Passionné de lecture, Elliott a toujours eu une préférence pour les histoires de Croquemitaines, ces créatures monstrueuses qui, la nuit, se cachent dans l’ombre ou sous le lit pour effrayer les petits enfants. Il n’imagine pas à quel point elles vont changer sa vie... Témoin du meurtre sanglant de ses parents, il va découvrir qu’en réalité, les Croquemitaines existent bel et bien et que des codes très précis régissent leur existence. Lorsque l’un des plus puissants d’entre eux, le « Père-la-mort », se met en tête de le protéger, Elliott se retrouve plongé dans un terrible conflit au cœur d’un univers aussi terrifiant que fascinant dont il devient l’enjeu principal. Par une sombre nuit orageuse, le destin d’Elliott va s’accomplir...

Mathieu Salvia et Djet réinventent toute une mythologie de l’enfance dans un récit d’horreur tendre et un parcours initiatique sur le deuil et l’acceptation de la peur. Une aventure touchante et fantastique servie par un graphisme très moderne aux influences plurielles (jeu vidéo, animation, comics, manga).

En bonus : les dessous de la création de l’œuvre, des informations additionnelles sur le background et la mythologie des Croquemitaines, des recherches graphiques et une galerie d’hommages exclusifs par des grands auteurs du 9e art !

  • A Peter
    A Peter

    il y a 4 ans

    Les dessins sont bien mais l'intrique est trop rapide, l'immersion est difficile.

CROQUEMITAINES TOME 1

Passionné de lecture, Elliott a toujours eu une préférence pour les histoires de Croquemitaines, ces créatures monstrueuses qui, la nuit, se cachent dans l’ombre ou sous le lit pour effrayer les petits enfants. Il n’imagine pas à quel point elles vont changer sa vie... Témoin du meurtre sanglant de ses parents, il va découvrir qu’en réalité, les Croquemitaines existent bel et bien et que des codes très précis régissent leur existence. Lorsque l’un des plus puissants d’entre eux, le « Père-la-mort », se met en tête de le protéger, Elliott se retrouve plongé dans un terrible conflit au cœur d’un univers aussi terrifiant que fascinant dont il devient l’enjeu principal. Par une sombre nuit orageuse, le destin d’Elliott va s’accomplir...


Un comics made in France

Commençons par le commencement ! Qui est derrière Croquemitaines ? Deux personnes. La première est le dessinateur portant le nom de Djet. Connu, entre-autre, pour avoir dessiné les deux tomes de l'ïle de Puki aux éditions Vents d'Ouest en 2011. Pour le scénario, c'est Mathieu Salvia, avocat le jour, scénariste la nuit. Quel est le point commun entre eux deux ? Deux artistes français ! Cocorico ! Car oui, Croquemitaines est made in France édité chez Glénat Comics dans le label Original Graphic Novel et ça fait toujours plaisir pour être souligné.
 

Une créature installée mondialement dans le folkhore

Les croquemitaines sont des êtres de légende, ayant des apparences, origines et « utilisations » diverses. La plus commune et connue reste celle qui consiste à effrayer les jeunes enfants. Et parmi les plus célèbres dans notre pays, le fameux Père Fouettard est celui qui accompagne le Saint-Nicolas, principalement en Alsace et en Lorraine. Bien entendu, il en existe bon nombre d'autres mais ils ont tous plusieurs règles qui se ressemblent : Ils opèrent la nuit majoritairement, dans des lieux dangereux et sont considérés comme des diables ou autres démons. La France n'est pas le seul pays à évoquer les croquemitaines, ils existent un peu partout dans le monde, par exemple : le Namahage au Japon, le Bogeyman aux Etats-Unis et au Royaume-Uni tandis qu'au Maghreb, les Goules (plus connues dans les jeux vidéo et histoires de morts-vivants) arborent ce rôle.

Ce qu'il faut comprendre par là, c'est que Croquemitaines cible là une créature installée mondialement dans le folkhore. Ainsi, rien d'étonnant à voir de nombreuses références dans le premier volume de Croquemitaines. D'ailleurs, Croquemitaines raconte quoi exactement ? Et bien, il raconte l'histoire d'un jeune enfant devenu orphelin après l'assassinat pur et dur de ses parents par un homme accompagné d'une étrange vieille femme. Ce qu'elle désire ? Tout simplement le jeune garçon. Mais voilà, parmi les Croquemitaines, l'un d'entre eux, accompagné de son cauchemar, semble prêt à le sauver bien qu'il ne sache pas pourquoi. Ainsi, c'est un étrange vieillard, avec un chien qui tient plus du loup, tous les deux aux yeux rouges, qui décident de protéger le jeune Elliott.

Et voilà, on a la base du récit. Bien entendu, un tel acte ne passe pas inaperçu et les autres croquemitaines sont bien décidés à s'en mêler. Pire encore, il semblerait que l'enfant ne soit pas l'unique raison de cette chasse : Le croquemitaine l'ayant sauvé est un « Ancien », l'un de ces croquemitaines qui ont dépassé depuis longtemps le stade de simple cauchemar et ont établi quelques règles, maintenant désuètes, pour régir un peu ce monde de la nuit. De simples « petites soeurs » qui sont les idées noires d'un humain (peur et autres), elles finissent par devenir des cauchemars avant de produire des croquemitaines. Tout un processus qui pourtant emmène à une conclusion : Même les croquemitaines ne sont au final que des petites sœurs en groupe à la base.

Comme on peut s'en douter, ici, ce n'est pas la joie de vivre qui respire. L'ambiance se veut un peu oppressante, surtout lorsque l'on voit qu'inexorablement, ceux qui se décident à poursuivre notre duo et leur animal ont visiblement les moyens et la puissance pour arriver à leurs fins. Bien entendu, il y a de la violence, du sang et des meurtres mais on ne tombe pas dans le gore facile. Les dessins décrivent les actes brutaux commis par les croquemitaines, avec ce qu'il faut de sang sans trop en rajouter. Les croquemitaines, quant à eux, sont aisément reconnaissables grâce à leur carrure et aux yeux rouges, détail souvent utilisé dans les bandes dessinées pour présenter un personnage mauvais et maléfique à la base.

Et à part les croquemitaines ? Le rythme très rapide de la narration fait qu'il est difficile de vraiment s'attacher aux personnages. En premier lieu Elliott, qui reste un simple gamin apeuré témoin du meurtre de ses parents. Sa relation avec le croquemitaine pourra prêter à sourire, qui malgré son côté « sauvage » (dixit le croquemitaine), semble plus prompt à apprécier le dressage à la manière douce de l'enfant. 
Il est en de même pour les autres croquemitaines qui apparaissent et meurent si rapidement (en quelques pages pour la majorité) qu'il est difficile d'en garder un souvenir mémorable. Ajouter à ça un superbe univers qui s'offre à nous ... on ne peut que se sentir frustré dans notre élan, c'est tellement bon qu'on en redemande. A noter également la bonne petite surprise est celle qui attend les lecteurs aux deux-tiers du récit avec un dossier laissé par un vieil homme contenant des articles de journaux, des photos, des informations sur les croquemitaines.


Un style qui correspond parfaitement à l'artiste

Passons maintenant aux dessins, pour ceux qui ont connu Djet via l'île de Puki, vous vous demanderez presque s'il s'agit vraiment du même dessinateur. Nous sommes ici dans un style complétement différent qui correspond parfaitement à l'artiste. Les différentes planches sont sublimes, sa façon de dessiner et de faire prendre vie à ses personnages nous rappelle celle d'Humberto Ramos dans un style plus dark. Le nuancier de couleurs est parfaitement choisi pour retranscrire l'ambiance de ce comics, l'artiste semble ici complètement dans son élément. C'est un délice pour les yeux.
 

Croquemitaines [...] un univers vraiment riche et captivant.

En conclusion, Croquemitaines est un comics qui s'ouvre sur un univers vraiment riche et captivant. En dépit d'une belle galerie de personnages malheureusement un peu survolé suite à un rythme peut être un poil trop soutenu, le style graphique nous permet de lire les pages les unes après les autres avec une facilité déconcertante. Déconcertant, c'est un peu le terme que l'on utilisera lorsqu'à la fin de ce premier volume, et encore plus quand on apprendra que le second … sera aussi le dernier. Un récit en deux volumes est possible, bien entendu, mais pourra t-on vraiment conclure ce que l'on a commencé en présentant de si nombreux personnages et un univers qui semble si grand ? Entre Marie Grouette, Spètin ou Bonhomme sept-heures, les références sont là, mais est-ce que l'histoire sera assez étoffée pour se terminer correctement ? Il faudra attendre le second volume qui sortira en mai (un vrai bon point Glenat, l'attente ne sera pas longue) pour obtenir une réponse, en tout cas, chez MDCU, on a hâte et on en redemande. Mathieu et Djet si vous nous lisez, on a qu'un mot pour terminer cette review : ENCORE !

En Résumé

LES POINTS FORTS

- Une belle galerie de personnages ...
- Un univers riche captivant
- Un dessin enivrant
- Une réussite pour nos deux artistes français

LES POINTS FAIBLES

- ... un peu vite survolés
- Une histoire peut être trop rythmée ?
- Comment ça que "2 tomes" ?!

4

Croquemitaine vainqueur par mort

Conclusion

Croquemitaines est une vraie réussite pour nos deux artistes français. Les bases sont posées pour un univers qui nous attire et ne demande qu'à être développé. A tel point qu'on se dit que ce comics mériterait vraiment de prendre plus son temps. 
Quand on est mort, on en a du temps, non ? Ce rythme soutenu pourra plaire, mais il pourra aussi faire des déçus. 
Peux t-on vraiment y voir un défaut ? C'est compliqué. Il serait tellement plus simple de ne pas aimer Croquemitaines. Car oui, Croquemitaines est tellement plaisant à lire ET à regarder qu'on espère avec force de ne pas rester sur notre faim lorsque le tome 2 sera venu.