[Review VF] Bad Blood

[Review VF] Bad Blood

Si je vous demande quelle est la créature fantastique la plus exploitée dans les univers de fiction, je pense que vous allez me répondre le mort-vivant. Et notamment le mythe du vampire, dont les variations sur le thème sont peu nombreuses. Heureusement, des auteurs essaient de trouver un truc pour se démarquer, pour éviter de raconter toujours la même histoire. Bad Blood tente de changer un peu le statu quo, mais on va voir s’il parvient à renouveler l’intérêt sur ces créatures de la nuit.

Bad Blood est scénarisé par un auteur dont vous avez peut-être croisé le nom quelque part : Jonathan Maberry. D’abord auteur de livre sur les arts martiaux (il faut bien commencer quelque part), il a ensuite décidé de plonger dans le fantastique et le surnaturel. Actuellement, il a plusieurs séries de romans en cours, et est très prolifique. Il a remporté plusieurs fois le prix Bram Stoker. Il est aussi éditeur, nouvelliste, parolier, scripte, auteur de pièces de théâtre… et donc scénariste de comics. Il a d’ailleurs travaillé pour DC et Marvel, mais il a écrit Bad Blood pour Dark Horse. L’histoire de l’album début sur deux jeunes super-potes, joueurs de foot américain. Le problème, c’est que l’un des deux a une leucémie, et est en pleine période de chimiothérapie. Il est maigre, pâle, et sans cheveux. L’autre personnage le soutient dans cette phase difficile. Un soir, alors que les deux compères se séparent, un vampire va attaquer Trick, le jeune avec le cancer. En le mordant, le sang va brûler le visage de la créature, ce qui va la faire fuir. Et pour se venger, elle va, au passage, tuer son meilleur pote.

Cet évènement arrive assez tôt dans le récit, juste le temps de bien poser les deux personnages. En tout cas, suffisamment pour qu’on ressente la peine de Trick, qui va alors décider de retrouver le vampire responsable. Pour ça, il va aller se balader dans les boites de nuit pour aspirants vampires, ces gens qui n’espèrent qu’une chose : se faire mordre par un vampire. C’est au cours de ces pérégrinations que l’on voit l’expérience de Maberry. On découvre un univers crédible, probablement existant, de jeunes gens un peu paumés qui espèrent croiser un jour (ou plutôt une nuit) un vampire, ce qui changerait totalement leur vie. Il se sert de Trick, étranger à ce phénomène, pour nous montrer ce monde qu’il traite avec respect. Le jeune homme va alors rencontrer Lolly, une de ces aspirants vampires. C’est elle qui va l’introduire dans des boites de plus en plus hardcore. C’est ce qui fait la force du récit, ce côté humain. Malgré l’histoire de vampire, on se concentre beaucoup sur les personnages et leurs relations.

Puis petit à petit, le duo va rencontrer des vampires, et un chasseur de vampire. Malheureusement, le récit possède plusieurs failles. Il y a certaines facilités, ou des choses pas trop cohérentes. La narration souffre de nombreuses lourdeurs. Les discussions semblent parfois ne jamais finir, c’est un peu dommage. Heureusement, le dernier chapitre, même s’il est lui aussi assez bavard, nous révèle la vision et surtout l’idée originale qu’a eue le scénariste sur les vampires pour ce comics. Et il faut reconnaître que l’idée est plutôt maline, même si on a un peu l’impression que Maberry a eu sa trouvaille et a construit son récit autour comme il pouvait. Il y tout de même une bonne évolution entre le début de l’album et la fin. On commence avec un récit plutôt intimiste et simple, et on finit avec quelque de plus important, de millénaire et de mondial. On débute aussi avec un sujet assez grave, le cancer, qui est très peu exploité, et on termine sur un classique combat contre des vampires, un peu irréel.

Le cancer de Trick est en effet utilisé que sur un point : la chimio qui empoisonne son sang. Pareil pour son amie toxico dont le sang est empoisonné par les drogues. C’est dommage, parce que ça aurait pu être des thèmes intéressants à approfondir. Du coup, malgré une idée originale sur les vampires, le récit ne révolutionne rien. Ça reste une lecture agréable, mais qui aurait pu aller plus loin. La qualité de la lecture est d’ailleurs due principalement au dessin de Tyler Crook, un dessinateur bien connu des lecteurs du BPRD. Son style est simple et efficace, avec un gros plus sur la couleur peinte gérée par Crook lui-même. Le dessin colle très bien à l’ambiance du début de l’histoire, très simple et léger. Mais il fonctionne aussi avec les vampires, Crook pouvant dessiner des monstres sans souci, et la couleur faisant superbement ressortir le rouge des gerbes de sang par exemple. Bref, la patte graphique ajoute beaucoup de plus-value à l’album. Et les bonus a la fin lui font la part belle, avec Crook qui explique son processus de création. Bref, si le style vous plaît, l’album prend un tout autre intérêt.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Récit humain
L’originalité
Les planches de Crook

LES POINTS FAIBLES

Des facilités et lourdeurs
Thèmes pas assez poussés

 

3.5

Sympa

Conclusion

Une histoire originale sur les vampires qui aurait pu être plus travaillé, mais magnifiée par les dessins.

Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
[Review VF] Arrowsmith tome 2

[Review VF] Arrowsmith tome 2

13 Avril 2024

La suite de l'excellent comics de Busiek et Pacheco

[Review VF] Hellboy & BPRD tome 8

[Review VF] Hellboy & BPRD tome 8

30 Mars 2024

Avec Olivier Vatine

[Review VF] Dark Ride tome 1

[Review VF] Dark Ride tome 1

20 Mars 2024

Parc d'attraction et horreur

Pas d'avis pour le moment.