Scénario: Gibbons Dave – Dessin: Rude Steve

Quand le Joker et Lex Luthor décident d’échanger le terrain de leurs méfaits, Metropolis et Gotham City subissent des vagues de crime sans précédents. Superman et Batman vont s’allier pour la première fois et mettre de côté leurs différends pourtant profonds. (Superman – Batman : The World’s Finest)

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 11 ans

    Enfin une réédition de ce travail de l'excellent et trop rare Steve Rude. Voici ce que les comic-books devraient toujours nous apporter : un réel plaisir de lecture.

  • Batdetective
    Batdetective

    il y a 11 ans

    Un comics à la qualité hétérogène dont je ne suis pas particulièrement fan. Ce n'est pas mauvais en soi mais je trouve que cela manque d'âme, de consistance et de profondeur. L'intrigue est certes élaboré mais je trouve que nos deux héros (et les liens qui les unissent) ne sont pas assez mis en valeur. Quant aux dessins, j'avoue ne pas être non plus fan du style graphique !

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 8 ans

    La ligne éditoriale de DC Comics est bouleversée en 1986 avec l'event Crisis on the Infinite Earths qui redéfinit l'univers de la Distinguée Concurrence et regroupe tous les super-héros du multivers sur une même Terre. Un nouveau statut s'ouvre alors pour tout le panel super héroïque de DC Comics. Cela marque aussi la fin de la saga World's Finest qui réunissait depuis le début des années 40 L'Ange de Métropolis et le Chevalier Noir de Gotham. 4 ans plus tard, en 1990, Dave Gibbons (Watchmen, Judge Dredd...) et Steve Rude s'attelent a reprendre le titre World's Finest sous l'égide de DC comics par le biais de ce graphic novel. Dans cette histoire, Batman et Superman s'associent pour contrer les plans machiavéliques de Lex Luthor et du Joker sur les villes des Métropolis et de Gotham. Dave Gibbons livre un scénario attirant mais finalement peu original et assez frustrant avec un arrière goût d'inachevé. Malgré tout on passe un bon moment de lecture avec les plus grands héros et plus grands méchants de la Distinguée Concurrence. La partie graphique de Steve Rude peut paraître assez vieillote pour des lecteurs de comics contemporains, du fait du style et de la colorisation assez chaude et old school. Mais franchement ses planches sont parfaites pour mes yeux d'adorateur d'oeuvres liées à Age d'Or du Comics. C'est sans doute ce qui rattrape le tout. Comme souvent avec la collection DC Deluxe, Urban Comics agrémente le tout par de très bons bonus en fin de recueil par le biais de croquis et autres. En conclusion, Une histoire divertissante et attirante grâce au quator Batman/Superman/Luthor/Joker, mais tout même confuse et inachevée. Les maginifiques dessins sur les planches de Steve Rude qui sont un hommage à l'Age D'Or des Comics sauvent le tout.

Tandis que le futur film réunissant Batman et Superman ne cesse de bouleverser la sphère comics, il est temps de revenir sur une saga réunissant les deux héros et qui fut publiée cette été par [i]Urban Comics[/i], j’ai nommé [i]Superman / Batman : L’Étoffe des Héros[/i].
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Cette saga est écrite par Dave Gibbons et mise en image par Steve Rude. Le premier est surtout connu pour avoir été le dessinateur du mythique récit [i]Watchmen[/i] tandis que le second a travaillé sur la série [i]Nexus[/i]. Cette histoire fut également publiée pour la première fois aux États-Unis en 1990 sous le titre [i]World’s Finest[/i], un titre choisi en hommage à cette série créée en 1941 qui réunissait les deux héros et qui s’était arrêtée en 1986. Soulignons tout d’abord le travail éditorial de qualité réalisé par Urban Comics. En plus de l’histoire, nous avons le droit à plusieurs pages de bonus comme des croquis préparatoires de Steve Rude et des notes de Gibbons. La couverture, quant à elle, se révèle certes vieillotte et caricaturale mais elle possède un charme indéniable et, à l’instar de cette histoire, elle reste également remplie de symbolisme.
S’il n’y a plus rien à redire sur les performances de Dave Gibbons en tant que dessinateur, on peut en revanche s’interroger sur ses capacités de scénariste. En effet, à l’époque où cette œuvre a été écrite, notre homme en était à l’une de ses premières expériences dans ce domaine, d’autant qu’il s’attaquait à deux monstres du monde des comics : Batman et Superman. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dave Gibbons s’en sort avec les honneurs mais que son histoire ne rentrera pas dans les annales. Si l’histoire reste très accessible, y compris pour les novices, et agréable à lire, elle laisse en revanche un méchant sentiment d’inachevé. On a d’abord l’impression que Dave Gibbons confond quantité et qualité tant il semble vouloir en livrer. Ainsi, nous avons certes le droit à un pitch de base assez simple mais, malheureusement, Dave se perd un peu entre les loufoqueries du Joker, les sombres desseins de Lex Luthor et la relation entre les deux héros. De plus, il se permet de rajouter à ce pitch une intrigue secondaire (la sordide histoire de l’orphelinat) mais il faut bien avouer que celle-ci rend l’histoire encore plus brouillonne et confuse. En effet, les transitions entre les différentes phases de l’histoire ne sont pas très élaborées et on a parfois l’impression de sauter du coq à l’âne au fil de la lecture. Le rythme de l’histoire n’aide pas non plus et certains passages peuvent s’avérer difficile voire ennuyeux. Il faut dire qu’on ressent vraiment l’impression que Gibbons ne sait pas où il va avec toute ses intrigues et certains passages manquent véritablement de tonus et d’envergure.
A côté de cela, j’avoue également avoir été déçu du traitement de la relation entre Batman et Superman. Alors certes, les différences entre les deux héros sont vraiment bien mises en avant mais, à mon humble avis, Gibbons aurait encore pu aller plus loin et creuser davantage l’amitié naissante entre les deux héros. Il y a néanmoins de belles scènes (notamment celle de Noël entre les deux héros ou encore les scènes finales) mais j’aurais aimé en avoir plus et ceci au risque de voir d’autres éléments de l’histoire (qui a dit l’intrigue de l’orphelinat ?) passer à la trappe.
Malgré cela, tout n’est pas à jeter non plus dans ce récit. Certains passages sont vraiment sympathiques, certaines idées bienvenues et voir nos deux héros favoris en découdre avec leurs pires ennemis est assez jouissif. Mais surtout, c’est le symbolisme dont est imprégnée l’histoire qui risque de séduire. Un symbolisme qui est présent sur deux aspects. Le premier, le plus simple, concerne les personnages. Tout au long du récit, Gibbons s’amuse à nous montrer à la fois les différences mais aussi les points communs entre les deux héros. Deux héros que tout oppose (ville différente, entourage différent, style différent, identité secrète différente…) mais qui sont néanmoins liés par leur sens aigu de la justice.
Le deuxième concerne toute la symbolique développée autour de l’Age d’Or des comics. Cette histoire entière en est d’ailleurs un puissant hommage. Hommage à travers le titre original qui, je vous le rappelle, est [i]World’s Finest[/i], hommage avec les dessins de Rude qui, comme nous le verrons plus tard, fait fortement penser à ceux de l’Age d’Or mais aussi hommage et symbolisme à travers quelques scènes fortes et évocatrices. Le ton frôle les récits pulps de l’époque, que ce soit avec l’intrigue autour de l’orphelinat qui rappelle celles des polars de ces années ou encore la caractérisation des personnages (le Joker en clown complètement déjanté qui n’arrête pas de faire des blagues, Luthor qui relève presque du génie machiavélique lors de certains passages ou encore la fin du récit qui est un vrai hommage à cette époque). Cette histoire, bien qu’écrite au début des années 90, se dégage vraiment du style de l’époque et revient ainsi au ton plus léger de l’Age d’Or. Il n’est ainsi pas question d’anti-héros, de violence gratuite ou de cocktail d’action mais d’une enquête classique avec d’une part les héros et d’autre part les méchants. Il est certes indéniable que l’histoire en question possède de nombreux défauts mais il ne fait en revanche aucun doute qu’elle dégage une certaine nostalgie.
Le véritable point fort de cette histoire reste néanmoins ses dessins qui sont assurés par le très talentueux Steve Rude. L’artiste nous offre une très belle prestation et ceci dès les premières pages où on en prend littéralement plein la vue. L’artiste alterne les planches au trait classique avec d’autres possédant un style proche de la peinture et le trait du dessin rappellera forcément les histoires de l’Age d’Or. Il y a un vrai travail sur les visages, les lumières et l’ambiance. Car oui, plus haut je vous avais dit que cette histoire était remplie de symbolisme et cet aspect est vraiment renforcé par les dessins de Rude. L’artiste s’amuse d’ailleurs dès les premières pages à nous montrer le contraste entre Metropolis, la cité moderne et flamboyante à l’instar de son protecteur, et Gotham, une cité malsaine, obscure, gothique, noire qui possède bien des points communs avec le Croisé Masqué qui la protège. Bref, du grand art ici et rien à redire sur la patte graphique de l’œuvre qui constitue véritablement le point fort de cet ouvrage. [b]En conclusion, [i]Superman / Batman : L’Etoffe des Héros[/i] est une histoire qui, malgré ses nombreux défauts, reste remplie d’un charme indéniable. Remplie de symbolisme et marquée par un puissant hommage à l’Age d’Or des comics, la lecture reste agréable malgré un goût d’inachevé mais ce sont surtout les dessins de Steve Rude qui retiendront ici notre attention.[/b]
[conclusion=3][/conclusion][onaime]- L’incroyable prestation de Steve Rude. - Un puissant hommage à l’Age d’Or. - Une histoire remplie de symbolisme. [/onaime][onaimepas]- Un sentiment d’inachevé et de confusion dans le scénario.[/onaimepas]