La série Alex + Ada nous présente son troisième et dernier tome sorti chez Delcourt. Nous allons voir si la qualité de cette conclusion est à la hauteur des précédents albums, et aussi ce que vaut la série dans sa globalité.

Afin de partir sur de bonnes bases, je vous rappelle que la critique du tome 1, et celle du tome 2 sont disponibles sur MDCU. Les scénaristes, Sarah Vaughn et Jonathan Luna, nous y ont présenté une histoire intelligente, celle de la relation entre Alex, et un robot du nom d’Ada. La fin du tome 2 nous présentait d'ailleurs l’acceptation des deux personnages de leur amour. Ce tome 3 commence donc sur le couple. Encore une fois, on prend plaisir à voir Ada découvrir sa liberté, et on assiste à sa réaction après le premier rêve qu’elle n’a jamais fait. Seulement, l’atmosphère se fait vite plus lourde que dans les précédents tomes. Les robots sont plus traqués que jamais.

Si vous vous rappelez bien, Ada s’était faite remarquée. Elle est donc maintenant sous le feu des projecteurs, et elle et Alex sont obligés de se cacher le plus possible. Ce tome 3 est tout à fait dans la lignée de ce qui s’est fait avant. Les dialogues sont bien écrits, et sont très agréables à lire. Le récit est intelligent et travaillé. Les réactions des gens se tiennent, à l’exception près qu’ils sont parfois trop compréhensifs. Ca permet de donner un certain optimisme à l’album, et un côté très zen. Il nous interroge encore une fois sur ce qu’est l’humanité, mais aussi sur la mort et la liberté.

En toile de fond, le conflit entre le gouvernement et les pro-robot est très présent, jusqu’à atteindre nos protagonistes. Donc le côté optimiste est contrebalancé par la tension provoquée par la traque des robots, et de leurs complices humains. Alex et Ada sont en fuite, et comme les premiers albums ont très bien travaillé les personnages, on a vraiment peur pour eux. La fin approche, et on sait que tout peut arriver. Le final est réussi, à la hauteur de la série, et nous offre une conclusion très pertinente et très émouvante. C’est toute la force du récit, arriver à nous transporter émotionnellement, alors que c’est tout l’opposé de ce que devrait être un robot.

Le gros défaut de l’album reste les dessins très simpliste de Jonathan Luna. Si les comics était du cinéma, Alex + Ada serait une pièce de théâtre. Les plans sur les personnages sont souvent du simple champ/contre-champ. Aucune folie dans les mises en scène, dans le cadrage, pas ou peu de décors… Mais ce côté épuré et froid permet aussi de se concentrer sur les dialogues, et finalement sur l’histoire. Et puis, le peu d’action, et le récit très intimiste n’ont pas besoin de dessins impressionnants, donc c’est très suffisant.