Pour le commun des mortels, John Constantine est mort en prison depuis presque deux ans, ce qui n'est pas pour déplaire au principal concerné. Après tout, avec la vie qu'il menait, il est sûrement mieux là où il est. Mais sa famille en pense-t-elle autant ? Il décide donc de se rendre à Liverpool pour voir sa soeur Cheryl, où il découvre les invraisemblables conditions dans lesquelles elle vit. Il n'en fallait pas plus pour ramener John Constantine à la vie. (contenu : Hellblazer #175-188)

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    AfA Staff MDCU

    il y a 7 ans

    Carey ne trahit pas le personnage de Constantine et nous propose des récits dont l'ambiance glauque ne dépaysera pas les fans. Et, pour respecter la tradition, c'est un scénariste britannique. Bref, si vous avez aimé les runs précédents, il n'y a pas de raison de bouder celui-ci.

La review du jour concerne un titre proposé par Urban Comics : Mike Carey présente Hellblazer. Il est sorti le 13 octobre pour 28 euros.

Pour le commun des mortels, John Constantine est mort en prison depuis presque deux ans, ce qui n'est pas pour déplaire au principal concerné. Après tout, avec la vie qu'il menait, il est sûrement mieux là où il est. Mais sa famille en pense-t-elle autant ? Il décide donc de se rendre à Liverpool pour voir sa soeur Cheryl, où il découvre les invraisemblables conditions dans lesquelles elle vit. Il n'en fallait pas plus pour ramener John Constantine à la vie. (contenu : Hellblazer #175-188)

 

Le principe de ce livre est différent des autres mais très simple à comprendre. Il s'agit d'une suite de mini-histoires avec un fil conducteur qui mène John Constantine vers quelque chose de plus gros. Le personnage résout l'enquête surnaturelle avant de passer à la suivante dans une autre ville, le tout étant systématiquement marqué par un changement de dessinateur. L'avantage de ce format et que tous les lecteurs peuvent l'apprécier. Il n'y a pas besoin de lire l'intégralité du livre en une fois. On peut se contenter de lire un arc par jour mais, à côté de cela, ceux qui aiment les histoires d'envergure ne sont pas délaissés pour autant car il y a un fil conducteur. Un fil rouge tenu de main de maître par un Carey qui a le contrôle et qui le fait savoir.

Le point fort de cette œuvre est le travail apporté par le scénariste pour rendre son histoire réaliste malgré la présence du fantastique. C'est simple, si ce n'est de par l'intervention de la magie, jamais nous n'aurions pensé qu'il s'agissait d'une histoire fantastique. Cela aurait été même l'inverse tant l'accent est mis sur les décors, les descriptions des villes (Liverpool en tête) et ses habitudes. On a plus l'impression de suivre une sorte de détective privé dans les rues anglaises. C'est le même principe pour l'ambiance. Elle est glauque et assez décalée sur certains points, bien plus terre-à-terre et intimiste sur d'autres.

Autre gros point, les changements de décors. Cela pourrait être déconcertant de devoir tout recommencer à chaque fois mais ce n'est pas le cas de Carey qui, à chaque nouvel arc, prend le temps de créer de nouveaux personnages secondaires travaillés, de donner des descriptions des villes visitées pour faciliter l'immersion mais également quelques références et autres anecdotes.

Comme souvent avec John Constantine, le ton est mature, les dialogues travaillés et le vocabulaire réfléchi, ce qui donne une saveur toute particulière au personnage principal tout en respectant son caractère bien sûr. Nous retrouvons notamment son franc-parlé et le quotat d'insultes est respecté. Il n'y a pas d'hérésie, rassurez-vous.

Pour résumer, les mini-histoires divertissent et ont leur lot de suspense tout en donnant l'eau à la bouche pour le plus gros morceau qui viendra plus tard. Une écriture habile à ne pas manquer.

Pour ce qui est du dessin, ils sont plusieurs à tenir ce rôle. Pour être plus précis, il y a un dessinateur par arc (soit un changement tous les deux ou trois chapitres). C'est l'excellent Steve Dillon qui ouvre le bal avec d'excellents dessins qui plongent immédiatement le lecteur dans l'histoire. Après ces dessins de Dillon reconaissables entre mille, d'autres auteurs prennent le relais. Ils ont chacun leur propre style mais ils auront tous proposé un travail de qualité. Certains pourraient être perturbés par ce changement d'artiste qui survient à plusieurs reprises durant la lecture, mais cela peut également être pris comme étant un point positif. Après tout, l'histoire a beau suivre un fil conducteur, on part à chaque fois sur autre chose mais aussi et surtout on change de décor. Dès lors que tout est à recommencer et que le décor fait peau neuve, tout comme la gallerie de personnages, il n'est pas si choquant que cela de voir également les dessins changer.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Les dessins
- Le changement de dessinateur
- Les changements de décors
- Les personnages
- Les dialogues
Beaucoup d'autres choses

LES POINTS FAIBLES

- Le changement de dessinateur ?

 

4.5

Du très bon Constantine

Conclusion

Les arcs proposés divertissent et ont leur lot de rebondissements tout en préparant le terrain pour un morceau bien plus gros. Une écriture habile accompagnée par le travail sérieux de plusieurs dessinateurs. A ne pas manquer !