Jason Todd, le 2ème Robin, retrouve la trace de sa mère disparue depuis des années mais, au tournant, l'attends également le Joker, le pire ennemi de Batman... Le chevalier noir va connaître l'une des heures les plus tragiques de sa carrière.
Batman parviendra-t-il jamais à poursuivre sa lutte sans Robin à ses cotés ?

Contient Batman #426-429 + Legends of the dark knight #100

  • Zarkoneil
    Zarkoneil

    il y a 5 ans

    Excellent

Avec ce tome de la collection Eaglemoss, nous retournons légèrement dans le passé pour une petite tranche d’histoire. Le monde des comics a été frappé par certains récits qui ont marqué les lecteurs, et qui ont participé à la construction des personnages. Un Deuil dans la Famille en fait partie, mais cette histoire est-elle toujours pertinente aujourd’hui ?

Il va être extrêmement difficile de parler de cet album sans spoiler l’évènement principal du récit. D’ailleurs, si vous vous êtes un peu renseigné sur l’histoire de Batman, vous connaissez au moins de réputation cette histoire. Donc je ne vais pas me retenir sur ce que dit assez clairement le titre et la couverture de l’album. Commençons par mettre un peu de contexte autour de ce récit. En 1940 est créé le personnage de Robin, acolyte de Batman. Il le sera pendant des années, jusqu’au début des années 80. En effet, Dick Grayson délaisse son costume de Robin pour celui de Nightwing. En parallèle, DC décide qu’il est nécessaire que Batman se trouve un nouvel acolyte. Un nouveau Robin est né, et il se nomme Jason Todd. Pourtant, sa proximité avec Grayson semble ne pas plaire au public. En 1986, suite à Crisis on Infinite Earths, DC tente de le rendre plus intéressant, mais sans grand succès. C’est alors qui arrive l’arc qui nous intéresse, et qui est publié dans l’album d’Eaglemoss.

Un Deuil dans la Famille sort fin 1988 dans Batman #426 à 429, et est écrit par Jim Starlin et dessiné par Jim Aparo. Batman et Robin gère un souci à Gotham, et Robin, sans écouter Batman, prend des initiatives dangereuses pour sa vie. Batman décide donc de ne plus l’amener en mission pendant quelque temps. En parallèle, le Joker a réussi à récupérer un missile nucléaire, et part au Liban pour tenter de le revendre. Batman est sur sa trace. Robin quant à lui se plonge dans son passé. Il découvre que sa mère décédée n’était que sa mère adoptive, sa véritable mère étant encore vivante. Il part alors à sa recherche. Il va croiser sur sa route… Batman, et ils vont s’entraider dans leurs « missions » respectives. Bref, au bout de quelques péripéties, Robin, n’écoutant pas Batman, se retrouve de nouveau dans une position délicate : il est seul face au Joker. L’affrontement ne sera pas à l’avantage du jeune garçon.

A ce moment, le récit rentre dans la légende des comics en introduisant un concept novateur : les lecteurs ont pu choisir la suite de l’histoire. En appelant un numéro de téléphone, ils votaient pour la mort de Robin, un autre et c’était la survie. Comme vous vous en doutez, c’est la mort qui a gagné et de peu. Ce récit marqua l’histoire de Batman qui a traîné ce traumatisme pendant longtemps. Pourtant, l’impact au moment où ça arrive n’est pas si important. On sent malheureusement que quoiqu’ait été le résultat du vote, l’histoire n’allait pas être foncièrement différente. C’est assez dommage, mais finalement assez compréhensible quand on connaît le procédé utilisé. Surtout que l’histoire sera souvent reprise, et donc mieux traitée. Le concept de vote était plutôt original, et il est étrange qu’à l’heure d’internet, personne n’ait repris l’idée. Il faut dire que le principe a été assez mal vu à l’époque, DC ayant été accusé de mettre en spectacle la mort d’un jeune garçon...

Au niveau de la qualité, c’est du comics à l’ancienne, moins grand spectacle que ce qu’on a aujourd’hui, avec des couleurs comme on en fait plus. Il y a par exemple beaucoup de textes en off pour mieux expliquer les situations. De plus, à chaque chapitre, tout ce qui s’est passé avant est rappelé, ce qui est une bonne idée lors de la publication en fascicules, mais qui devient lourd quand ils sont reliés. En fait, le récit souffre surtout de se situer juste après The Killing Joke (critique ici) qui était très moderne, et globalement assez proche sur le fond : un proche de Batman mutilé par le Joker. Le traitement est cependant totalement différent. Ici, la mort de Robin n’est finalement que secondaire par rapport au reste de l’histoire. Et ce reste de l’histoire, même s’il est très correct, n’est pas non plus transcendant, contrairement à The Killing Joke qui poussait la relation de Batman et du Joker dans des retranchements encore inexploités.

Le dessin d’Aparo est très agréable, assez fin. Le style est aussi à l’ancienne, mais c’est extrêmement agréable à lire. Un second récit est présent à la fin de l’album, il s’agit d’un back-up de Legends of the Dark Knight #100 qui est une des reprises de cette fameuse histoire. Le scénario de James Robinson nous présente en parallèle Robin qui raconte la première fois qu’il a enfilé le costume, et Batman qui raconte le moment où il a trouvé le corps sans vie du jeune héros. C’est très court, mais très émouvant, et merveilleusement mis en image par Lee Weeks. En bonus se trouvent aussi des textes qui nous parlent des différents Robin et de l’histoire éditoriale de cet arc.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Le concept du vote
Evènement marquant pour Batman

LES POINTS FAIBLES

Traitement rapide de la tragédie

 

3.5

Historique

Conclusion

Un récit correct, mais malheureusement pas à la hauteur de l’évènement qui marqua l’Histoire de Batman.