Auteurs : Milligan, Fernandez

La vie paisible d’épouse modèle ne convient plus à Melissa Peake. Mais en prenant un amant, elle ne s'attendait pas à ce que leurs jeux BDSM l'emmène dans une guerre millénaire entre deux sectes secrètes. Par Peter Milligan (X-Men, X-Force).
(Contient les épisodes US The Discipline (2016) 1-6, inédits)

  • Anthony Soiky
    Anthony Soiky

    il y a 5 ans

    Un divertissement sexy et fantastique qui manque de développement concernant le mythe autour de La Discipline.

S’il y a un thème que les comics ont du mal à explorer, ou le font de manière la plus indirecte qui soit, c’est bien le sexe. Pourtant, les choses ont évolué dernièrement, notamment chez l’éditeur américain Image qui n’hésite pas à laisser libre court à ses auteurs. Ce qu’ils ont fait pour La Discipline.

En france, cette mini-série est publié par Panini Comics qui explique en intro que oui, il y a du sexe dans ce comics, mais pas que. Nous avons ensuite un texte de Peter Milligan, le scénariste, qui nous explique sa démarche. Beaucoup de gants qui attisent notre curiosité quant au récit. Melissa est une femme un peu perdue dans sa vie. Elle est mariée à un homme riche, mais souvent absent et qui ne la satisfait pas au lit. Elle va alors rencontre Orlando, ou plutôt Orlando va la prendre pour cible. En effet, il veut l’initier afin qu’elle rejoigne la Discipline qui voit beaucoup de potentiel en elle afin de lutter contre son ennemi de toujours : la Traque.

En soi, l’album nous propose un thriller fantastique plutôt efficace, mais sans être non plus follement passionnant. Sa particularité est donc la façon dont il utilise le sexe. Comme l’explique Milligan, tout ce qui attrait au sexe dans la fiction est rarement le sujet même de l’histoire. Dans The Discipline, il est au centre de tout. L’initiation de Melissa va passer par des phases de frustrations, de désirs sexuels jusqu’à l’acte. L'auteur raconte d’ailleurs son histoire de manière parfois assez alambiquée, peu claire, qui donne un peu l’impression d’un rêve de Melissa avec ses fantasmes. Les scènes s'enchaînent vite créant une certaine confusion chez le lecteur. Tout cela participe à donner une ambiance assez unique au titre, dont la forme assez expérimentale finalement excuse un fond pas forcément très poussé.

 

En effet, le guerre que se livrent la Discipline et les Traqueurs n’est pas bien intéressante. Il y a un côté très Assassin’s Creed avec deux clans qui se battent depuis la nuit des temps, sauf qu’on se sait pas bien les raisons de leurs affrontements, ni même ce qui les différencie outre leur aspect physique. Milligan s’amuse d’ailleurs à nous donner des petits aperçus d’une mythologie, en faisant traîner les choses. Et malheureusement, on arrive à la fin de l’album avec de nombreuses interrogations laissées sans réponses, ce qui est dommage puisqu’il n’y aura très probablement jamais de tome 2. L’ambiance et le personnage de Melissa sont bien travaillées, mais l’absence de conclusion est assez frustrante.

La qualité de l’album réside aussi dans ses dessins. Leandro Fernandez réalise en effet un beau travail. Son style rappelle un peu celui d’Eduardo Risso tout en gardant sa personnalité, et en proposant un trait plus fin. Son dessin est plutôt simple, et joue sur les ombres. La nudité est forcément très présente, les auteurs ayant fait le choix de ne rien cacher. Il y a un effort qui a été fait pour traiter le nu de façon égal pour l’homme et la femme. Ce n’est cependant pas de la pornographie, nous voyons des sexes, mais jamais en gros plans. Toutefois, l’expérimentation est intéressante, et il faut bien l’avouer originale pour un comics.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'approche différente
- Les pistes lancées
- Les dessins

LES POINTS FAIBLES

- Pas de conclusion
- Certains points non développés

 

3.5

Curiosité

Conclusion

Cet album laisse une impression mitigée. D'un côté, l'expérimentation est intéressante, et assez inédite pour un comics. Les personnages sont plutôt bien écrits, et Milligan nous laisse entrevoir une mythologie plutôt sympa. Mais il y a ce côté inachevé qui frustre beaucoup. Dommage !