Une nouvelle collection et un format prestigieux pour accueillir l’oeuvre maîtresse de Mike Mignola dans un écrin digne du talent de cet artiste d’exception. Ce premier volume réédite les deux premiers tomes et propose plus de 40 pages de croquis.

Depuis son apparition en 1993, le démon cornu de Mike Mignola est devenu un véritable phénomène culturel, remportant plus d’une douzaine d’Eisner Awards, et générant un univers complet et des adaptations cinématographiques. Ce pre-mier volume est destiné aux collectionneurs, sachant qu’il regroupe les deux premiers albums de la série et comprend des dizaines d’illustrations et de croquis inédits.

  • Adrien L.
    Adrien L. Staff MDCU

    il y a 8 ans

    Alors oui, le prix n'est pas très engageant sachant que l'on peut trouver les deux premiers tomes sans payer autant. Cette édition est réservée aux fans hardcore de la série, ou alors aux amateurs de beaux objets qui n'ont jamais lu la géniale série de Mignola. Parce que oui, c'est l'album est aussi bon que les library editions en VO, alors ça peut valoir le coup. Aucun doute sur le contenu, c'est du bon, donc à feuilleter pour voir si ça mérite de mettre 50€ dedans.

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 8 ans

    Un chef-d'oeuvre de Mignola dans un écrin à sa mesure. Enfin une version française de cette magnifique édition grand format qui faisait la joie des Américains. Mais il faut être prêt à débourser 50 euros, d'autant que cette édition s'adresse aux passionnés qui possèdent sans doute déjà les éditions classiques.

  • rockbluespat
    rockbluespat

    il y a 7 ans

    S'il n'y a que le prix qui rebut il faut savoir que ce genre d’édition prendra forcément de la valeur vu sa qualité et se revendra très bien si elle n'a pas plu. en tout cas moi je ne connaissais Helboy que par les films alors j'ai franchit le pas. j'ai aimé mais il faut reconnaitre que c'est spécial, c'est plutôt pour lecteur avertit. Comme dans les films on mélange science fiction et fantastique. Pour les dessins c'est...particulier, c'est là que j'ai compris que lorsque l'on parle de Mignola, on parle plus d'un style que d'un bonhomme. tout dépend vos goût ça passe ou ça casse.

  • Zarkoneil
    Zarkoneil

    il y a 5 ans

    Reprends les 2 premiers tome sans rien de plus, et en plus cher

Hasard du calendrier ou acte délibéré, le fait est que Delcourt a sorti le premier volume de sa réédition en format de luxe de la série Hellboy le même jour que la sortie du tout dernier album de la série. La critique de ce dernier arrive aussi prochainement. Bien sûr, le personnage existera toujours dans des mini-séries ou autres, mais c’est l’occasion parfaite de faire le point sur la carrière du démon rouge. D'autant plus que si vous n’avez jamais lu un seul de ses comics, vous en avez probablement entendu parler en bien. Et vous avez sûrement été tenté par cette réédition.

Est-il besoin de présenter Hellboy ? Son adaptation cinématographique par Guillermo Del Toro a participé à sa popularité. Pourtant, lorsque Mike Mignola créa le personnage en 1993, il ne se doutait peut-être pas à quel point il allait développer son univers. En effet, après avoir proposé son projet à DC, qui aimait bien le concept, mais pas trop le côté « enfer » (on était juste avant la création de Vertigo), c’est Dark Horse qui accepte de publier. Après quelques courtes histoires, le véritable début de la série Hellboy arrive en 1994. La numérotation aux Etats-Unis est interne : si on se base sur celle de la couverture, alors la série est composée de mini-séries. Le premier arc se nomme Les Germes de la destruction, et le deuxième, Au Nom du Diable. Ce sont ces deux histoires qui sont contenues dans l’album qui nous intéresse aujourd’hui. Delcourt nous propose la traduction depuis 1999, mais il faut savoir qu’au début, l’éditeur avait choisi de ne pas numéroter ses albums, et son ordre de publication ne suivait pas celui des Etats-Unis. Un souci corrigé depuis grâce à la réédition. Et bien sûr, ici, ce problème n’existe pas.

Le premier volume de cette édition de luxe contient donc l’équivalent des deux albums Delcourt de l’édition précédente. Je vais dans un premier temps parler des histoires en elles-mêmes, valable pour l’autre format des albums, et ensuite je m’intéresserai à ce qui diffère et ce qu’apporte cette édition. Dans Les Germes de la Destruction, nous assistons à l’apparition de Hellboy sur Terre, invoqué par les Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il est alors adopté par un groupe d’Américains. Puis, nous faisons un bon en avant d’une cinquantaine d’années. Nous découvrons alors le BPRD, composé de quelques personnages assez différents comme Abe Sapien ou Liz Sherman. Pour avoir lu tous les Hellboy, c’est assez passionnant de relire ses débuts. D’une part, parce que ça n’a absolument pas vieilli, et d’autre part, pour revoir tout plein de détails qui ont été développés depuis, et qui montrent que Mignola gère très bien son univers. Pour cette première histoire, le script est de John Byrne, et on sent son influence puisque l’ambiance n’est finalement pas tout à fait la même que ce qu’elle sera par la suite.

En effet, bien qu’on retrouve les thèmes forts de l’œuvre de Mignola, notamment ce côté très loftcraftien teinté de mysticisme, on sent aussi bien que l’équipe du BPRD a dans un premier temps été pensée comme une équipe de super-héros. On trouve dans cet album des extra-terrestres et des choses faisant beaucoup penser à du Jack Kirby. On voit bien que le récit est aussi un essai, avec quelques maladresses. C’est d’autant plus frappant que la deuxième histoire est déjà bien plus maîtrisée. Pourtant, Mignola se retrouve seul, sans Byrne pour l’aider. Mais il semble vraiment avoir trouvé la voie qu’il voulait donner à sa série et à son personnage. De même, la narration change puisque dans la première mini-série, on lit les pensées de Hellboy, alors qu’ensuite, Mignola laisse tomber cette idée. Dans cette deuxième histoire, on a donc tous les ingrédients qui feront le succès de la série, notamment l’ambiance, les pistes scénaristiques et les thèmes qui seront développés dans l’univers. Là encore, on découvre avec plaisir des évènements qui seront exploités plus tard.

L’ambiance de Hellboy est unique, et c’est ici que tout commence. Nous avons un mélange de mystère, de métaphysique, mais aussi d’humour et d’action. Les personnages sont charismatiques, et on sait maintenant qu’ils auront une destinée intéressante. Mignola s’est imposé comme un excellent auteur de comics, et Hellboy est son bébé. C’est à lire de toute urgence si vous n’en avez jamais eu l’occasion. Ce qui nous amène à la seconde partie de notre critique : cette nouvelle édition vaut-elle le coup ? Déjà, intéressons-nous aux précédentes. Dark Horse a publié sous format BD Les Germes de la Destruction directement après la sortie US en 1994. Mais l’édition n’alla pas beaucoup plus loin dans la série. C’est Delcourt qui récupère les droits, mais qui, bizarrement, commence à éditer non pas par le début de la série mais par le cinquième arc. Il profitera d’une réédition pour bien noter l’ordre sur les albums afin de rétablir la ligne originale. Cette nouvelle édition arrive près de 15 ans après la première édition de Delcourt. Ce qui frappe, c’est la taille imposante de l’objet. Même s’il n’atteint pas tout à fait le format BD de la version Dark Horse France, les planches sont bien plus grandes que les albums Delcourt qui sont au format classique comics. Et franchement, le dessin de Mignola mérite amplement ce traitement. On a l’impression de redécouvrir les dessins, et de plonger littéralement dans l’univers de Hellboy.

Cette nouvelle édition se base en fait sur la Library Edition déjà parue aux Etats-Unis. L’album est magnifique, très épuré, avec une couverture toilée très agréable à prendre en main. Les pages sont épaisses, bien finies, et magnifiquement imprimées. Les couleurs sont très bonnes. Comble du luxe, il y a même un long filament de tissu pour marquer l’avancée de la lecture. Niveau bonus, nous avons une introduction de Scott Allie, une postface de Mignola et quelques commentaires que l’on ne trouvait pas dans les précédentes éditions. Cependant, ce qui vaut surtout le coup, c’est un sketchbook d’une trentaine de pages inédit en France. C’est équivalent à ce que l’on peut trouver dans les gros albums du BPRD actuellement publiés par Delcourt. Par contre, petit regret, la première édition de ces histoires par Delcourt proposait des séries de dessins de différents artistes. Ils ne sont pas présents dans cette réédition.

L’éditeur ne s’est donc pas contenté de réunir bêtement le contenu des deux albums. Il a fait un choix éditorial sur les bonus, mais il a aussi effectué une relecture des planches. C’est assez étonnant, mais une très bonne idée. L’édition précédente des Germes de la Destruction reprenait pratiquement la traduction de la version de Dark Horse France. Ici, plusieurs textes ont été retraduits. C’est souvent des expressions de Hellboy, qui, il faut bien l’avouer, étaient un peu ringardes. Mais la traduction était surtout peu raccord avec le reste de la série finalement. Ce petit toilettage n’a donc pas fait de mal. Il y a aussi quelques modifications sur la deuxième histoire, mais c’est moins marquant. Bref, pour moi, cette nouvelle édition peut être considérée comme la version ultime de la série Hellboy. L’objet a vraiment de la gueule dans la bibliothèque. Reste le prix : une cinquantaine d’euros. Personnellement, je trouve que l'objet les mérite. A vous de voir ce que vous préférez l'avoir dans votre bibliothèque !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

La série qui restera d’une grande qualité par la suite
Les dessins
Les personnages
Un classique
La taille et la qualité de l’album

LES POINTS FAIBLES

Certains bonus non repris
Un prix qui peut faire réfléchir

 

5

Chef d’œuvre !

Conclusion

La version ultime de la série Hellboy débute dans cette nouvelle collection, à un prix qui ne conviendra peut-être pas à toutes les bourses !