Voici le retour sur la première année de Grifter. Grifter (de son vrai nom Cole Cash) est un personnage Wildstorm créé par Jim Lee en août 1992 et apparaît initialement dans WildC.A.T.S #1. A savoir qu’il a aussi fait partie de l’équipe Team 7.

Les équipes créatives

Nathan Edmonson (#1 à 8) est un auteur américain ayant débuté en 2009 chez Image Comics avec le titre olympus et ayant entre autre écrit Dancer et The Acticity, toujours chez Image. Rob Liefeld (#9 à 0) faut il encore le présenter? : dessinateur durant les années 80-90 de Deadpool , Hawk and Dove, Deathstroke, Supreme… A une époque à la tête de Extreme Comics et Maximum Press. Scénariste à ses heures perdues. Cafu (#1 à 3) a entre autre dessiné Vixen, Superman, Blackhawks, Black Panther… Scott Clark (#4 à 10,12 et 0) Frank Tieri (#9 à 0) s’occupe des dialogues (!). Il a principalement écrit pour Marvel : New Excalibur, Iron Man, Wolverine, Weapon X ... Chez DC il a signé quelques épisodes de Batman and the outsiders ainsi que Gotham Underground et Lord Havok and the extremists. A noter que chaque numéro porte un nom différent et ne contient pas d’arc à proprement parler, je distinguerai donc les périodes Edmonson et Liefeld.

Run de Nathan Edmonson

(Grifter #1-#8) Le premier numéro m’avait agréablement surpris : Cole Cash, un arnaqueur hors-pair, y est immédiatement pourchassé par des aliens humanoïdes (les daemonites) qu’il est le seul à entendre dans un avion en plein vol. Il devient alors le Grifter, un fugitif au regard des envahisseurs et des autorités locales mais aussi le dernier espoir de l’humanité car le seul à pouvoir contrecarrer leur plan de destruction des extra-terrestres. Le tout est assez musclé et rythmé et le dessin de Cafu est très bon. La perspective d’une série science-fiction/horreur m’avait plus qu’alléché. Hélas, au bout de 3 numéros le récit prend vite une tournure résolument action, pas très fine, dénuée d’émotions. Cash perd ainsi plusieurs êtres chers au cours de l’aventure mais le traitement accordé est tellement expédié que cela ne nous fait ni chaud ni froid. De plus, les quelques features n’arrangent rien : Grifter est ainsi confronté à Green Arrow dans le #4 ou au Midnighter dans le #7 mais ces rencontres sont vite oubliées et servent clairement plus à faire vendre du papier qu’à développer de nouvelles intrigues. Sans compter le dessin de Scott Clark loin d’égaler les 3 premiers numéros de Cafu. Au final, malgré quelques bonnes idées ici et là et un côté indéniablement fun et décontracté, on a parfois l’impression qu’Edmonson ne se renouvelle pas assez, impression surtout renforcée par le fait que les ennemis demeurent les mêmes tout au long de la série.

Run de Rob Liefeld

(Grifter #9-#0) : Bon, je ne vais pas descendre une nouvelle fois ce pauvre bougre, d’autres s’en chargeront bien mieux que moi, mais on ne peut pas dire que son run relance la série de façon spectaculaire. Au contraire il l’enlise dans des histoires tellement bourrines que ça en devient ridicule et qu’on ne reconnaît pas l’ambiance du début . Après j’avoue n’avoir jamais lu WildC.A.T.S ou Team 7, l’esprit original de Grifter est peut être plus dans ce ton là. Grifter rencontre ici Niko et Deathblow, deux super soldats défendant la cause humaine contre les daemonites (on pensait jusque là qu’il était seul contre tous) et acquiert des pouvoirs télékinésiques lui permettant de lutter plus efficacement contre les daemonites. C’est à peu près tout. Ah oui et il faut un dialoguiste pour faire dire des banalités à des espèces de gros monstres Liefeld-touch du type : “I am Death” ou “this was … a trap?”. Véridique. Dois je préciser que Liefeld s’occupe aussi des covers des numéros 9 à 0 et comment dire … les épées paraissent sacrément émoussées, les guns ressemblent à des jouets en plastique et les personnages sont étrangement disproportionnés, du Liefeld quoi! En revanche le #0 s’avère plutôt intéressant et réintroduit l’appartenance de Grifter à la Team 7, jusqu’alors totalement occultée. On devrait d’ailleurs le retrouver dans cette série dès le numéro 0.

En conclusion

si Grifter démarrait sur les chapeaux de roue et promettait quelque chose de cool, son potentiel est vite gâché par un parti pris résolument bourrin. Au final le récit donne l’impression de tourner en rond, sentiment renforcé après l’arrivée de Liefeld. Il n’est pas encore prévu que cette série soit annulée mais on ne peut s’empêcher de penser qu’elle vit ses dernières heures. [conclusion=3][/conclusion] [onaime]-Un début intéressant -Les dessins de Cafu[/onaime][onaimepas]-Le scénar et les covers de Liefeld -Manque d’originalité[/onaimepas]