Gertrude au pays féerique : ça sonnerait presque comme un titre mignon pour un conte empreint de magie et de créatures fantastiques. Sauf que voilà, le titre officiel est : I Hate Fairyland. Comme son nom l'indique, il semblerait que le voyage fantastique de Gertrude ne le soit plus vraiment … au bout de vingt-sept ans !. Vingt-sept longues années où si Gertrude reste la petite demoiselle haute comme trois pommes physiquement, ses plombs ont pété pendant toutes ces années et il lui arrive d'avoir quelques accès et excès … de démence, violence, paranoïa, et ainsi de suite. On dira que la liste est longue, très longue et que des qualités, notre demoiselle doit les cacher très profondément.
Pourtant, tout débutait si bien : une petite fille qui jouait à la poupée, qui adorait l'idée qu'un monde rempli de magie, de bonheur et de créatures douces et amicales, puisse exister ! Puis voilà, il arrive que des fois, les rêves deviennent réalités … et que la réalité nous ramène sur terre au sens propre du terme. Se retrouver dans un monde inconnu, sans espoir (ou juste un infime) de retourner chez soi, autant dire que ça ne rassure pas une gamine de dix ans. Vingt-sept ans plus tard, des morts à la pelle et toujours zéro clé en poche, on dirait bien que Gertrude est condamnée au massacre de masse … ce qui n'est pas au goût de la reine Cloudia, souveraine de Fairyland. Celle-ci ne peut pas la tuer directement mais cela ne l'empêche guère d'engager diverses personnes pour faire disparaître l'indésirable.
Ainsi, sur tout un volume, Skottie Young nous rappelle à son bon vouloir qu'il est aux dessins de I Hate Fairyland mais aussi du Magicien d'Oz (paru chez Panini Comics). La différence entre les deux ? C'est qu'il est AUSSI au scénario dans cette nouvelle série qui sent bon l'humour noir, gras et gore. Des têtes qui volent, des corps qui explosent, des êtres démembrés ou dans un état proche de la bouillie, oui, ce genre de conte de fées n'est pas de ceux que l'on raconterait à ses enfants le soir avant d'aller dormir. Mais attention, il est bon de préciser une petite chose : il n'y a AUCUNE insulte dans l'intégralité du comics. Comment est-ce possible malgré son humour cru ? Tout simplement en remplaçant les insultes par « Muffin », « Flûtin » et autres mots au caractère si doux à lire.
Les dessins, plus précisément sont colorés façon rose bonbon et plein de pastelles. Avec des arcs-en-ciel, une pleine lune avec un visage, des créatures supra-mignonnes, des monstres horriblement laids, ce ne sont pourtant pas eux qui souffrent le plus dans ce premier volume. On notera quand même une belle différence entre les débuts du Magicien d'Oz et ceux d'I Hate Fairyland. Plus proche du design de la Cité d'Oz, dernier volume de la série, on remarque donc l'évolution en un peu plus de sept ans. Ainsi, ceux qui ont suivis la précédente série dessinée par Skottie Young ne seront pas dépaysés dans le style graphique, mais plus par rapport à l'utilisation de ce dernier.
Alors qu'il arborait une touche un peu vieillot pour Oz, comme dans nos bandes-dessinées d'autrefois tout en gardant un aspect enfantin, ici, nous avons bien plus l'impression de lire une bande-dessinée pour gamins … mais dont les pages sont tournées à la sauce « humour trash ». Clairement pas réaliste pour un sou (on survit rarement à une chute en arrivant dans un nouveau monde), le style se veut tout mignon et tendre, avant de tourner très vite au cauchemar. On dit merci qui ? Merci Gertrude !
Provenant d'une série toujours en cours mais avec uniquement deux volumes pour le moment, il faudra se montrer patient. Pourquoi cela ? Car ce comics a tout pour plaire pour ceux qui veulent décompresser. Oui, le scénario ne vole pas très haut mais on ne lit pas I Hate Fairyland pour son scénario. On lit ce comics pour la violence sans borne qui en émane, avec son contraste si particulier entre ses couleurs pétillantes de vie et le gore à outrance qui sort par tous les bords des cases. Oui, I Hate Fairyland est une délicieuse surprise, remplie de sucre candy et qui déborde d'imagination. La preuve en est avec la fin de ce premier volume qui a le mérite de nous surprendre grâce aux lois régissant Fairyland. Comme le dirait Gertrude : « Flûtin de règles ! » Urban Comics a réussi à démarrer très fort son année 2017 du côté Indépendants et il nous faudra patienter pendant quelques temps avant d'espérer mettre la main sur ce second tome. Heureusement, car ce genre d'humour fonctionne très bien à petites doses.
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