Les bonnes idées de la série TV Smallville

Les bonnes idées de la série TV Smallville

Lorsque l’on repense aux années Smallville, on se dit souvent qu’il s’agit avant tout d’une série qui nous a accompagné durant un bon moment mais sans laisser un souvenir impérissable. Pourtant, il serait peut-être un peu excessif de dire que rien n’était bon dans cette série. On peut même dire sans se tromper que certaines idées étaient très bonnes. On a beau les retrouver, le plus souvent, en début de série plutôt que dans les dernières saisons, cela n’enlève rien à l’intérêt qu’avaient certaines d’entre elles. 15 ans après, retour rapide sur les bonnes idées d’une série souvent malmenée par la critique !

Commençons par le commencement. S'il y a bien une bonne idée qui a pu lancer toutes les suivantes, c'est forcément celle de départ, à savoir l'idée même de cette série TV, de son concept. Si beaucoup de lecteurs de comics ou fans de Superman dans ses nombreuses versions, et à travers de nombreux mediums, se sont souvent insurgés de l'existence même de cette série, c'est souvent pour les mauvaises raisons, ou en tout cas, en partant d'un point de vue biaisé. On entendra régulièrement que ce n'est pas du vrai Superman , que la mythologie n'est pas respectée, voire malmenée, et que ce n'est au final qu'une énième série romantique pour ados, qui gâche un peu l'aura de Superman . Mais n'est-ce pas tout l'intérêt, justement ? Smallville n'a jamais eu la prétention d'être une vraie série Superman comme il y a pu en avoir par le passé, ou être l'héritage des films de Donner et Reeves, par exemple. Au contraire, on est ouvertement face à une série fantastique pour ados, avec tout ce que cela implique, à une époque (fin des années 90 et début des années 2000) où elles ont le vent en poupe. Smallville ne fait qu'emprunter la mythologie de Superman , en la réinventant, la rafraîchissant, en changeant le ton et en la plaçant dans un contexte et une ambiance très différente, mais sans jamais prétendre s'y attaquer de manière sérieuse. Smallville n'est pas une série de super-héros, ou en tout cas, elle n'est à l'origine pas du tout lancée comme telle. Superman, ou même Superboy , ne sont jamais présents. Les pouvoirs de Clark ne sont pas forcément très importants, ce qui l'est est sa différence. Il n'y a pas de vilains mythologiques clairement définis (si on ne considère par Lex comme tel), on se contente de « freaks of the week » bien plus adaptés au contexte. Ce sont les éléments de la mythologie de Superman qui servent la série et non pas la série qui sert la mythologie déjà bien fournie de l'homme d'acier. La ville de Smallville, la kryptonite, les différences de Clark par rapport aux autres, son amour pour Lana , son amitié avec Lex, tous ces éléments sont un peu détournés et servent à raconter autre chose que ce qu'ils ont toujours raconter. Ils peuvent être développés et découverts sous un nouveau jour. Tout cela servant encore une fois de contexte à une série pour ados de qualité, que l'on apprécie ou pas le genre, les premières saisons s'en sortent très bien. Et c'est ce mélange, cette fusion des genres dans un sens, fait avec intelligence et talent, qui est tout à l'honneur de ses créateurs et restera comme une vraie bonne idée.

C'est un constat d'autant plus vrai qu'il n'est valable que pour les premières saisons. Parce qu'en évoluant, Smallville a effectivement puisé de plus en plus dans la mythologie de Superman , par les vilains, d'autres héros DC, Lois Lane, Metropolis et le Daily Planet , jusqu'à totalement devenir une série légitime sur Superman . Et c'est bien à partir de là qu'elle s'est plantée. Parce que ça, ils n'ont pas su le faire, parce que ce n'était pas l'âme et le cœur de la série. Tout l'intérêt, toute la fraicheur, toute l'intelligence du début de la série et de son concept originel sont passés à la trappe pour ne plus laisser qu'une série de super-héros bas de gamme, qui aura finalement perduré bien trop longtemps.

 

Il y a un nouvel élément de la mythologie de Superman repris et légèrement modifié pour l'adapter parfaitement au cadre de la série, et même en faire un vrai contexte et fil rouge des premières saisons. Cet élément, c'est l'arrivée de Clark sur Terre dans sa petite navette spatiale, qui dans l'univers de la série est accompagnée d'une grande pluie de météorites. Un ajout vraiment intéressant et plein de sens puisque cet événement se retrouve vraiment au cœur de la série et de la ville de Smallville, permet de construire un vrai socle pour la série, de lancer de nombreuses intrigues et a des répercussions à de nombreux niveaux. On pensera forcément au personnage de Chloé Sullivan et son mur des bizarreries. C'est aussi un lien direct avec les origines de Clark, les Luthors, dans un sens, et c'est facile à lier avec le lycée et tous les lycéens qui côtoient le jeune Kent et sa bande au quotidien (et qui sont souvent victimes des mauvaises conséquences de ces météorites, comme on le voit juste en dessous). Encore une fois, on n'oublie pas que l'on se situe bien dans une série pour ados avec un contexte fantastique prédominant. Et si on creuse un peu, une piste qui n'a pas toujours été très bien exploitée mais qui aurait pu l'être, est la culpabilité que pourrait ressentir Clark envers tous les gens de la ville et par rapport à tous les ennuis que cette pluie a causée, puisqu'il en est partiellement responsable. Un élément intéressant dans la construction du jeune Superman .

Mais l'élément le plus important qui dérive de cette pluie de météorites, ce sont les fameux Freaks of the week ! On en entend de nouveau beaucoup parler aujourd'hui avec la série The Flash, et c'est un concept qui a été déjà pas mal décrié à l'époque, peut-être à tort. Pour rappel, ce terme fait référence au principe d'avoir un nouvel ennemi par épisode, et donc des histoires plutôt courtes, qui ne s'installent pas, ou très rarement, sur plusieurs épisodes. C'est aussi un « outil » scénaristique qui permet de se détacher de la trame principale de la saison et de « gagner » un peu de temps. Alors en quoi est-ce une bonne idée dans Smallville ? Eh bien ils permettent, comme la pluie de météorites finalement (les deux étant très lié) de donner un vrai cadre au premières saisons. Entendons par là qu'il s'agit d'un réel fil rouge qui permet de poser les bases de la série et de l'aider à se construire, avant qu'elle puisse partir sur d'autres intrigues plus solides et voler de ses propres ailes. C'est ce qui va notamment permettre à Clark de commencer à utiliser régulièrement ses pouvoirs et aider les gens. C'est aussi ce qui va permettre à différents personnages de se rapprocher, on pense notamment à Clark et Lana , où le jeune héros devra régulièrement secourir sa belle. Eh puis nous sommes tout de même sur des saisons en 20 et quelques épisodes, il est très difficile d'y tenir une intrigue tout du long sans faire de pauses. Un constat que l'on voit aussi de plus en plus aujourd'hui, avec de moins en moins de série qui adoptent ce format. Souvent mal perçu, ce concept de Freaks of the week, dans le contexte omniprésent d'une ville touchée par une pluie de météorites, a permis à la série de s'installer et était le bon choix à faire dans ses débuts. Mais c'est comme tout, il ne faut pas en abuser, surtout sur le long terme.

 

S'il faut retenir un élément qui représente parfaitement l'originalité et l'intelligence de la série, de l'utilisation de la mythologie de Superman dans une série plutôt pour ados et qui ne fait pas du super-héros, c'est bien le traitement autour du développement des pouvoirs de Clark. Et ce n'était pas forcément un sujet évident à aborder pour une série comme Smallville, pour de nombreuses raisons : une série qui n'est pas forcément centrée sur les capacité de Clark, des intrigues qui n'en ont pas besoin, des menaces dans les premières saisons relativement faibles, ou encore tout simplement des difficultés à les mettre en scène. Pour autant, lorsque la série démarre le jeune Clark a déjà des pouvoirs bien identifiés, qui représentent un peu son « package » de base, à savoir l'invulnérabilité, la force et la vitesse. Les producteurs auraient pu s'arrêter là et ne pas prendre le risque de s'attaquer aux autres et de peut-être tomber un peu trop dans une série de super-héros, mais à partir du moment où ils décident d'y aller, il faut le faire de manière intelligente, en restant dans le ton de la série. C'est ce qui sera fait avec brio, en donnant toujours un vrai contexte et une véritable explication crédible à l'apparition d'un nouveau pouvoir. 

Et quel meilleur exemple que celui de la vision thermique, qui reste l'une des meilleures idées de la série. Cela se passe dans l'épisode 2 de la saison 2, « Regard de Braise », un très bon épisode où l'apparition du regard brûlant de Clark est directement mis en lien avec ses hormones d'ado en ébullition. Le pouvoir apparaît pour la première fois lorsque sa très sexy nouvelle professeur de biologie fait monter chez lui une certaine excitation, et réapparait ensuite lorsqu'il est seul avec Lana . Son père va l'aider à comprendre ce qui provoque ces changements, offrant une scène géniale d'humour et de second degré. C'est un exemple parfait d'un élément de la mythologie de Superman adapté au contexte de la vie réelle d'un adolescence qui découvre sa sexualité. Et cela vise dans le mille. Dans le même ordre d'idées, la vision rayons X du jeune kryptionnien apparaît au moment où il se trouve face au vestiaire des filles, au lycée, lui permettant notamment de voir Lana se déshabiller. On peut aussi citer sa super-ouïe qui se développe dans un épisode lors duquel il perd temporairement la vue, ou encore son super-souffle, qui lui vient lorsqu'il attrape un rhume, ce qui ne lui est jamais arrivé auparavant. Les derniers exemples sont moins subtils et travaillés mais apportent toujours une explication et un contexte intéressant.

 

La différence fondamentale entre la série TV Smallville et les comics est le lien qui existe entre Lex Luthor et Superman . Pour rappel, dans la plupart des versions, Superman / Clark Kent, rencontre l’homme d’affaire pour la première fois à Metropolis. À ce moment-là, Clark travaille déjà en tant que journaliste au Daily Planet , il est déjà intéressé par Lois Lane et, bien évidemment, il est déjà adulte. Ce n’est que dans des origines remontant à 1962 que l’on a expliqué que Lex Luthor et Clark Kent ont été amis par le passé dans la petite ville de Smallville. A part cette exception, avant Smallville, cette idée n’a jamais été mise en avant outre mesure et encore moins avec autant d’approfondissement. 
Ceci est l’avantage d’une série TV dont chaque saison est composée de plus de vingt épisodes. Les scénaristes ont tout le loisir de travailler la relation entre les deux personnages ainsi que l’évolution de chacun d’entre eux. Ici, la bonne idée est cet approfondissement de leur relation d’amitié avec, en tête, la dépendance qu’à Lex Luthor vis-à-vis de Clark. En effet, ce dernier n’a pas vraiment de soucis. Il est entouré depuis plusieurs années déjà de plusieurs personnes sur qui il peut compter. Par contre, concernant Lex, c’est une toute autre histoire. Conditionné par son père avec qui il a une relation particulière, incapable de se mêler à la population à cause de la réputation de ce dernier, reclus dans son château… Lex Luthor est totalement isolé. Son seul et unique lien avec le « monde réel » (que l’on pourrait opposer au monde du travail, du business), c’est Clark. C’est un fait que Lex pointera lui-même du doigt lorsqu’il expliquera dans un épisode que Clark est son premier et seul véritable ami. Autrement dit, si le personnage souhaite avoir un semblant de vie de sociale et s’il souhaite sortir de l’ombre de son père et devenir quelqu’un de bien, il n’a pas le choix, il doit s’accrocher à Clark. Il s’agit de sa seule bouée de sauvetage. Ce point est important dans le sens où c’est la source d’un véritable conflit chez Lex. D’un côté, le personnage est ce qu’il est c’est-à-dire un homme intelligent, qui a soif de connaissance, curieux de tout, à l’égo surdimensionné et qui ne comprend pas comment il a pu renverser Clark avec sa voiture sans qu’il ait la moindre égratignure. D’un autre côté, il ne peut en aucun cas se permettre de perdre les prémices d’une amitié avec Clark. Or, comment étudier Clark d’un peu plus près sans le blesser et surtout sans risquer de perdre son respect et donc, son amitié ? En somme, une relation très intéressante qui approfondit énormément le personnage de Lex, chose qui, à la limite, n’avait été qu’effleurée jusque-là.

 

Une autre idée, très simple et pourtant diablement efficace est le fait d’avoir donné à Lana Lang un pendentif fait à partir d’un éclat de kryptonite. Outre le fait que cela soit un accessoire à la fois rare et original, cela met également en place une première difficulté pour Clark et quelle difficulté : l’impossibilité de s’approcher de Lana !

Ceci est ce que le téléspectateur peut voir à l’écran. C’est la suite logique des évènements lorsque l’on connait le résultat de l’équation Superman plus kryptonite. A côté cela, on notera qu’il y a également toute une symbolique autour de ce collier. Dans un sens, l’objet est le garant d’un amour fidèle. En effet, au début de la série, lorsque Lana avait encore son pendentif, elle sortait avec l’étudiant et joueur de football Whitney Fordman. De son côté, bien que Clark n’ait pas vraiment tenté d’approche directe envers Lana , il reste évident qu’il soit attiré par cette dernière et qu’il ne serait pas contre le fait de commencer une histoire avec elle. Or, le pendentif repoussant systématiquement Clark, c’est comme si Lana , d’emblée, repoussait ses hypothétiques avances. De plus, Clark, de par son passé commun avec Lana (ils ont grandi ensemble), est sans doute celui qui connait le mieux Lana et donc, celui qui aurait sans doute le plus de légitimité à vouloir tenter quelque chose avec la jeune femme. Autrement dit, le pendentif repousse celui qui pourrait le plus menacer l’amour de Lana et Fordman (un personnage qui d’ailleurs voit Clark, à tort ou non, comme étant un rival sentimental). On peut donc dire que la kryptonite tient ici le rôle de garde-fou de Lana

Sur le long terme, et vu que Superman ne peut jamais rien faire contre la kryptonite, on peut aussi penser que cette dernière représente l’amour impossible entre les deux personnages.
Néanmoins, on notera également que, paradoxalement, la kryptonite peut également être le symbole du coup de foudre si on se focalise sur Clark. En effet, que se passe-t-il exactement lorsque Clark s’approche de Lana et de son pendentif ? On peut dire, sans se tromper, que le jeune homme subit de grands changements notamment d’ordre physique : tremblements, sueurs, les jambes qui lâchent, le cœur qui s’emballe… Tout ceci en plus de quelques hésitations et autres cafouillages à cause de la douleur ressentie. Si on retire la douleur, n’est-ce pas de cette manière que les fictions décrivent le fameux « coup de foudre » lorsque les auteurs poussent la description des symptômes à l’extrême ? 

 

Pour les scénaristes des comics Superman , faire de Clark un journaliste est le bon plan. Il s’agit, sans doute, de l’un des meilleurs moyens de se tenir au courant de l’actualité et de réagir au quart de tour si une catastrophe a lieu. Grâce à cette profession, les scénaristes n’ont pas à trouver mille et un subterfuges pour expliquer comment Superman est au courant de telle ou telle chose. Côté scénario, cela convient également très bien au super-héros. Il fallait un métier à la fois honnête et respectable au défenseur de la veuve et de l’orphelin. Etant donné que le journaliste est supposé rassembler des informations et présenter des faits, il est considéré comme un garant de la vérité (en admettant qu’il soit un bon journaliste et qu’il possède un code de déontologie, bien sûr). Autant dire que c’est donc un métier parfait pour Clark. Pour autant, le lecteur peut se poser plusieurs questions quant à ce choix de carrière. Le lecteur curieux peut se demander comment Clark en est venu à vouloir être journaliste (on l’imagine mal se pointer à un forum des métiers) tandis que le lecteur suspicieux peut se poser des questions quant aux qualités d’écrivain de Clark. En effet, Superman a beau être extraordinaire, il y a certaines choses qu’il n’est pas plus capable que nous de faire de façon innée. Ainsi, en partant du principe que l’on ne sait jamais réellement écrire, que le style d’un écrivain évolue constamment et que c’est à force de pratiquer que l’on apprend, on peut se demander à quelle occasion Clark a pu développer ses aptitudes de fine plume. C’est là que le personnage de Chloe Sullivan, tenu par Allison Mack, entre en action.

Pour rappel, ce personnage est, au même titre que Pete Ross et Lana Lang , un ami d’enfance de Clark mais un personnage créé pour les besoins de la série TV et non tiré des comics. Il s’agit d’une femme amoureuse secrètement de Clark, ce qui permet, au passage, de mettre en place un triangle amoureux (qui se transformera en hexagone amoureux au fil des dix saisons). Autant dire que, pour une série TV, il s’agit d’un personnage indispensable. Depuis que l’homme est capable de raconter des histoires, mettre en place un triangle amoureux frôle la norme. On ne peut clairement pas dire que c’est une idée exceptionnelle de la part des producteurs et scénaristes de Smallville. Par contre, là où cela devient intéressant, c’est que Clark Kent et Chloe Sullivan sont très souvent ensemble et que la jeune femme a le journalisme dans la peau. Rédactrice en chef de « La Torche », le journal du lycée de Smallville, c’est une véritable passionnée qui ne cessera jamais de mener sa petite enquête, de rassembler des informations et d’étaler le tout sur papier (comme en témoigne, notamment, son « Mur des bizarreries », véritable musée de « kryptomonstre »). En d’autres termes, grâce à Chloe, Clark baigne dès son adolescence dans le métier de journaliste et dans l’écriture au sens large. Il a beau ne pas prendre lui-même un stylo à la main à chaque épisode, il reste très souvent à côté d’une femme qui écrit énormément et qui, du fait qu’elle n’ait pas sa langue dans la poche, doit sûrement le « bassiner » fréquemment avec ses articles. Dès lors, on ne peut nier une influence certaine de la part de Chloe quant au futur choix professionnel de Clark. Grâce à elle, ce dernier a pu voir en quoi consistait le métier, pratiquer de temps en temps et assimiler une certaine méthodologie. En somme, le personnage de Chloe est le lien entre Clark et le journalisme, celui grâce à qui nous savons pourquoi Clark a voulu se diriger vers le Daily Planet .

 

Contrairement à beaucoup d’autres super-héros, Kal-El n’est pas devenu un super-héros suite à un traumatisme survenu lors de son enfance. Bien sûr, être l’un des seuls survivants de sa planète a pesé dans la balance, mais au fil des aventures de Superman , on se rend rapidement compte d’une chose : Kal-El est devenu Superman parce qu’il est foncièrement bon mais aussi grâce à ses parents. C’est parce qu’il a été élevé par un couple de fermiers du Kansas, deux personnes formidables, que Superman est ce qu’il est. À travers leur éducation, ce sont eux qui lui ont appris ce qui était bien et ce qui était mal, la valeur de la vie, l’importance de protéger les plus faibles… Dans certaines versions, leur implication est encore plus directe dans le sens où c’est Martha Kent qui crée le costume de Superman

Dans Smallville, c’est le même principe. Clark est encore jeune et les conseils, de la part de son père ou de sa mère, sont nombreux. Le jeune homme doit vaincre la période difficile qu’est l’adolescence, apprendre à maîtriser ses pouvoirs et apprendre en quoi consistera son rôle une fois adulte. En somme, les parents de Clark dans Smallville ne sont pas si différents des comics si ce n’est sur un point. Une pirouette scénaristique plus que bienvenue et qui représente la « bonne idée » de cette partie du dossier. C’est un événement qui a lieu dans l’épisode 3x01 : le sang des héritiers. Pour rappel, à la fin de la saison 2, Clark met à son doigt une bague de kryptonite rouge et quitte Smallville pour Métropolis sur une moto. A cause de la bague, Clark devient insouciant, totalement indifférent à ce qui se passe autour de lui, désinhibé et surtout bien plus agressif. Ainsi, et durant trois mois, Clark cambriole des banques et passe ses soirées en boite de nuit. Pour arrêter son fils et contrer tant bien que mal ses pouvoirs, Jonathan passe un pacte avec la conscience de Jor-El . Durant quelques heures, il va posséder les mêmes pouvoirs que son fils adoptif. Suite à l’affrontement qui s’en suit, Clark détruit la bague et retourne à Smallville. Bien évidemment, concernant Jonathan, ce n’est pas aussi simple. Obtenir de tels pouvoirs a son lot de conséquences. Ainsi, au fil de la saison, nous apprenons qu’il est chaque jour un peu plus affaibli. Le personnage finit par mourir lors de la saison 5 d’une crise cardiaque. Sur ce point, il n’y a donc aucune différence puisque lorsque le personnage meurt dans les comics, c’est d’une crise cardiaque. Néanmoins, le fait que sa décision prise par le passé ait un peu joué quant à sa condition physique est à la fois nouveau et intéressant. 

L’idée est très bonne dans le sens où le Clark de la série TV Smallville est en plein voyage initiatique. Il est là pour apprendre à devenir Superman . Or, ici, il est indirectement responsable de la mort de son père. Autant dire qu’il a appris beaucoup de choses suite à ce revirement.

 

On finit avec une semi bonne idée, qui aura été intéressante dans ses prémisses mais aura finalement été assez mal exploitée et presque abandonnée. Dans la saison 2, Clark découvre des grottes qui ont un lien avec ses origines kryptioniennes, on apprendra même que son père, Jor-El, était déjà venu sur Terre et y a laissé de la technologie de Krypton , qui servira plus tard à son fils, notamment un passage pour rejoindre la Forteresse de Solitude . S'attaquer à la mythologie de Superman et y changer des éléments majeurs a sûrement fait grincer plus d'une dent mais pour une série qui doit trouver sa propre voie et ses propres histoires, tout en construisant sur de l'existant, cette idée de la présence de Jor-El en amont est plutôt bonne et originale. Elle permet à Clark de découvrir son héritage d'une nouvelle manière, à un âge où il est encore assez jeune et n'a peut-être pas les mêmes capacités ou réflexions, ou même l'envie de creuser ses origines, que peut les avoir un Superman adulte dans l'histoire d'origine. Cela peut aussi parfaitement expliquer le choix de Jor-El d'envoyer son fils sur Terre, et notamment dans cette petite ville du Kansas. On retiendra aussi un aspect positif de cette intrigue, à savoir la présence de l'acteur Christopher Reeves dans le rôle du scientifique Virgil Swann. Il y aura beaucoup d'anciens acteurs de l'univers qui feront des apparitions, on pense évidemment à Annette O'Toole (Lana Lang dans Superman 3) qui fait bien plus qu'une apparition pour le coup, mais pour Reeves c'est tout de même un sentiment particulier. D'autant qu'il sera malheureusement décédé durant la diffusion de la série. Et c'est encore une intrigue qui s’intègre très bien dans la série puisqu'elle va toucher de nombreux personnages, notamment les Luthors et les Lang, autour de la propriété de ces grottes.

Les bons aspects seront malheureusement un peu abandonnés ou pas assez poussés, pour laisser place à de nombreuses dérives et mauvaises idées, comme finalement pas mal d'éléments de la série qui suivront. Toute la prophétie autour de Clark et de son affrontement avec sa némésis, comprenez Lex Luthor , fait un peu trop gros et s'éloigne trop du genre de la série et de l'univers, qui reste fantastique mais dans un sens assez scientifique. Cette porte ouverte au mystique manque clairement de crédibilité et de réalisme par rapport au reste et n'apporte finalement pas grand chose. Clark et Lex n'avaient pas besoin qu'on leur rabâche qu'ils allaient s'opposer et devenir ennemis, la série avait fait le travail nécessaire là-dessus. Et toute l'intrigue autour de Lionel Luthor et de sa maladie représente là aussi parfaitement les défauts et dérives qu'a pu avoir cette série Smallville. Une idée en demi-teinte donc, mais qui reste bonne sur ses bases et ses intentions.

 

Pour conclure, on peut finalement classer les bonnes idées initiales de la série TV Smallville en deux catégories. D'un côté les personnages, qu'ils soient nouveaux comme Chloé Sullivan, réinventés pour Lex Luthor ou encore simplement approfondis comme par exemple avec Jonathan Kent . De l'autre, c'est plutôt l'adaptation des éléments de la mythologie Superman à une série TV fantastique pour ados qui a plutôt bien fonctionnée, que ce soit le traitement des pouvoirs de Clark, l'ajout de la pluie de météorites, quelques tentatives de réinvention de ses origines ou simplement de petits éléments pas anodins, comme le collier en kryptonite de Lana . C'est à partir du moment où la série s'est détournée de ces originalités pour faire une vraie série de super-héros, et sortir de son registre, qu'elle n'a plus réussi à être à la hauteur.

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  • Mike
    Mike

    il y a 7 ans

    Ah moi la série m'a vraiment marqué, à l'époque y'avait un certain succès et certains détails provenant du tv show sont arrivés ensuite dans les comics (Chloé à un moment était présente dans les bouquins même)

    Mais comme toutes séries certaines saisons étaient moins bonnes que d'autres etc etc
    Pour ce qu'ils ont tenté dans les années 2000 et pour avoir fait autant de saisons, je dis bravo

  • Freerze
    Freerze

    il y a 7 ans

    Excellente analyse que je partage totalement.

  • SUPDC
    SUPDC

    il y a 7 ans

    J'ai adoré cette série (et elle fait toujours partie de mes séries préfèrées).

    Son évolution est quand même suprenante. Les premières saisons, on a droit à une vraie série pour ados ; puis, petit à petit, dès que nos héros quittent l'école, la série change de ton. Elle devient de plus en plus fantastique et des histoires plus sombres. Même si parfois ça part dans tous les sens, elle reste captivante. On a l'impression de voir deux séries différentes entre le début et la fin de la série.

    Les personnages sont très attachants:
    -Tom Welling est un bon Clark Kent. Il évolue tranquillement au rythme de la série, plus logique que Lana Lang qui a évolué  d'une saison à une autre sans la reconnaitre.
    -Toujours niveau évolution, le cas de Lex Luthor est aussi intéressant. Même une fois partie, tout continue à tourner autour de lui qui empêche des personnages comme Tess Mercer de prendre vraiment son envol (ce qui alourdi un peu la série en ce moment là).
    -Justin Hartley est un bon Green Arrow et Oliver Queen.
    -Malgré ses leçons de moral, on a un bon Jonathan Kent avec des bons passages (toute l'intrigue autour de sa mort est bien réussie par exemple)
    -Sans oublier Pete Ross, acteur sympa mais son personnage était toujours effacé (même au profit de Chloé), ce qui fait lorsqu'il quitte la série tout s'est passé "quasiment" dans l'indifférence. Comme on dit un personnage qui ne servait pas grand chose, mais il était sympa de le voir. Dommage pour lui. 
    -Niveau filles : tout le monde était amoureux de Lana Lang à l'époque, puis le charme d'Erica Durance est arrivé, et celle de Chloé à sa manière. !!!!
    -Niveau interprétation, la palme d'or est à Lionel Luthor. Glover est excellent dans ce rôle.

    On a eu quand même droit à des bonnes fins de saison (Clark bloqué dans la zône fantôme ou perdu en plein pôle nord, la vengeance de Lionel en essayant de tuer son fils et Chloé....). Et de bons épisodes.

    J'ai tendance à préféré la deuxième partie de la série (après l'école) où on est plus dans l'histoire de Superman et des histoires plus adultes.

    Bref, des bons moments avec beaucoup d'épisodes clés, des scènes fortes et des bonnes trouvailles  niveau histoire et personnage.
     

    • Coco
      Coco

      En réponse à SUPDC

      il y a 7 ans

      Et bah moi vois-tu, je dirais plutôt l'inverse : je suis plus fan de la 1ère partie de la série !  Je trouve qu'il y avait une âme, entre les amourettes de Clark, la découverte progressive de ses pouvoirs, sa relation plus que tendue avec Lex etc... On s'attachait vraiment à cette petite ville qu'est Smallville et aux gens qui y vivaient alors que j'ai l'impression de perdre ça après quand il part à Metropolis (la mort de Jonathan avait déjà bien fait baissé la qualité de la série...)

  • Sara
    Sara

    il y a 7 ans

    Les avis divergent...
    Pour ma part j'ai préféré la série à partir de la saison 5 ou 6 où l'on voit qu'il sont plus matures et adultes et où l'on voit le rapprochement avec superman aussi..
    La première partie de la série quand j'étais plus jeune était vraiment bien, elle est toujours maintenant mais lorsque je revois les épisodes avec les histoires amoureuse du trio Lana, Chloé, Clark je trouve que c'est trop enfantin et limite "cucu la praline". Mais rien n'empêche que ça reste l'une de mes série préférée !