La review du jour est un titre proposé par Panini Comics. Il s'agit de Banner Cage Ghost Rider Punisher par Richard Corben. La partie graphique est assurée par Corben tandis que les différents scénarios sont écrits par Azzarello, Way et Ennis. Il est sorti le 6 février par 36.95€ et contient les titres US Banner #1-#4, Cage #1-#5, Ghost Rider #6-#7 et Punisher The End.

Richard Corben, Grand Prix d'Angoulême 2018, est l'un des artistes les plus marquants de la bande-dessinée. Chez Marvel, il a signé de nombreuses oeuvres saisissantes et a participé à quatre reprises à des séries mettant en scène les héros de la Maison de Idées. Retrouvez ici ses mini-séries Banner et Cage, signée par Brian Azzarello, ses deux épisodes de Ghost Rider ainsi que Punisher : The End.
 

L'oeuvre proposée par Panini Comics est un petit peu particulière. En effet, ici, le lien entre les quatre histoires est en réalité le dessinateur. Entendez par là qu'il n'y a rien qui relit les oeuvres si ce n'est pas la patte de Richard Corben donc. Il ne s'agit pas d'une histoire complète ni même d'un univers partagé. Il s'agit de quatre histoires distinctes que vous pouvez tout-à-fait lire à plusieurs semaines d'intervalle. Il n'y aura pas de souci de compréhension. Après, ce n'est pas parce que le dessinateur est le point central de l'oeuvre que le scénario est en reste. Après tout, les scénaristes sont loin d'être des inconnus puisque nous retrouvons Brian Azzarello, Daniel Way ou encore Garth Ennis. Autant dire qu'il y a donc du beau monde pour narrer les histoires. De même, dire que les histoires n'ont aucun point commun n'est pas tout-à-fait exact non plus. En effet, les quatres épisodes proposés ici n'ont pas de rapports directs avec des séries régulières desquelles elles sont tirées. A titre d'exemple, et pour expliquer la chose plus clairement, la série Banner proposée ici n'a aucune répercussion sur la série Hulk et inversement. Souvent, cela déstabilise le fan de longue date. Après, il y a tout de même un gros côté positif à la chose : pas de continuité. En effet, il n'y a rien à lire avant d'attaquer ces oeuvres (il est conseillé de connaître les différents personnages, tout au plus). De même, le fait que ces oeuvres n'impactent pas les séries principales permet aux auteurs de se lâcher. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent du personnage, ils sont totalement libres. Le cas le plus flagrant est sans doute celui du Punisher. Faisait partie de la collection The End, nous suivons les derniers jours de Frank Castle. Yep, rien que cela.

De manière générale, les histoires ont clairement une ambiance différente de ce que l'on a l'habitude de lire. Pour le Punisher, il y a carrément une dimension post-apocalyptique mais les autres ne sont pas en reste non plus. Cage a un ton très adulte grâce à son ambiance urbaine et la guerre des gangs en contexte, tout comme Banner dont l'histoire commence par un drâme. D'ailleurs, on notera que le côté "super-héroïque" est tout de même très relatif dans ces histoires. Rien que pour Hulk, on met clairement l'accent sur le côté monstre incontrôlable. Il y a de nombreux morts et il y a des expressions du type "il n'y a aucun survivant" alors qu'ils seraient peut-être passés par un petit détour dans la série principale pour amoindrir le côté monstrueux de la situation. Plusieurs scènes sortent du lot notamment la première scène de Ghost Rider, totalement barrée, ou encore l'explosion de Banner (au sens propre comme au sens figuré). 

J'ai déjà essayé de me tuer... mais la bête...

Tout cela pour dire qu'il vaut mieux avoir en tête le fait que les auteurs ne sont pas là pour rigoler. Si vous désirez prendre une oeuvre légère sans trop vous prendre la tête, l'oeuvre de Panini Comics n'est peut-être pas une bonne pioche. Il y a peu d'humour et, finalement, même très peu de scènes durant lesquelles le lecteur peut se poser et respirer. Non, l'oeuvre est sérieuse et parfois même opressante. A ce sujet, l'approche de l'histoire de Hulk est assez représentative de l'ensemble de l'oeuvre : il y a un drâme, Hulk est directement lié à ce drâme et à présent, il faut voir comment Banner va gérer la chose.

Pour ce qui est de la partie graphique, le coeur de l'oeuvre, il est vrai qu'elle est assez différente de ce que l'on a l'habitude de voir. Le style de Richard Corben est plus que reconnaissable et offre une dimension toute particulière à plusieurs personnages. En fait, le seul personnage pour lequel on peut avoir du mal serait Hulk. Il est vrai que les traits de son visage changent énormément de l'image que l'on se fait du personnage. Ici, les traits lui donnent un air gentil, presque simplet. Hulk n'est pas toujours colérique, mais le voir ainsi, presque jamais concerné par ce qui l'entoure est assez déroutant. C'est assez singulier lorsque l'on sait qu'à l'inverse, c'est peut-être sur Banner que l'on peut le mieux se rendre compte du talent de l'artiste. Le personnage de Ghost Rider est très bien représenté également et ce, que cela soit au niveau du design ou des poses du personnage. Comme déjà signalé, plusieurs scènes sortent du lot comme le combat entre Hulk et les hélicoptères ou encore l'explosion du missile.
Pour ce qui est de la colorisation, elle est plutôt efficace bien que les numéros de Cage soient peut-être un petit peu en dessous. Côté covers, il y a pas mal de bonnes choses à se mettre sous la dent et ce, quelle que soit l'histoire. Mention spéciale à la cover de Banner #4.

En bonus, vous trouverez les biographies des auteurs et du dessinateur.