Scénariste : MIGNOLA Mike, GOLDEN Christopher
Coloriste : STEWART Dave
Illustrateur : BERGTING Peter, STENBECK Ben

Un homme désespéré combat seul le fléau vampirique en pleine Première Guerre mondiale ! Mike Mignola et Christopher Golden plongent aux sources du mythe et émergent avec leur vision gothique d’une quête de vengeance.

Lord Baltimore poursuit sa traque du Roi Rouge, le démon aux pouvoirs quasi-divins à l’origine du réveil des vampires. Après avoir sauvé une jeune femme des griffes de son mari mort-vivant, Lord Baltimore et ceux qui osent encore l’accompagner, sont confrontés au fils d’une sorcière, et découvrent la vérité au sujet du Juge Inquisiteur Duvic, devenu un loup-garou assoiffé de sang !

Pas d'avis pour le moment.

Aujourd’hui, Mike Mignola est surtout connu pour le travail qu’il fait sur son univers de Hellboy et du BPRD. Pourtant, l’artiste a d’autres cordes à son arc, et Lord Baltimore en fait partie. La série atteint maintenant son cinquième tome qui marque un tournant dans l’histoire. L’occasion de faire le point sur ce qu’est cette série, où elle va et quel est son intérêt.

Baltimore est avant tout un roman, à ma connaissance, inédit en France, et intitulé Baltimore, or, The Steadfast Tin Soldier and the Vampire. Il est le fruit de la collaboration de Mike Mignola et Christopher Golden. Le livre était d’ailleurs illustré de quelques dessins de Mignola. On aurait pu en rester là, mais les auteurs ont choisi de pousser l’aventure un peu plus loin en adaptant le roman en comics. Ce retour au format de prédilection de Mignola s’est fait chez le même éditeur que pour Hellboy, Dark Horse. C’est donc sans surprise que Delcourt a récupéré la traduction française. Le roman raconte l’histoire de Lord Baltimore qui cherche à venger sa famille en traquant et tuant un vampire nommé Haigus. Les comics s’intéressent à cette traque, mais durant des périodes qui ne sont pas racontées dans le livre, ce qui permet de raconter du neuf tout en collant à l’histoire existante. Ce tome 5 est important, car c’est la première fois que le comics dépasse le roman.

Lord Batimore traque désormais le Roi Rouge, celui qui semble avoir provoqué le réveil des vampires. L’album est composé de deux mini-séries. Dans la première, composée de trois chapitres, le groupe que mène Baltimore va tomber sur une créature poursuivant une femme. Il s’agit de son mari mort, ensorcelé par une sorcière. L’équipe va donc mener l’enquête. La lecture est très agréable, nous présentant quelques flashbacks pour mieux saisir ce qui se passe dans le coin. L’ambiance est vraiment excellente, on est en 1920 dans un petit village d’Estonie. L’atmosphère est rurale, et chargée de mysticisme. Il se passe des choses assez étranges, et on va vite en savoir plus. Au niveau du dessin, c’est un petit nouveau en la personne de Peter Bergting. Son style ne tranche pas avec ce qui a été fait avant. Le trait est assez simple, et peut-être un peu moins travaillé que celui de Ben Stenbeck qui s’occupe des précédents tomes.

La seconde histoire, en deux chapitres, se déroule la même année, mais en Crimée cette fois. Lord Baltimore va à la rencontre d’un blessé, qui est un inquisiteur nommé Rigo. Celui-ci va raconter ce qui lui est arrivé. Un de ses « collègues », le Juge Duvic, s’est fait transformer en loup-garou. Il va alors se mettre à trucider tous les inquisiteurs qu’il croise. Pour se défendre, un groupe dont Rigo fait partie va se former afin de traquer et tuer la créature. Cette fois-ci, Lord Baltimore n’est donc pas au centre de l’histoire, et on le voit d’ailleurs assez peu. C’est vraiment Rigo qu’on suit. Si vous avez lu les tomes précédents, vous avez déjà eu l’occasion de croiser les personnages concernés. On assiste ici en quelque sorte à une conclusion de cette intrigue. Au dessin, c’est de nouveau Ben Stenbeck, le même dessinateur que les tomes précédents. On retrouve donc son trait assez simple, et pourtant travaillé. Aux couleurs, Dave Stewart fait toujours des merveilles.

Au final, cet album est à la fois excitant et décevant. Son intérêt est de prolonger les aventures de Lord Baltimore dans un univers proche du notre, mais où le paranormal est une réalité. On se plait beaucoup à lire des histoires fantastiques, à la limite de l’horreur. On retrouve donc les thèmes chers à Mignola. Et c’est aussi ça le défaut. La série semble avoir atteint une routine. On a des mini-séries qui dévoilent une histoire, avec un fil rouge qui les lie entre elles. Et ça rappelle beaucoup ce qui est fait par exemple avec les séries sur le BPRD. La différence se joue principalement sur le fait que Lord Baltimore nous présente peut-être des personnages plus humains, sans pouvoir, qui peuvent réellement mourir n’importe quand, même si on retrouve ça dans BPRD Origines par exemple. Ça ne veut cependant pas dire que l’album est mauvais, loin de là. L’atmosphère est travaillée, les dessins très agréables, et les histoires intéressantes. Il faut juste ne pas vous attendre à un changement radical avec l’univers d’Hellboy. Je pense que la seule raison pour laquelle la série n’y est pas intégrée, c’est qu’on se base ici sur la Première Guerre Mondiale, alors que Hellboy, c’est la Deuxième. L’album se conclue comme habituellement avec les séries Mignola, sur de riches bonus.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L’ambiance
Les histoires courtes
La période et les lieux

LES POINTS FAIBLES

Pas révolutionnaire

 

4

Efficace

Conclusion

Si vous aimez l’univers de Mignola, vous ne serez pas dépaysé par Lord Baltimore, et c’est là son principal défaut. Cet album présente deux bonnes histoires.