[b]Frank Miller[/b], c'est 300. C'est Sin City. C'est début et la fin de Batman avec Year One et The Dark Knight Returns. C'est le meilleur run de Daredevil. C'est Martha Washington, Ronin.
Frank Miller, c'est un génie des comics.
Mais Frank Miller, c'est aussi la polémique. Un fascisme latent, des thèmes sexistes, parfois racistes et des prises de position assez conservatrices ont fait de lui une figure médiatique controversée.
Peu productif depuis plusieurs années, Miller est revenu en 2011 avec un Graphic Novel publié chez le nouvel éditeur [b]Legendary Comics[/b] (filiale du producteur de film Legendary Pictures). Holy Terror est la réaction de Miller aux attaques du 11 septembre 2001, qui en tant que new-yorkais l'ont profondément marquée.
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À l'origine, Holy Terror devait s'appeler [i]Batman vs. Al Quaeda[/i]. Miller l'avait proposé à DC peu de temps après le choc des deux tours. Mais le projet a un peu effrayé l'éditeur et finalement le voilà qui débarque ailleurs 10 ans après les attaques puis maintenant chez [b]Delcourt[/b] dans une édition quasi-similaire à celle parue outre-Atlantique.
Batman est remplacé par l'Arrangeur (The Fixer en VO), un sosie de Catwoman accompagne le protagoniste dès les premières pages et on verra apparaitre plus loin un commissaire moustachu qui nous rappelle fortement James Gordon. Et au final, on est bien content que les noms de nos héros préférés ne soient pas liés à cette œuvre.
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Frank Miller n'est plus que le négatif de lui-même. L'artiste de légende qu'on a adoré sur Sin City et Daredevil n'est même plus capable de rendre honneur à son style noir et blanc. Les cases sont presque illisibles, alors que sur Sin City, la lecture était si fluide.
Ici, on bute sur chaque trait blanc, à se demander si c'est un bout de décor, de la pluie ou le bras d'un personnage se battant avec un autre.
Même les visages ne sont pas bien dessinés. Dans Sin City, les femmes étaient pulpeuses, mystérieuses et les hommes avaient des gueules à faire peur. Ici, les traits deviennent grotesques. Homme, femme, méchant, ennemi, difficile de se faire une idée.
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Sauf quand Miller est pris d'un éclair de génie et livre des planches magnifiques, mais qui contrastent avec celles d'avant. C'est comme si on alternait une planche de Dark Knight Returns et une, de The Dark Knight Strikes Again.
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Le scénario est quant à lui, à la limite du fascisme mais on s'y attend avec Miller. Ça n'empêche pas un message engagé, qu'on soit d'accord avec lui ou pas.
Miller est de plus une sacrée feignasse. Il a mis plusieurs années à préparer ce Terreur Sainte, au départ prévu comme une aventure de Batman. Mais une fois le veto de DC posé, il n'a pas souhaité retravailler son scénario et on finit avec un clone de Catwoman, un Gordon et un Robin. Quitte à changer de héros, autant changer l'histoire, non?
On aurait pu s'attendre à une réflexion un minimum murie de la part de Miller, mais non, terreur Sainte est simplement l'historie d'une vendetta suivant des attaques terroristes dans la ville d'Empire City. Le héros ne prend pas le temps de réfléchir à qui sont ces attaquants. Lui et Miller font des amalgames grossiers et insultants, allant même jusqu'à blaguer sur le fait que les terroristes ont de forte chance de s'appeler Mohammed.
L'un de gentils a une étoile de David tatoué sur le visage. Et son nom est David. Encore une facilité.
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[i]Si on rajoute du bondage, c'est encore mieux![/i][/center]
Mais voilà, en une page de dialogues, Miller parvient à nous refaire croire en lui. Le fond tente une percée au milieu de tous ce fatras de nationalisme exagéré. Mais cela ne dure qu'une page. La fin est tout aussi honteuse que le début.
[b]Holy Terror est le témoignage d'une vieil homme qui a peur. Peur des autres et de ce qu'il ne connait pas. On apprécie les premières pages, les plus belles et on choisit de garder les rares moments ou le scénario ne dérape pas trop.
Mais Frank Miller n'est clairement plus le génie qui a redonné un souffle au comic américain dans les années 80.[/b]
[conclusion=2][/conclusion]
[onaime]- Les premières planches
-Des moments de fulgurance[/onaime]
[onaimepas]- la puanteur du message
-les dernières planches[/onaimepas]
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