[Review] Hachette Collection Marvel tomes 86 et 87

[Review] Hachette Collection Marvel tomes 86 et 87

Aujourd’hui, MDCU vous propose la review de deux nouveaux numéros de la collection Hachette : les incontournables Marvel. Cette fois, nous allons concentrer sur les numéros 86 et 87 autrement dit Warlock – deuxième partie (qui portera le numéro XXXII sur votre étagère) et Les origines Marvel : Les années 60 (qui portera le numéro 73 sur votre étagère).

L’opus Warlock, deuxième partie, reprend beaucoup des codes du premier volume qui a déjà été abordé. On peut penser au découpage qui est toujours intéressant ou encore aux très bonnes idées que l’on peut trouver ci et là dans l’œuvre comme la planète d’origine de Warlock qui rétrécit jusqu’à lui arriver « à peine à la cheville ». Si vous ne l’avez pas encore lu, je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil en cliquant ici. Du coup, aujourd’hui, nous allons surtout nous concentrer sur les différences.

De manière générale, l’approche générale de l’œuvre est différente. Dans la première partie, il y a avait tout de même pas mal de critiques directes ou indirectes envers notre société. C’était notamment le cas de la religion qui s’était bien fait taper dessus. Ici, il y a toujours des critiques mais moins nombreuses, moins discrètes et surtout moins développées. Un choix malheureusement nécessaire lorsque l’on sait que cette partie est supposé faire office de conclusion (au moins pour l’histoire Thanos/Warlock en tout cas). Forcément, il est délicat de monter une histoire et de travailler les personnages tout en enchaînant les critiques bien senties. Pour résumé, il y a des critiques, d’accord, mais ce n’est plus vraiment le point fondamental du récit.

Le point fondamental est, comme vous l’aurez compris, le combat final contre Thanos. Un super-vilain qui, une fois encore, aura été très travaillé et qui aura dégagé un charisme sans pareil tout au long de l’œuvre. La plupart des dialogues impliquant ce dernier ou le personnage principal sont simples mais terriblement efficaces notamment lors des combats. Concernant la fin de ladite confrontation, non seulement elle est bien amenée et représente bien le point culminant de l’œuvre, mais en plus elle est plutôt originale et surtout particulièrement touchante. Une excellente surprise.

Enfin, on notera quelques passages un peu plus secondaires qui permettent au lecteur de souffler un peu. C’est notamment le cas du numéro avec Spider-Man qui est assez loufoque, dans un sens, mais sans être dénué d’intérêt.

Côté dessin, il y a également de grosses différences. Nous sommes tout autant dans l’espace que dans le premier volume pourtant, le jeu des couleurs est clairement différent. Cela donne une autre dimension à l’œuvre avec un côté presque psychédélique parfois. Par contre, concernant Warlock lui-même, nous pouvons presque faire le constat opposé. Cette fois, le personnage s’éloigne du super-héros avec une utilisation de couleurs bien plus sombres. Ajoutez à cela un travail accentué sur les poses, le jeu avec les ombres et l’utilisation de la cape et vous avez un personnage principal qui tient plus du Comte Dracula que du super-héros.

Mention spéciale aux personnages de Pip le Troll (notamment son visage) et  Heather Delight qui sont particulièrement bien dessinés.

Concernant Les origines Marvel : les années 60, l’approche de Hachette est ici très différente de ce que l’on a l’habitude d’avoir. Cette fois, pas question de raconter une histoire dans son intégralité ni même de se concentrer sur un univers ou un personnage. Dans ce livre, le point central c’est l’époque : les années 60. Ainsi, nous allons découvrir dans un seul et même livre, les premières histoires de Spider-Man , les Quatre Fantastiques, Daredevil, Hulk, les X-Men, Iron Man, Ant-Man, pour ne citer qu’elles. Est-ce une bonne idée ? Oui, carrément ! Dans le sens où Hachette annonce vouloir présenter les Incontournables Marvel, il leur était impossible de passer outre ces œuvres. Privilégier un rassemblement de ces histoires plutôt que de les disséminer à l’arrache dans toute la collection est une excellente initiative.

Dans cet opus, vous avez donc en une seule fois les œuvres qui sont à l’origine de la révolution Marvel (et du comic book au sens large) avec l’arrivée sur le devant de la scène des grands noms de l’éditeur comme Stan Lee, Jack Kirby ou encore Steve Ditko. Il s’agit d’un excellent moyen de mettre en avant en une seule fois tous les immenses changements apportés par les scénaristes : les transformations plus dramatiques et réalistes (Hulk), l’humanisation des super-héros et la mise en avant de leurs défauts (Spider-man, Iron Man), le côté plus « soap opéra » des œuvres (les Quatre Fantastiques), les critiques discrètes ou directes (la diabolisation de la science pour Hulk ). Tout ceci, bien sûr, en plus des éléments incontournables : l’humour, la qualité des dialogues…

Il y a parfois un côté un peu facile, voire un peu naïf, mais que l’on accepte volontiers. De même, il y a quelques raccourcis voire des erreurs. Pour les raccourcis, on peut penser à Henry Pym qui essaie quand même très rapidement son sérum sur lui, sans passer par d’autres cobayes humains (ce qui, dans un sens, est également un moyen d’en dire long sur le personnage) ou au policier qui dit sans détour, sans gêne, à Peter « mauvaise nouvelle, ton oncle a été assassiné ». Un personnage qui sait clairement y mettre les formes. Pour l’erreur, on peut à nouveau citer Spider-Man car on explique que l’araignée a piqué Parker. Or, une araignée n’a absolument aucun moyen de piquer. Une araignée ne pique pas, elle mord (ndlr : A noter que cette erreur n’est pas systématiquement présente. Cela dépend des éditeurs. Par contre, il arrive qu’il y en ait une autre au même endroit. Ainsi, vous pouvez très bien lire « l’insecte mourant » en parlant de l’araignée alors que, pour rappel, les araignées font partie des arachnides puisqu’elles possèdent huit pattes). Toutefois, tout ceci reste de l’ordre du détail et est largement balayé par des phrases cultes comme « de grands pouvoirs implique de grandes responsabilités » ou le traitement de personnages secondaires comme le Battling Jack, le père de Matt Murdock .

Après, il faut bien garder le contexte en tête. Hachette nous présente ici de nombreuses histoires d’une petite poignée de pages. Un nombre de page très restreint durant lesquelles il faut présenter plusieurs personnages principaux (jusqu’à 6 pour les X-Men !). Forcément, certaines de ces histoires ont un côté « présentation de la classe ». Il y a une petite menace, certes, mais le but reste bel et bien d’expliquer les origines et surtout de rapidement mettre en place le décor : où sont-ils, qui sont-ils, le caractère des différents personnages et surtout leurs pouvoirs et leurs limites. Après, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour les X-Men, le côté « présentation rapide » semblait difficile à éviter. Pour Hulk , qui est seul, c’est très différent et cela se voit. Stan Lee a largement le temps de mettre en place le contexte, de travailler les personnages mais également de glisser quelques critiques bien senties.

Côté dessin, les artistes qui se succèdent sont les créateurs des personnages (puisqu’il s’agit des numéros 1) et n’ont plus vraiment besoin d’être présenté. Jack Kirby, Steve Ditko et Bill Everett nous offrent ici un travail qui n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux puisque ce sont des dessinateurs qui n’auront eu de cesse de progresser et de s’améliorer, mais cela n’en reste pas moins impressionnant. Ces trois noms et quelques autres ont représenté, à l’époque, un vent de fraicheur dans l’univers de la BD américaine. Il s’agit tout simplement de dessins exceptionnels avec de nombreuses nouveautés ainsi qu’un certain retrait vis-à-vis des codes mis en place à ce moment-là (notamment concernant le travail de Kirby qui possède cette dimension avant-gardiste). Les designs des personnages, tous plus délirants les uns que les autres ont marqué l’imaginaire collectif de plusieurs générations à tel point que certains desdits personnages n’ont presque pas changé. C’est le cas notamment de Magneto dont l’apparence lors de sa toute première intervention n’est pas si éloignée de son apparence actuelle. Lorsqu’un personnage ne change presque pas durant 54 ans, c’est que l’on a frappé un grand coup !

Bien sûr, classiques ou non, un effort sera à faire pour les plus jeunes. Il n’y a rien d’insurmontable, mais cela reste des facteurs tout de même suffisamment présents pour être notifiés. Ainsi, on peut noter une colorisation « à l’ancienne », des changements de couleurs pour certains personnages (Hulk n’était pas vert mais se rapprochait du gris lors des premières histoires, Dardevil dans son costume jaune et non rouge…), des « anciens designs de personnages » (surtout du côté des X-Men, on peut penser à Iceberg qui à l’époque faisait plus neige que glace ou au Fauve qui tenait plus de l’humain que du Fauve puisqu’il n’avait pas encore son beau pelage bleu).

Enfin, sans doute le point le plus flagrant de cette « ancienne école » : la narration. Bien sûr, Stan Lee a réinventé de nombreux codes, a toujours soigné les dialogues, mais il reste enfermé dans une méthode omniprésente par le passé : raconter ce que le personnage fait. Il y a une sorte de volonté de mâcher le travail, d’infantiliser un peu le lecteur en lui montrant et en lui expliquant ce que le personnage fait alors que, finalement, le dessin suffit. Des phrases comme « Tu viens de t’attirer de gros ennuis, je vais prendre mon flingue », « Il l’a vu sans doute, il s’agit d’un mirage, il bondit ».

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- le travail autour, les bonus
- la contextualisation
- le choix des oeuvres
- Le principe de l'opus "Les origines des années 60"

LES POINTS FAIBLES

Aucun.

 

4.5

Incontournable !

Conclusion

Une lecture excellente et une autre rassemblant des numéros historiques

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