La calendrier de l'avent n'est, bien évidemment pas, une raison pour arrêter les reviews des œuvres proposées par Hachette. C'est pourquoi, nous vous proposons aujourd'hui les reviews des volumes 64 et 65 respectivement Avengers : La naissance d'Ultron et Captain America & le Faucon : L'Empire Secret. A noter que le premier aura le numéro X dans votre étagère tandis que le second aura le numéro XXVIII.

Commençons par le numéro 64 soit Avengers : La naissance d'Ultron. Si le personnage est connu du grand public grâce au travail de Joss Whedon sur grand écran, il était déjà bien connu des lecteurs des comics. Tout cela pour dire que, aujourd'hui, Hachette propose la première apparition d'Ultron non pas parce que c'est une lecture qui parlera au plus grand nombre mais bien parce que le personnage a retourné le Marvel Universe durant des décennies. En somme, on peut déjà dire que, de par son côté historique, c'est un excellent choix de lecture.

Dès le début, les bonnes idées s'enchaînent pour mettre en place le nouvel ennemi : une trahison de Jarvis (quoique ses raisons auraient pu être plus originales voire plus crédibles), une attaque du QG des Avengers, de gros affrontements (rapides mais bien mis en scènes), la défaite des héros... Autre point positif, le suspense quant à l'identité du vilain est maintenu. Son identité reste secrète durant quelques temps et, même lorsque l'on apprend finalement qu'il s'agit d'un robot appelé Ultron-5, on ignore encore tout de lui en dehors de sa toute puissance. De manière générale, on remarque que Roy Thomas prend son temps pour mettre en place son histoire et installer convenablement le super-vilain de l'histoire tout en mettant en avant plusieurs retournements de situation de qualité.

Pour ce qui est du dessin, il n'y a pas grand-chose à en dire. Ils sont plutôt représentatifs de ce qui se faisait à l'époque, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. On concédera néanmoins un style plutôt énergique loin d'être déplaisant de la part de Buscema.

Deuxième comics : Captain America & Le Faucon : L'Empire Secret. Pour ce numéro, comme cela a été le cas pour quelques autres par le passé, il est important de connaître le contexte de l'histoire. Comme le rappelle à juste titre Marco M. Lupoi, le directeur de publication de Panini (Europe), à cette époque, le titre Captain America commençait tout doucement à s'enfoncer dans une belle impasse. Si le personnage a pu garder un certain public après la deuxième guerre mondiale grâce au travail acharné de plusieurs scénaristes dont Stan Lee, c'est une chose qui s'avère de plus en plus dure. Pourquoi ? Tout simplement parce que les Etats-Unis ont grandement perdu de leur superbe. Ce n'est clairement pas le moment de mettre en avant un personnage qui brandit à tout va le drapeau américain en faisant la morale aux méchants. Ce constat, Steve Englehart, le scénariste, l'a également fait et c'est pourquoi il décide de donner au récit une direction totalement opposée à ce que l'on a l'habitude de voir.

Ici, l'idée générale est de retourner l'Amérique contre Captain America en le discréditant à travers deux ou trois apparitions en public. Une carte qui n'avait pas vraiment été utilisée jusque-là et qui est très efficace pour renouveler le personnage. On notera aussi d'autres très bonnes idées comme l'utilisation (à bon escient) du Wakanda et de la Panthère Noire, la recherche d'un plus pouvoir pour le Faucon qui va récupérer ses ailes (dès lors, le numéro possède, dans un sens, une certaine dimension historique), la mise en avant d'un Comité de reconquête des valeurs américaines ainsi que la conclusion de l'histoire qui est très bien amenée.

En fait, le seul point négatif concerne les méchants. Si l'idée du grand méchant, un haut placé à la maison blanche en quête de pouvoir et dont l'identité reste un mystère, est excellente (Captain America n'est clairement pas habitué à cela), c'est une autre histoire pour ses sous-fifres. Le personnage de Pierre de Lune est horriblement ridicule, que cela soit au niveau de son histoire ou de son costume. Même constat pour les hommes de main qui semblent être encore plus idiots que la moyenne. Les voir se débarrasser d'un personnage nommé « Le Faucon » en le jetant dans le vide lorsque l'on sait que les super-pouvoirs sont monnaie courante, cela reste vraiment très idiot, même pour des méchants de bas étage.

Côté dessins, il y a pas mal de choses à dire. De manière générale, le tout est plutôt bon. Il y a un réel effort au niveau du gabarit des personnages mais aussi au niveau des arrières plan. On notera également un certain dynamisme notamment dans les scènes de combat, très bien appuyé par un découpage pour le moins classique mais diablement efficace. Enfin, la colorisation est également effectuée avec sérieux bien que l'on notera quelques erreurs de goûts. Passer plusieurs pages à mettre en avant les nouvelles ailes du Faucon puis mettre ses ailes rouges devant un bâtiment rouge quelques cases plus loin de sorte qu'on ne les voit presque plus reste une maladresse qui aurait pu être facilement évitée.