[Review VF] Jardin des souvenirs

[Review VF] Jardin des souvenirs

Le Jardin des Souvenirs est un album qui se retrouve assez logiquement édité par Delcourt. En effet, l’éditeur publie une bonne partie des comics de Mark Waid, le scénariste de ce tome, sortis aux Etats-Unis chez Boom Studios. De plus, le dessinateur n’est autre que Paul Azaceta, le même qui officie sur la nouvelle série vedette de Delcourt, Outcast. Si on comprend mieux le choix de l’éditeur, nous allons voir si la qualité est tout de même là.

La traduction du titre de l’album enrobe un peu la version américaine, qui se nomme Potter’s Field, que l’on pourrait traduire aussi par fausse commune. A New York, il existe une île nommée Hart Island. Celle-ci a été utilisée comme prison, comme asile psychiatrique, mais aussi comme cimetière. On y enterre les cadavres qui n’ont pas de nom, par exemple des bébés. Ou bien des adultes qu’on n’a pas su identifier. Ça, c’est la réalité, et ce qui a permis à une idée de germer dans la tête de Mark Waid. Dans la fiction, et donc dans Le Jardin des Souvenirs, le scénariste part de cette réalité, et invente un personnage qui enquêterait sur ces cadavres anonymes afin de trouver un nom à mettre sur leur stèle. Ce personnage est un homme qui lui-même n’a pas de nom, et se fait appeler John Doe. On sait très peu de chose sur lui, si ce n’est qu’il a un réseau de personnes bien placées qui l’aident dans son entreprise, de bonne volonté ou non.

Le pitch de base est bien trouvé et intéressant. L’album commence par une enquête classique de John Doe afin de nous montrer sa façon de fonctionner, sa routine. Dès la deuxième enquête, les choses ne se déroulent pas comme prévues. Au lieu que ce soit lui qui débute les recherches, une femme lui demande de l’aide. Et la suite va mal se passer. L’ambiance est excellente, très noire, tellement noire que le protagoniste porte même des lunettes de soleil les nuits pluvieuses. Le genre se situe entre le polar, le policier et le thriller, avec son lot de rebondissements. Le dessin de Paul Azaceta participe grandement à l’atmosphère de l’album. Si vous avez déjà ouvert un tome d’Outcast, vous savez à quoi ça ressemble. Un trait assez simple, avec des zones sombres marquées. Ici, le trait est encore plus brut, donne une ambiance plus crade. La couleur est moins travaillée, et renforce ces sentiments.

L’album ne renie pas son côté comics. Le héros est un justicier, qui agit en dehors du cadre classique de la loi. Ce genre de personnage est typiquement américain. Il n’est d’ailleurs pas loin du super-héros. Fin détective digne de Sherlock Holmes avec un formidable esprit de déduction et une perspicacité à toute épreuve, il est aussi très bon en combat. Il est peut-être même un petit peu trop parfait, ce qui le rend un peu immatériel, comme un esprit vengeur qui rétablit la Justice pour ses pairs sans nom. Il n’échoue jamais. Enfin, sauf quand des éléments perturbateurs se mêlent à ses affaires. Là, il redevient humain, avec un passé, et presqu’un nom. Nous, lecteurs, n’avons qu’un léger aperçu de tout ça, mais rien de bien concret à se mettre sous la dent. Pour l’instant, pas l’ombre d’une suite à l’horizon, et nous ne saurons malheureusement jamais tout ce qui se cache derrière ce personnage.

Ce sentiment d’inachevé est le gros défaut de cet album. On a vraiment envie d’en savoir plus ! De plus, le récit n’évite pas certaines facilités scénaristiques, ce qui est assez dommage. Comme exemple, il y a ce moment où un des partenaires de John Doe se fait enlever en voiture. Doe va les retrouver très rapidement, sans vraiment savoir comment il a fait. Ce sont certes des détails, mais qui aurait pu être mieux travaillés. Surtout que certaines scènes sont un peu confuses, dû au côté sombre des planches. L’album reste tout de même captivant, avec une bonne ambiance, bien qu’assez court. Seulement deux histoires y sont contenues. En bonus, en plus de la préface de Greg Rucka, il y a différentes couvertures et des sketchs d’Azaceta. Il est d’ailleurs à noter que la version française de l’album a une couverture inédite aux Etats-Unis.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Le pitch
L’ambiance
Les dessins

LES POINTS FAIBLES

On veut en savoir plus !
Quelques facilités scénaristiques

 

4

Sombre

Conclusion

Une très bonne idée de pitch brillamment développée, avec une très bonne ambiance, et malheureusement quelques imperfections.

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