Thea est une rêveuse. Elle ne rêve pas d'une vie meilleure, mais de vengeance sur le clan qui a décimé sa famille. Mais ce sont des combats sauvages et sanguinaires impliquant des hommes, des machines de guerre et des monstres qui l'attendent au bout de ce chemin. Cette guerre va opposer les Paznina, les Roto et Thea va vite comprendre que dans une guerre, il n'y a jamais de vainqueur...

Pas d'avis pour le moment.

La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit du comics Extremity, écrit et dessiné par Daniel Warren Johnson. Sorti le 6 mars pour 27.95€, il contient les titres US Extremity Volume 1 : Artist et Extremity Volume 2 : Warrior.

Théa était une guerrière, dont la famille avait soif de vengeance.

Mais après sa dernière bataille, elle remet ses actes en questions. Perdue dans la Ténèbre Ancestrale, Théa rencontre de nouveaux alliés qui lui font découvrir une vie qu'elle n'aurait jamais imaginée possible dans les Plaines Flottantes... Où son père continue de combattre les Paznina. Une guerre qui va entraîner dans son sillage Théa et son frère Rollo, qu'importent la mort et les peines qu'elle charrie.

L'univers de Daniel Warren Johnson est extrêmement riche. Dans un sens, l'univers est post-apocalyptique mais tout en gardant une certaine simplicité, une naïveté presque touchante. Le cas le plus flagrant concerne sans doute les engins présents dans l'oeuvre. Il y a des appareils, des véhicules, une technologie supérieure à la nôtre mais également une approche très terre à terre. Par exemple, vous trouverez un vaisseau mais dont l'unique but est de servir de bélier pour défoncer une porte. De même, vous avez un vaisseau plus conséquent qui peut transporter des créatures mais en les soulevant avec des harnais. D'un côté, vous avez donc des appareils futuristes mais d'un autre côté, vous avez des méthodes archaïques. Et cette approche, ce mélange des genres est omniprésent, et toujours présenté de la manière la plus sérieuse et naturelle possible. C'est totalement WTF mais le résultat final n'en reste pas moins impressionnant. Sans aller jusqu'à dire que cette approche va plaire à tout le monde, on ne peut nier pour autant qu'il y a un réel travail d'imagination et que l'oeuvre sort clairement des sentiers battus.

Tu choisis un tas de féraille plutôt que ta propre famille ? Tu n'es pas mon fils.

Au-delà de cette utilisation de la technologie, l'opus possède également une bonne dose de sang. L'univers décrit est sérieux, triste, impitoyable. Il y a énormément d'affrontements, de scènes de combats acharnés et de scènes de torture. Autant d'éléments qui font que, comme signalé, les flaques rouges sont monnaie courante. Pour autant, il est important de noter qu'il ne s'agit pas d'une violence dénuée de sens. La violence est souvent gratuite mais parfaitement compréhensible. La vengeance est un thème important de l'oeuvre. Il n'est donc pas étonnant de voir une escalade de la violence. Le plus souvent, ce point de l'intrigue est associé au personnage du père. Il s'agit d'un personnage imposant, fort, mais également brisé. Toujours dans l'optique d'obtenir réparation des actes passés plutôt que de tenter de faire son deuil, il ment, manipule, mutile et tue sans vergogne. Son caractère permet également de lancer d'autres débats. Les enfants doivent-ils écouter leur père ? Et si ce dernier a tort ? Jusqu'à quel point faut-il se soumettre au "chef de famille" ?

 

Pour ce qui est des autres personnages, il y a également beaucoup de choses à dire. Rollo est intéressant à suivre, Shiloh est original, Hoblie impressionne malgré son statut de personnage secondaire... Bien sûr, le personnage le plus intéressant reste Théa, le personnage principal. La jeune femme est tiraillée entre le désir de vengeance de son père et un côté plus pacifique qu'elle porte dans son coeur. En ce sens, la cover est extrêmement révélatrice de cet état d'esprit. Vous avez une main tranchée et beaucoup de sang mais également des feuilles de dessins qui volent. Le côté artiste de la jeune femme est très bien exploité et très important. Finalement, le personnage possède pas mal de points communs avec Orphée. Tout comme ce dernier charmait les peuples avec sa musique, Théa redonne de l'espoir à son entourage avec ses dessins qui peuvent aller jusqu'à faire oublier, le temps de quelques minutes, la barbarie qui les entoure. Un art qui a une dimension salvatrice mais qui n'empêche pas l'artiste d'être à l'abri des violences. Et tout comme Orphée finira déchiqueté. Théa perdra sa main.

Cela t'a fait quoi de lui trancher les mains ? Tu te sens... mieux ?

Concernant la partie graphique, il y a également pas mal de choses à dire. De manière générale, le tout est vraiment bon et, parfois, extrêmement méticuleux. Que cela soit au niveau du dessin, de la colorisation ou même du découpage, il y a de très bonnes choses. Plusieurs scènes sortent du lot pour avoir une dimension un peu plus tappe à l'oeil, une dimension un peu plus choquante. Mention spéciale au niveau des doubles pages qui sont particulièrement bonnes. Dommage qu'il n'y en ait pas plus. Même chose pour les créatures d'ailleurs. Les créatures/monstres issus du récit sont rares mais restent très impressionnants. Pour le reste, on notera également que le design des personnages est travaillé et apporte énormément au récit. C'est notamment le cas du père qui est très imposant. Pour ce qui est des covers, elles sont dans la lignée du livre. La cover principale est un chef d'oeuvre et a le mérite d'en dire long sur le récit.


En bonus, vous trouverez, en plus des couvertures, une mini biographie de l'auteur.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Un univers unique
- Les personnages notamment Théa et le père
- Les doubles pages
- Les covers

LES POINTS FAIBLES

Aucun.

 

4.5

Peut-être le meilleur récit de ce mois de mars

Conclusion

Une oeuvre assez atypique et qui mérite que l'on se penche dessus. Les qualités sont nombreuses et indéniables.