Auteur : Scioli

Suite au succès des aventures des X-Men en format géant par Ed Piskor, la formule "Grand Design" s'étend à d'autres héros. C'est cette fois Tom Scioli qui revisite les premières années d'aventures des Quatre Fantastiques au travers de planches gigantesques ! Amateurs de comics et de beaux livres, ce volume est pour vous !
(Contient les épisodes US Fantastic Four: Grand Design 1-2, inédits, Fantastic Four (1961) 51, précédemment publié dans FANTASTIC FOUR : L'INTÉGRALE 1966)

Pas d'avis pour le moment.

La collection Grand Design de Marvel est de retour et s’intéresse cette fois à la plus grande famille de l’univers, à savoir les Quatre Fantastiques. Cette collection au format géant et à l’aspect retro, nous avait déjà plongé avec succès dans l’histoire des X-Men précédemment, sous la direction d’Ed Piskor (qui signe notamment une couverture variante sur ce titre). C’est cette fois Tom Scioli qui a la tâche de rendre hommage à l’équipe Fantastique, et c’est toujours publié chez Panini Comics, bien sûr.

Le principe du Grand Design, comme son nom peut le laisser penser, est d’abord de proposer un format assez inédit, un album de très grande taille, avec une couverture souple cartonnée. L’objet est superbe et c’est clairement l’attraction principale de cette collection, c’est un bonheur de l’avoir entre les mains et de plonger littéralement dans ses pages. Et là où on aurait pu s’attendre à deux grands dessins sautant au visage, c’est une nouvelle fois une approche plus originale qui est choisie avec un aspect volontairement rétro, hommage à l’âge d’or des comics, avec des planches très quadrillées, énormément de cases et beaucoup de choses qui s’y passent. On se retrouve vraiment absorber par ces pages et la lecture en devient intense. La touche rétro est encore plus appuyée avec des pages à l’aspect jaunis, donnant l’impression d’ouvrir un vieux comics collector. Le papier est aussi de grande qualité, plutôt épais et extrêmement agréable au toucher.

   

L’autre sens de Grand Design est de proposer en seulement deux numéros une vue d’ensemble de la naissance de l’univers Marvel ainsi que de l’histoire turbulente de l’équipe des Fantastic Four. Le contrat est totalement rempli par Tom Scioli, même si l’exécution et le rythme effréné de la lecture ne plaira pas forcément à tout le monde. En quelques pages, en se basant sur le témoignage du Gardien, l’auteur nous retrace une grande partie de l’origine de l’univers Marvel, en tout cas tout ce qui sera lié aux Quatre Fantastiques par la suite. Des Éternels aux Inhumains en passant par Atlantis et le Wakanda, tout s’enchaine logiquement, l’un donnant naissance à l’autre, ce qui est un travail de narration assez impressionnant. Cela permet aussi de glaner quelques informations pour les lecteurs qui ne sont pas encore de très grands connaisseurs. Pour les autres, ce sera un plaisir de revoir ces évènements s’enchainer de la sorte, avec quelques petites variantes pour faire colle tout cela ensemble. On passe ensuite à la naissance des QF et on garde le même principe, tout va s’enchainer très vite à un rythme dingue. Scioli revient sur tous les évènements qui ont marqué l’équipe, avec des transitions rapides, pouvant changer d’histoires et d’époques d’une case à l’autre. C’est une vraie fourmilière d’histoires et clairement une expérience de lecture très originale. Ça n’a pas pour but d’être une encyclopédie exhaustive de l’histoire des QF, mais c’est clairement intéressant si on ne connait pas toutes les grandes aventures de la famille Richards. C’est donc une lecture assez intense et passionnante. Le gros bémol se situe justement dans la nature de la narration, c’est un enchainement d’évènements qui ne sont jamais totalement développés, on en a finalement qu’un aperçu, ce qui peut être un peu frustrant. On n’a pas le sentiment d’avoir une histoire complète mais des bribes de beaucoup de choses différentes, et les transitions entre celles-ci sont parfois un peu hasardeuses. Ce qui donne parfois un aspect assez comique plutôt positif à l’ensemble, c’est encore une fois très original, mais il faut être conscient de ce que l’on va lire, au risque d’être peut-être surpris et un peu déçu.
On notera qu’il y a deux doubles pages d’annotations en fin d’ouvrage, qui approfondissent et remettent dans leurs contextes des éléments présentés rapidement par l’auteur. C’est appréciable et permet de s’y retrouver un peu si on s’était perdu en cours de route.

Artistiquement, on retrouve un graphisme assez hybride, entre du moderne et de la vieille école. L’aspect jaunis des pages et les couleurs aux teintes assez sobres y aident grandement. L’ambiance qui en ressort fait à la fois rétro, hommage aux époques plus anciennes mais également quelque chose de très lisible qui plaira aux lecteurs qui préfèrent les traits plus modernes. Les dessins de Scioli pêchent peut-être un peu sur les visages par moment, mais ils sont dans l’ensemble très satisfaisants et collent à l’ambiance. Ce n’est pas forcément évident de toucher à des icônes comme La Chose, Galactus, le Surfeur d’Argent, Doom et compagnie, et il s’en sort très bien. Et notons qu’il s’agit quand même d’un travail dingue de découper les planches en autant de cases et de devoir dessiner aussi petit, paradoxalement, alors que le format est géant.

Le numéro bonus Fantastic Four #51 permet d’apprécier les dessins de Jack Kirby en grand format et c’est un plaisir absolu. Il permet aussi de découvrir l’entièreté d’une histoire sur Ben abordée dans l’album. Un bonus de luxe !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le format
- L'aspect rétro
- Une vue d'ensemble de l'histoire des QF

LES POINTS FAIBLES

- Une narration au rythme effréné

 

4

Un très bel objet !

Conclusion

Un ouvrage qui vaut surtout pour son format, original et de qualité, qui est un plaisir à avoir entre les mains et un bonheur de s’y plonger. On apprécie aussi la touche rétro et l’hommage à ces grandes histoires qui ont fait l’univers Marvel. Le parti pris dans la narration, quant à lui, ne séduira peut-être pas tous les lecteurs.