Scénario : Jill THOMPSON
Dessin : Jill THOMPSON
Couleurs : Jill THOMPSON

C'est son premier Halloween, mais pour Hannah Marie, la fête vire au cauchemar. Elle qui a si peur des fantômes, doit affronter son cousin Jimmy qui prend un malin plaisir à la terroriser. Mais Scary Godmother, une drôle de sorcière au legging bariolé, accompagnée de son chat fantôme et de quelques amis hauts en couleur, n'a pas dit son dernier mot... Halloween s'annonce mémorable.

Pas d'avis pour le moment.
[b]Jill Thompson est une sorcière. Elle ne possède sans doute pas de baguette magique et vole encore moins sur un balai mais elle doit forcément posséder des pouvoirs magique pour ensorceler ainsi ses lecteurs. Vous aviez pu admirer ses splendides aquarelles dans l’excellent [i]Bêtes de somme[/i] scénarisé par Evan Dorkin. Désormais, vous pouvez découvrir qu’elle est un auteur complet avec [i]Scary Godmother[/i].[/b] [center][galerie2]http://www.mdcu-comics.fr/upload/news/news_illustre_1384161351_193.jpg[/galerie2][/center] Ce volume réunit 4 contes d’Halloween, une histoire courte et de nombreux bonus. Dans le premier récit, [b]Hannah Marie[/b], une petite fille, s’apprête à faire le tour des maisons pour réclamer des bonbons avec son cousin [b]Jimmy[/b]. Or, ce dernier est furieux d’être encombré par la compagnie de cette gamine. Il décide donc de lui jouer un mauvais tour pour s’en débarrasser. Mais son plan ne se déroule pas comme prévu dès lors qu’intervient la terrifiante marraine. Le premier constat qui s’impose est que cet ouvrage n’est pas un comic book traditionnel. En écrivant des contes pour enfants, [b]Jill Thompson[/b] a voulu associer la forme au fond et rendre hommage aux livres illustrés qui enchantèrent des générations de garnements. Les pages sont bien constituées de dessins contenant des bulles pour les dialogues, mais chaque image est accompagnée d’un texte descriptif. L’impression de synthèse entre la BD et le récit illustré est également accentuée par le faible nombre de cases (1 à 4 par page) et par des dessins sans cadre colorisés à l’aquarelle. Le lecteur se retrouve donc immergé dans un mode narratif hybride qui réveillera son âme d’enfant. [center][galerie2]http://www.mdcu-comics.fr/upload/news/news_illustre_1384161533_377.jpg[/galerie2][/center] Mais l’audace technique de [b]Jill Thompson[/b] ne s’arrête pas là. Son style graphique lui permet d’alterner harmonieusement décors réalistes et personnages aux traits enfantins caricaturés qui pourraient servir d’inspiration à [b]Skottie Young[/b]. L’artiste joue également la carte du contraste lorsqu’elle bannit les lignes droites (les courbes évoquant l’univers rassurant de l’enfance) dans les scènes les plus angoissantes. Au-delà de sa maîtrise technique qui force l’admiration, on ne peut qu’admirer la beauté des planches. Contrairement à la couverture dont le vert criard risque d’effrayer les âmes sensibles, les pages intérieures regorgent de détails savoureux. Quant à l’usage de l’aquarelle, loin d’édulcorer les passages sombres, il permet d’apporter une étonnante profondeur aux dessins sans rien enlever à leur noirceur. Autant dire que, graphiquement c’est un quasi-sans faute que nous livre [b]Jill Thompson[/b] et nul n‘oserait lui contester son [b]Eisner Award[/b] de meilleure illustratrice. Mais, aussi belle soit-elle, cette bande dessinée mérite-t-elle d’être lue par des adultes exigeants ? Si vous avez gardé une âme d’enfant, si vous êtes prêts à frémir lorsque la nuit tombe en imaginant des monstres rampant dans les ténèbres, alors vous ne serez pas déçus. Comme bien des contes pour la jeunesse, [i]Scary Godmother[/i] fera le délice des parents. [b]Jill Thompson[/b] déborde d’imagination et de générosité et en régale ses lecteurs. Ces histoires, à la fois originales et personnelles, donnent néanmoins l’agréable impression d’être en terrain connu car les concepts font appel à un imaginaire qui ne demande qu‘à resurgir. [center][galerie2]http://www.mdcu-comics.fr/upload/news/news_illustre_1384161633_849.jpg[/galerie2][/center] Passé l’effet de surprise du premier récit, le charme perdure dans les contes suivants. [b]Hannah Marie[/b] y fête à nouveau Halloween, toujours en compagnie de sa terrifiante marraine et d’une galerie de personnages récurrents. Cependant, pour compenser le plaisir de la découverte, [b]Jill Thompson[/b] recourt avec bonheur à l’humour et à la poésie et installe [b]Scary Godmother[/b] comme un personnage incontournable des fêtes d’Halloween. Ce volume nous propose également une histoire d’une dizaine de pages, sous la forme plus traditionnelle d’une bande dessinée, ainsi qu’une large galerie d’illustrations commentée par l’auteur. Ajoutez à cela le format luxueux et vous obtenez une édition qui rend justice à ce bijou d’inventivité. [center][/center] Depuis Tim Burton, Halloween avait son Mister Jack. Grâce à [b]Jill Thompson[/b], cette fête devient désormais indissociable de sa terrifiante marraine. [i]Scary Godmother[/i] s’impose comme une évidence, une réussite artistique qui mérite de trôner à côté des classiques de la littérature pour la jeunesse. Ce « comic book » tranche agréablement avec le reste de la production américaine et nous laisse imaginer ce que pourrait être un monde où les auteurs privilégieraient la sincérité à la rentabilité. [conclusion=5][/conclusion][onaime]- Un classique pour tous les âges - Le charme, la poésie, l’humour - Des planches superbes - Une édition de toute beauté[/onaime][onaimepas]- La couverture[/onaimepas]