journaux perdus de Tesla, RASL, ex-ingénieur, parvient à décrypter les secrets de l'un des plus célèbres inventeurs. Il abolit les lois de la physique et passe alors de dimensions en mondes parallèles pour dérober des pièces uniques. Mais posséder l'un des plus grands secrets scientifiques de l'humanité n'est pas sans danger. Encore faut-il en maîtriser les conséquences...
Contient RASL #1 à 4

  • Anthony Soiky
    Anthony Soiky

    il y a 6 ans

    Les dessins, il faut s'y faire. Et la multiplication des cases pour accompagner les mouvements du héros est énervante. L'histoire n'est pas folle non plus, on a eu mieux dans le genre. Next...

The Drift

RASL (2008-2012)

Annie

RASL (2008-2012)

Maya

RASL (2008-2012)

RASL #4

RASL (2008-2012)

Parmi les nouveautés de Delcourt de cette année 2014, nous avons une série nommée RASL, dont le premier tome est sorti le 27 août dernier. Il s’agit du dernier bébé de Jeff Smith, le papa de Bone. Il est donc logique de la voir arriver dans la collection Contrebande de l’éditeur. L’intégralité est d’ailleurs prévu d’être publiée en trois tomes, soit bien moins que pour Bone. D’ailleurs, si vous vous posez la question, le tome 2 sortira le 3 décembre, et le dernier devrait arriver courant 2015. Intéressons-nous maintenant au contenu du premier album.
 

Jeff Smith n’est pas un auteur ordinaire. Lorsqu’il décide de sortir une série de bande dessinée, il choisit de s’autoéditer. Il sort le premier numéro de Bone, en noir et blanc, en 1991. Le succès n’est pas immédiat, mais se fait progressivement jusqu’à vendre plus de 100 000 exemplaires par numéro. La série s’est terminée avec le #55 en 2004, et on se demandait ce que l’artiste nous préparait pour la suite. En février 2008, RASL commence à être publié aux Etats-Unis, et la série le sera jusqu’au numéro 15 sorti en août 2012. Deux ans plus tard, elle arrive en France chez Delcourt donc. A l’origine sortie en noir et blanc, la version française nous propose directement la couleur. Pourtant l’éditeur n’est pas frileux à proposer du noir et blanc, puisqu’il l’avait fait notamment pour Bone avant d’en sortir une version colorisée. Peut-être aurons-nous l’inverse cette fois-ci, une version noir et blanc ultérieure. En tout cas, autant le dire tout de suite, la couleur est plutôt bonne, et sa présence est méritée.
 

Le récit est partagé en actes, eux-mêmes divisés en chapitres. Le tome 1 contient l’acte 1 et le début du deux, soit quatre chapitres au total. Dans le chapitre 1, nous rencontrons le personnage nommé RASL, qui se trouve être plutôt mal en point. Pourtant, on n’en saura pas plus puisqu’on se retrouve vite dans un flashback. On lit les pensées de RASL, et quasiment rien d’autre. On a bien un court dialogue, mais tout le reste du chapitre est muet. Ce choix nous fait entrer dans l’univers de la série d’une très bonne manière. Malgré tout, grâce à la lecture des pensées du héros on apprend des choses. Il s’agit d’un voleur de tableau, et il maitrise quelque chose qu’il appelle la Dérive qui lui facilite la tâche. Alors qu’il souffle dans un bar après un méfait, il se fait agresser par un homme avec une étrange tête. Ceux qui connaissent Bone seront frappés par la dureté des combats, et l’ambiance assez sombre. Pourtant, ils retrouveront aussi le style du dessinateur, qui prend son temps pour rendre parfaitement lisible l’action. On se retrouve devant un récit peut-être plus exigent, mais toujours aussi agréable à lire.
 

Cependant, lorsqu’on finit le premier chapitre, on commence à connaitre le héros et son univers, mais on a bien plus de questions que de réponses. La bonne nouvelle, c’est que les réponses arrivent très vite, dès le deuxième chapitre. Le plaisir de la découverte est bien présent, et si vous êtes intéressés par l’aventure, je ne peux que vous conseiller de ne pas lire le résumé sur le quatrième de couverture. Et j’éviterai dans cette critique de trop en raconter. Bref, dans les chapitres 2 et 3, on en apprend plus sur RASL et sur ses proches. Lorsque l’on commence à lire la série, on est loin d’être au début de son aventure. On a presque l’impression de n’être pas loin de la fin. Du coup, des flashbacks nous montrent et nous explique ce qu’il a vécu pour arriver jusque-là. Le récit se trouve dynamisé par cette construction, et nous accroche au bouquin. Nous avons des histoires de complots, des choses assez mystérieuses et des apparitions étranges.
 

Si vous avez lu Bone, vous retrouverez le style de Jeff Smith. Les rondeurs de son dessin, et surtout sa construction des planches. C’est un style assez unique que l’auteur a, cette façon de rythmer l’histoire. Lorsqu’on lit un comics de Jeff Smith, on est bien. On retrouvait ça chez Bone, mais on pouvait se dire que c’était dû à l’histoire un peu enfantine. Mais ce n’est pas le cas ici. Le récit est adulte, et parfois violent. On découvre vite que RASL est un habitué de la boisson et des prostitués, en plus d’être un voleur. Pourtant, on s’attache au personnage. On a envie de connaitre sa vie, et de savoir comment il va se dépêtrer de ses problèmes. Bref, même si la lecture est toujours aussi dynamique et posée que pour Bone, l’univers est bien plus réaliste, mais tout aussi intéressant. A l’issu du premier tome, il reste de nombreux mystères qu’on a hâte de découvrir !
 
 
[conclusion=4,5][/conclusion][onaime]- L’ambiance
- La construction du récit
- Le personnage principal[/onaime][onaimepas]- Un dessin qui peut diviser ?[/onaimepas][resume=90]Jeff Smith a une recette miracle qui fait qu’on rentre dans le récit, et qu’on n’arrive pas à le lâcher. La construction de l’histoire est très propre, et rend la lecture très plaisante comme l’était celle de Bone. Cependant, cette fois, l’aventure de RASL est bien plus mature et réaliste, mais tout aussi passionnante. Ce premier opus d’une trilogie est une réussite.
 [/resume][mot_fin=La suite vite !]