Auteurs : Nocenti, Romita Jr

Daredevil est pris entre les feux diaboliques de Méphisto et de son fils, le monstrueux Blackheart. L'homme sans peur et ses amis vont être obligés d'affronter littéralement leurs démons pour échapper à la damnation éternelle. Suite et fin de cette période culte, inédite en librairie.
(Contient les épisodes US Daredevil (1964) 267-282, publiés précédemment dans les revues Daredevil (Semic) 8-15 et 1 inédit)

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    AfA Staff MDCU

    il y a 5 ans

    Quel plaisir de revoir à l'honneur ce cycle mémorable et pourtant méconnu de Daredevil. Ann Nocenti prend tous les risques : elle sort Daredevil de son environnement new-yorkais, met de côté tout son entourage, le lance dans un road movie dans l'Amérique profonde et lui fait affronter des ennemis plus improbables les uns que les autres. Le résultat est à la hauteur du courage de l'auteur. Et Romita Jr est quasiment à son sommet. Un grand classique.

Cremains

Daredevil (1964)

Golden Rut

Daredevil (1964)

Lone Stranger

Daredevil (1964)

Blackheart

Daredevil (1964)

Genetrix

Daredevil (1964)

Liberation

Daredevil (1964)

Bombs and Lemonade

Daredevil (1964)

False Man

Daredevil (1964)

Of Crowns and Horns

Daredevil (1964)

The Deadly Seven

Daredevil (1964)

Before The Flame

Daredevil (1964)

Twilight Of The Idols

Daredevil (1964)

Crooked Halos

Daredevil (1964)

La review du jour est un titre proposé par Panini Comics. Il s'agit de Daredevil Tome 2. Le numéro est écrit par Ann Nocenti et est dessiné par John Romita Jr et Rick Leonardi. Sorti le 13 mars pour 36.85€, il contient les titres US Daredevil #267-#282.

Daredevil est pris entre les feux diaboliques de Méphisto et de son fils, le monstrueux Blackheart. L'homme sans peur et ses amis vont être obligés d'affronter littéralement leurs démons pour échapper à la damnation éternelle. Suite et fin de cette période culte, inédite en librairie. 

Il vit dans un monde de ténèbres empli de bruit, d'odeurs, de sensations que nul autre ne peut percevoir. S'il est aveugle, Matthew Murdock est aussi doté de sens plu développés que la normale et d'un radar qui lui signale tout obstacle. Porté par une passion dévorante pour la justice, il hante les rues de New York la nuit sous le costume rouge de l'ennemi du mal. Stan Lee présente : Daredevil, l'Homme sans peur.

Lorsque l'on a un titre aussi général que Daredevil Tome 2, il peut être compliqué de savoir ce que l'on a entre les mains notamment lorsque l'on est un néophyte. Dans le cas présent, les auteurs et la numérotation ne laissent que peu de place au doute. Ici, vous avez en réalité la série principale Daredevil. Pour être plus précis, vous avez la série "originelle", celle créée en 1964 par Stan Lee et Bill Everett (entre autre) et plus particulièrement le run d'Ann Nocenti (et dont les premiers numéros ont été publiés dans le tome 1). Ce nouvel opus contient pas moins de 16 numéros ce qui, à peu de choses près, correspond à 1 an de parution.

Plusieurs points forts que l'on ne croise pas tous les jours font que cette oeuvre possède une dimension assez particulière. Des choses différentes et qui, pour certaines, sont clairement à placer dans la catégorie "prise de risque qui paie". Une catégorie qui, il faut bien l'admettre, n'est que très peu employée, et c'est d'autant plus vrai de nos jours. Avant toute chose, on peut noter le contexte de l'histoire, sa construction mais également sa finalité. De manière générale, Ann Nocenti a absolument tout fait pour détruire Daredevil. Matt s'est rarement vu aussi isolé et brisé. C'est donc sans surprise que le personnage, qui ne parvient pas à sortir la tête de l'eau, cherche un novueau départ. Là où c'est moins glorieux, c'est que ce nouveau départ prend des allures de fuite. Vous l'aurez compris, ici, nous suivons un Daredevil qui a quitté Hell's Kitchen. Il s'agit plus d'un road trip dans l'Amérique profonde. Bien sûr, le malheur ne frappe pas que les portes de Hell's Kitchen, et Matt va très vite le comprendre.

L'autre point fort principal réside dans la narration. Nous avons quelque chose de profond et d'intimiste. Nous avons énormément de détails dans les pensées de Daredevil ce qui nous donne beaucoup d'informations sur ce qui l'entoure. Des informations qui, malgré les apparences, ne peuvent être trouvées avec le dessin et qui permet, par la même occasion, de donner plus de consistance au récit. Par exemple, il pourra penser en voyant une femme "elle porte des habits bons marchés mais également un parfum onéreux. Encore une fois, difficile de deviner ces évènements uniquement avec le dessin. Ces passages descriptifs (qui sont, d'ordinaire, du fait du narrateur) renforcent encore une fois la qualité et la profondeur du récit. Il y a beaucoup à lire et l'approche est plus celle utilisée dans les romans. Une très bonne initiative lorsque l'on sait que les dialogues sont plutôt bons.

Je veux faire ma propre justice et l'imposer à tous ceux qui ont gâché ma vie.

Après, il est vrai que l'histoire en elle-même est assez anecdotique. Au-delà du fait que le décor ait changé, Daredevil affronte des adversaires plutôt secondaires dans des histoires qui manquent d'envergure. Ni Ultron, ni Ultron, ni Fatalis, ni Spidey ne parviennent vraiment à faire décoler le truc. C'est dommage.

Pour ce qui est du dessin, il y a pas mal de choses à dire. Avant toute chose, on notera que les jeux d'ombres sont maîtrisés. Plusieurs cases sont tout bonnement exemplaires dans le premier chapitre. Le travail proposé est vraiment impressionnant. Au-delà de cela, la mise en scène et la colorisation sont également à souligner. Tout ce qui touche de près ou de loin au super-héros est, le plus souvent, très réussi. Les dessins ont beau être de la vielle école, ils passent très bien aujourd'hui encore. Après, il est évident que les plus jeunes auront tout de même besoin d'un petit temps d'adaptation. Enfin, on ne peut nier que la partie graphique ne possède pas quelques ratés. On peut penser aux dessins du numéro 269, par exemple, qui sont franchement moyens. Pyro et le Colosse sont assez ridicules. Même la colorisation baisse en qualité avec de simples pages presqu'entièrement jaunes lorsque Pyro passe à l'action. Dommage.

Le mal prospère quand il est caché. Il meurt quand il est contemplé.

Pour le reste, on notera que le design de certains personnages est plutôt intéressant. On peut penser au design de Blackheart, notamment, qui est bien cool (par contre, il souligne également les défauts liés à la colorisation de l'époque).

Rien de particulier à dire concernant les covers. Il y a clairement du bon et du moins bon. Il y a bien des trucs sympathiques comme la cover de Daredevil #276 mais rien d'exceptionnel non plus. C'est assez dommage lorsque l'on sait que le scénario et le dessin avaient une certaine dose de prise de risque. Ici, nous sommes plus sur quelque chose de très convenu.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Un Daredevil en dehors de Hell's Kitchen
- Une narration intéressante
- De bons dessins dans l'ensemble
- Une prise de risque à saluer

LES POINTS FAIBLES

- Quelques cases moins travaillées
- Des récits qui manquent parfois d'envergure

 

4

Intéressant

Conclusion

Un récit qui est loin d'être le plus connu autour de Daredevil mais qui a le mérite de proposer quelque chose de différent.
Pour les amateurs de Matt Murdock, c'est clairement à tester.