Ce n'est un secret pour personne, Hulk est souvent un Super-héros boudé par les lecteurs débutants. Tout comme Captain America est jugé trop patriotique, Hulk, lui, est considéré comme étant trop linéaire et sans aucune psychologie. Quelles erreurs ! La collection Marvel Knights va peut-être pouvoir remettre les pendules à l'heure. Pour l'anecdote, cette série de comics un peu particulière a débuté avec Spider-Man et s'est rapidement étendue à d'autres Super-héros Marvel. Ce que l'on vous promet ? Un univers plus sombre et bien plus violent. Ce que l'on nous donne ? Un univers pas forcément beaucoup plus violent mais en tout cas, plus sombre, de quoi pouvoir tenter ceux qui ont peur de s'ennuyer devant le monstre vert.
 

Le récit proposé par Joe Keating (Glory) possède plusieurs avantages. Le premier est que cette histoire est hors continuité. Il n'y a donc pas à se faire les éternelles remarques du type « merde, je dois le lire avant ou après Civil War ? ». Ici, pas de problèmes, vous achetez, vous lisez et vous repartez heureux. L'autre avantage est que cette histoire représente la première aventure de Bruce Banner en Hulk. Il serait un peu délicat de parler d'Origins dans le sens où le pourquoi du comment Hulk existe est très secondaire dans l'histoire mais, en tout cas, cela reste un bon moyen de débuter l'univers. Si vous savez qu'un mec est capable de devenir tout vert lorsqu'il perd le contrôle, vous êtes paré ! Paradoxalement, le choix de ses adversaires n'est pas forcément fait pour le grand public car si nous retrouvons, dans l'ombre, un adversaire très connu de l'univers des Quatre Fantastiques, nous avons également Docteur Midas, un Super-vilain plus que secondaire de l'univers d'Iron Man. Pourquoi lui ? Aucune idée mais ce choix reste pour le moins original et pas forcément dénué de toute logique.

Pour ce qui est de la pertinence du récit, tout n'est pas parfait. Si l'éternelle perte de mémoire reste un choix facile mais passable vu le contexte, on trouvera déjà beaucoup plus dommage que la ville de Paris ne soit pas utilisée à bon escient. On reconnaît de l'application dans le dessin des décors et la scène dans le métro fait sourire mais c'est à peu près tout. Même la barrière de la langue est esquivée avec un manque sérieux de subtilité. C'est dommage, pour une fois que quelque chose se passe à Paris et que la Tour Eiffel tient encore debout... Par contre, c'est sans doute l'une des seules choses qui m'aura dérangé. A côté de cela, les retournements de situation sont plutôt nombreux et loin d'être tous prévisibles, le scénario au sens large tient la route, les dialogues sont bons et les scènes de combat assez impressionnantes. Bref, il n'y a aucune raison de ne pas passer un bon moment.
 

Niveau dessin, c'est... différent. Le travail de Piotr Kowalski (Urban Vampires) est assez différent de ce que l'on peut avoir l'habitude de voir dans du Hulk. Les dessins, plus réalistes, plus sombres, nous donnent à plusieurs reprises une sorte d'ambiance « polar » qui est loin d'être déplaisante. Le tout est renforcé par des visages très détaillés et expressifs mais également des décors efficaces.