[Review VF] BPRD - L'Enfer sur Terre 6. Métamorphoses

[Review VF] BPRD - L'Enfer sur Terre 6. Métamorphoses

La série BPRD continue, et c’est toujours L’Enfer sur Terre ! Ce second cycle sur l’équipe spécialisée dans le surnaturel bat son plein, et atteint son sixième gros tome. La qualité est-elle maintenue ?

Ce tome de BPRD fait suite à de nombreuses aventures, mais depuis que L’Enfer sur Terre a été lancé, le BPRD ne s’ennuie pas. Le tome 5 avait marqué un tournant dans la série, avec l’aboutissement de plusieurs intrigues, et on se dit que le chaos qui règne sur le monde n’est pas près de s’arrêter. Pour faire le point plus efficacement, je vous invite à lire/relire la critique de ce précédent tome. Le tome 6 se divise en trois parties, dont chacune a une conséquence sur la suivante. La première fait la moitié de l’album et s’intéresse à une équipe du BPRD, menée par Johann Kraus, pour nettoyer une ville. Bien entendu, il s’agit d’une mission de routine qui va vite dégénérer.

Alors qu’on avait eu de grosses avancées du scénario global précédemment, ici l’intrigue principale avance peu. Pourtant, la qualité est au rendez-vous. En fait, les scénaristes, Mike Mignola et John Arcudi, ont décidé de s’intéresser aux personnages et de les approfondir. Il y en a trois qui vont être traité en profondeur. Il y a d’abord plus qu’un simple personnage : les simples humains, les soldats sans pouvoir qui partent affronter des monstres bien plus puissants qu’eux. Ils sont très dépendants des pouvoirs des autres, et des renforts et autres soutiens. Ce sujet est régulièrement traité dans BPRD, et permet d’ancrer le récit dans le réel, afin de nous en faire ressentir l’horreur. Les engueulades régulières sont très bien écrites, et souvent légitimes.

Le second personnage à être développé est le peu loquace Howards. Il s’agit d’un soldat qui a été possédé par une épée ayant appartenu à un homme à l’époque de la préhistoire. Nous avons encore une fois une série de flashbacks, nous présentant ce qu’a vécu le premier possesseur de l’épée. Le personnage est devenu un gros atout pour le BPRD, mais il reste très mystérieux, puisqu’on ne sait pas vraiment s’il est encore Howards, ou l’homme du passé qui est revenu. La communication étant difficile, il n’en fait souvent qu’à sa tête, mais se rend très utile par moment.

Enfin, le dernier personnage à avoir un traitement particulier est Johann Kraus lui-même. Et d’ailleurs, il est le véritable personnage principal de l’album, puisqu’il fait le lien avec la seconde partie. Kraus n’est plus humain, et ne ressent plus vraiment ce que ressentent ses soldats. Du coup, leurs relations se dégradent, ce qui va créer un cas de conscience de Kraus amenant un changement en fin d’album. Toute la réflexion coule logiquement, et le final est très intéressant pour la suite.

La première partie de l’album est aussi entrecoupée de plusieurs scènes permettant de faire un suivi plus global de ce qui se passe sur Terre. On y voit le Dr Hirsch faire des expériences sur des mutants, l’état de la Russie que gère Nichayko, etc. Donc malgré la focalisation sur le groupe de Kraus, on n’oublie pas le reste. Le dessin est géré par James Harren, toujours aussi bon. Son trait précis, et surtout très dynamique colle très bien aux nombreuses scènes d’action du récit. On passe ensuite à la deuxième partie de l’album intitulée Nulle part, Rien, Jamais.

Comme je le disais, on y retrouve Kraus qui provoque une rupture avec ses hommes, d’une manière assez horrible. L’horreur de la guerre est bien retranscrite, tout comme l’ambiance apocalyptique. Pourtant ce récit va être plus intime, puisque Kraus se remet vraiment en cause, et souhaite trouver un meilleur moyen de se rendre utile. L’ambiance change un peu, et le dessinateur aussi. Peter Snejbjerg a un style plus simple, avec des visages expressifs, ce qui colle bien mieux à cette histoire plus intimiste.

Enfin, la dernière partie se nomme Prométhée Moderne, et fait le lien avec l’album Sledgehammer 44 déjà publié par Delcourt. Le récit est donc régulièrement coupé de flashbacks se situant durant la Seconde Guerre Mondiale. On y retrouve des personnages que l’on a pu voir dans Sledgehammer. L’idée de réutiliser des éléments de cet album est excellente, très bien exécutée, et ne nécessite pas de l’avoir lu au préalable. Les dessins sont de Julian Totino Tedesco, et sont plutôt réalistes, avec un trait travaillé. Comme d’habitude, tous les dessinateurs sont bons, et les bonus riches pour voir leur processus de création.

Au final, nous avons un très bon album, mais qui ne fait pas trop avancer l’intrigue principale. Si on ne verra probablement plus Hellboy, nous n’avons cependant aucune nouvelle d’Abe. Liz est un peu mise de côté aussi pour l’instant. Pourtant, l’horreur décrite permet de prendre du recul sur les évènements, tout en soufflant un peu. Et la fin de l’album propose tout de même un gros chamboulement qui pourrait avoir un impact conséquent sur la suite de l’histoire. Bref, le BPRD continue, et est toujours passionnant à suivre !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Le travail sur Kraus
Les dessins
Le lien avec Sledgehammer 44

LES POINTS FAIBLES

L’intrigue principale avance peu

 

4

Kraus centric ou presque

Conclusion

Cet album continue à nous raconter les histoires des équipes du BPRD. On y voit la résistance des simples humains, mais on en apprend aussi plus sur Howards, et de gros changements se mettent en place pour Kraus. Toujours du bon boulot, et on a hâte de voir la suite !

Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
[Review VF] Dark Ride tome 1

[Review VF] Dark Ride tome 1

20 Mars 2024

Parc d'attraction et horreur

[Review VF] Damn Them All tome 1

[Review VF] Damn Them All tome 1

18 Mars 2024

Un Hellblazer au feminin

[Review VF] Dune - Volume 1

[Review VF] Dune - Volume 1

17 Mars 2024

L'adaptation en BD de l'adaptation en film

  • Jazzchris33
    Jazzchris33

    il y a 7 ans

    Que dire de plus, c'est très bien résumé sans trop en révéler. BPRD c'est la classe avec un grand M...onstrueux.