Scénariste : NILES Steve, HOLGUIN Brian
Illustrateur : JONES Nat, SHARP Liam
Coloriste : HABERLIN Brian, KEMP Dan

Spawn The Dark Ages, resté inédit en album et indisponible depuis plus de quinze ans, complète l’univers du personnage, avec une incarnation plus sauvage et médiévale du personnage créé par Todd McFarlane.
Nous délaissons Al Simmons, le Spawn contemporain, pour visiter le XIIe siècle. Cette fois-ci, la malédiction des Hellspawn a frappé Lord Covenant, un chevalier britannique tué au cours des croisades. Revenu à la vie et de retour sur ses terres, il va devoir choisir entre défendre les plus faibles et se ranger du côté des forces corrompues du mal.

Pas d'avis pour le moment.

Ce tome 2 de Dark Ages est aussi le dernier, et permet de conclure l’histoire de Lord Covenant. Le premier, dont la critique se trouve ici, était une sympathique, mais non sans défaut, transposition du mythe de Spawn à l’âge féodal. Qu’en est-il de ce second ?

Pour cette suite, l’équipe artistique en charge change complètement. Le scénario est géré par Steve Niles, aidé par Todd McFarlane, et prend la suite du précédent. Les premières planches permettent de faire un point sur l’histoire. Spawn est de retour chez lui, et a récupéré ses terres et son statut. Cependant, il va avoir une absence, et à son réveil, son peuple aura été massacré. Rejeté, il va alors repartir errer sans trop de but. Après quelques hésitations de Niles, l'auteur décide d’apporter un élément relativement inédit au personnage. Piégé par des druides, il va perdre son nécroplasme, le liquide vert infernal qui parcourt son corps.

L’impact sur Spawn est assez radical puisqu’il redevient quasi-humain. Il saigne, souffre et ressent. Il va se prendre des roustes, et va frôler la mort à plusieurs reprises. L’idée permet de le rendre plus humain que jamais, sans pouvoirs même s’il garde tout de même quelques bénéfices de l’enfer. Hormis cet élément nouveau, le récit se rapproche du Spawn classique, notamment par le jeu du costume qui va changer plusieurs fois, mais aussi par les thèmes choisis, par exemple celui omniprésent de la vengeance. Niles recentre l’histoire sur Spawn, et le rend un peu plus empathique.

Dans le premier tome, il y avait beaucoup de texte hors dialogue, ce qui rendait le récit assez lourd à lire. Niles optimise la narration, et même si ces textes sont toujours très présents, ils sont tout de même moins nombreux. La lecture est donc plus fluide, et c'est tant mieux. Il s’amuse à introduire de nouveaux personnages, que l’on suit un temps, et dont la destinée va finir par croiser celle de Spawn. Le tout dans un univers médiéval avec des druides en déclin et des invasions de vikings. On est toujours loin de la réalité historique, mais l’ambiance générale y trouve beaucoup d'inspiration.

Ce second tome est bien moins erratique que le premier. Le récit est suffisamment bien construit pour que l’on ne s’ennuie pas, et qu’on ait l’impression d’avancer dans l’histoire. La conclusion arrive assez rapidement, en un chapitre, mais heureusement, toutes les pistes narratives arrivent à leur fin. On imagine que les auteurs ont décidé de mettre fin à la série, et lui ont offert un dernier numéro pour faire ça bien. Du coup, ce final permet d’offrir ce que la série principale ne semble pas vouloir faire, terminer l’histoire.

Au niveau du dessin, c’est Nat Jones qui prend la relève. Son trait est plus classique, et plus proche de l’école McFarlane dont sont issus des artistes comme Greg Capullo ou Angel Medina par exemple. Son dessin est assez inégal, mais son Spawn est très bon. S’il reprend le style que Sharp lui avait donné, il va vite s’approprier le personnage, lui donnant parfois un look plus classique, avec sa cape qui l’entoure. Mais le design final qu’il va lui donner est très sympa, avec des bras moins gros, et un casque à cornes. C’est réussi. Au niveau de l’atmosphère générale, le scénario et le dessin se rejoignent pour nous offrir quelque chose de très sombre et de très violent. Certaines planches sont très gores, avec des dépeçages et tortures en tout genre.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Un récit plus agréable et structuré
- Un dessin plus proche de McFarlane

LES POINTS FAIBLES

- Encore quelques lourdeurs

 

3.5

Belle fin

Conclusion

Ce deuxième et dernier tome de la série Dark Ages est plus réussi que le premier. La série s'améliore progressivement, et nous offre une belle conclusion.