Suite à la reprise du titre Doctor Who par l'éditeur anglais Titan Comics, c'est Akileos qui est désormais chargé de fournir les fans français du Docteur en dose de comics. Une publication débutée en kiosque pour quelques mois plus tard être disponible en librairie. Doctor Who : Le Dixième, Doctor Who : Le Onzième et Doctor Who : Le Douzième, 3 titres réguliers sur les 3 Docteurs les plus récents donc, 2 tomes disponibles chacun à l'heure où nous écrivons ces lignes. Mais que valent ces séries ? Penchons-nous aujourd'hui sur le Dixième Docteur, incarné par David Tennant.

Ecrit par Nick Abadzis, Robbie Morrison et dessiné par l'excellente Elena Casagrande et Daniel Indro, cette "saison secrète" se déroule entre la saison 4 et les épisodes spéciaux qui marquent la fin de l'ère Tennant, une période sombre vu que le Docteur est séparé de Donna, Rose et la plupart de ses proches et qu'il s'est juré de ne plus avoir de compagne. Pour autant, il va en avoir une de plus et américaine cette fois-ci ! Gabby Gonzalez est une jeune artiste talentueuse contrainte de travailler dans le Lavomatic familial alors qu'elle reverait d'intégrer une université. Sa rencontre avec le Docteur va lui permettre de s'échapper de son étouffante famille et développer son talent au fil de ses voyages. Un postulat simple mais efficace : Gabby a en apparence tout de la compagne classique, une jeune femme en manque d'aventure, maligne et qui va s'affirmer mais son caractère et son activité de dessinatrice font la différence. Car Gabby est d'une part bien écrite et on s'attache facilement à elle, un mix entre Rose, Donna et Martha (pour sa famille envahissante). D'autre part sa profession sert bien le comics car elle reprend parfois la narration en main avec ses notes et ses dessins dans un style très différent, une bonne idée.

Si aucun fil rouge ne se dessine dans ces deux tomes, les histoires proposées sont chacunes très bonnes, notamment la deuxième histoire qui nous emmene dans l'antre de l'une des plus grandes artistes de tous les temps ou Les Anges pleureurs de Mons, l'histoire principale du deuxième tome qui emmene le Docteur et Gabby en Belgique en pleine Première Guerre Mondiale où sévissent, vous l'avez deviné, des Anges Pleureurs. Un récit très fort et qui n'embellit pas l'époque : des morts, il y en a et le comics n'hésite pas à être plus explicite que pourrait l'être la série TV. Et puis c'est toujours un plaisir de lire un récit sur les Anges Pleureurs d'autant que le Docteur de Tennant n'a pu les rencontrer qu'une fois (bon, c'était tout de même leur première et meilleure apparition mais tout de même...).

Si le scénario m'a conquis, que dire des dessins ? Les deux principaux dessinateurs, Elena Casagrande qui s'occupe du premier volume et Daniel Indro du second, font un travail remarquable et ont un style très différent, adaptés aux récits. Casagrande est un coup de coeur avec un trait très peu détaillé mais énergique, ce mélange manga/comics/franco-belge qu'on trouve beaucoup chez les jeunes artistes européens. Indro lui est tout l'opposé et son style plus aggressif colle bien à l'esprit de guerre et d'horreur des Anges Pleureurs de Mons. Des 3 séries, on retrouve les meilleurs dessinateurs en plus des meilleurs scénarii donc. Si vous ne devez en acheter qu'une, vous l'avez compris, c'est celle-ci. Reste à voir comment se concluera le comics, sachant que le Docteur ne peut pas finir sur une bonne note avec Gabby pour rester cohérent avec la suite de la série...