[Review VF] Bad Ass 04. Very Bad Team

[Review VF] Bad Ass 04. Very Bad Team

Rappelez-vous, nous sommes en 2013, et Delcourt décide de lancer une nouvelle collection. Elle s’appelle Comics Fabric, et son but est de nous proposer de la BD style comics, mais ne venant pas des États-Unis. La première série à voir le jour est Bad Ass dont le tome 1 frappe très fort tellement la qualité est au rendez-vous. Plus de trois ans plus tard, Bad Ass arrive à son tome 4, et à la conclusion de la série.

Faisons le point sur l’état de la série au début de ce tome 4. Le tome 1 était centré sur le personnage de Dead End, un super-vilain dont le pouvoir est d’avoir de la chance. Le tome 2 se focalisait quant à lui sur The Voice, une télépathe du côté des méchants aussi. On peut un peu considérer ces tomes comme une grosse introduction à l’univers de Bad Ass. Ils approfondissent ces deux personnages, notamment leur passé, mais en parallèle la trame principale se met petit à petit en place. Le tome 3 va changer la donne, ne se centre plus sur un personnage, mais raconte le début d’une saga en quelque sorte. On apprend l’existence du SWARD, un peu l’équivalent du SHIELD, où son Nick Fury est The Boss, un sosie de Snake Plissken, qui manipule les super-vilains pour qu’ils travaillent pour lui. Dead End ignorait d’ailleurs qu’il bossait pour lui. Ce tome 3 nous offrait donc une vision d’ensemble de l’univers de la série. Las, la FJA (l’équivalent de la JLA) détruit le SWARD à la fin de l’album, et décide de diriger la Terre. Dead End décide alors de former un groupe de super-vilains pour détruire la FJA, et rendre la Terre aux humains.

On reprend donc le récit dans cette atmosphère de combat entre super-héros et super-vilains. Et l’action ne va pas se faire attendre. Autant être clair, on a quasiment fait le tour des personnages, et l’album fait la part belle aux combats. On retrouve cependant l’ambiance si particulière de la BD. Les bastons se terminent souvent en bain de sang. Les références aux comics sont nombreuses, et on trouve des personnages qui ont quelques similarités avec des super-héros de DC ou Marvel. Mais nous ne sommes pas chez DC ou Marvel, du coup l’issue d’un combat est souvent la mort d’un ou plusieurs personnages. Ça peut rappeler par exemple ce que Robert Kirkman fait avec Invincible. C’est un récit de super-héros, mais ultra-violent et sans concession. Enfin, de super-vilains plutôt, puisqu’on se centre ici sur les méchants, qui sont finalement pas si méchants que ça puisqu’ils refusent la tyrannie des super-héros. Bref, dans leur attitude, ils restent sans foi ni loi ce qui donne des situations cocasses.

L’autre force du récit est son humour. Présent depuis le premier tome, il est assez décomplexé, et fait souvent mouche. On est un peu dans le style d’humour à la Deadpool, mais en réussi (oui, c’est gratuit !). Les personnages sont bien travaillés et leurs interactions fonctionnent. C’est vraiment un univers crédible, et finalement plus grand et cohérent que ce qu’on n’aurait pu imaginer en lisant le tome 1. C’est en plus bourré de références plus ou moins subtiles. Si on peut reprocher cependant une chose à ce dernier tome, c’est le plaisir de la découverte qui est moins présent. Il n’y a pas grand-chose de neuf dans cet album par rapport aux autres qui nous montraient l’univers petit à petit. Mais on ressent toujours le plaisir des auteurs à écrire leur vision et leur hommage aux comics. Le dessin de Bruno Bessadi est toujours est toujours au top, voire encore meilleur que dans les tomes précédents. Le trait est précis et les planches fourmillent de détails. La couleur de Gaétan Georges ne fait que l’enrichir avec sa variété. Niveau dessin, on ne va vraiment pas se plaindre tellement c’est bien fait.

De plus, le scénario d’Herik Hanna prend ici tout son sens. La conclusion de la série va très loin, et les quatre tomes deviennent un tout qui ne semblait pas évident au début de l’histoire. La construction du récit dans sa totalité est finalement logique, et sa relecture d’une traite très plaisante. Les auteurs nous offrent là une série intelligente, drôle et bourrée d’action, avec une conclusion digne de ce nom, qui prouve que les Français peuvent faire du très bon comics. Même si ce tome est peut-être un peu en deçà du reste, la note finale tient compte de sa place dans la série. Bref, si vous aimez les comics, Bad Ass dévient un incontournable pour passer un excellent moment de lecture décomplexée. Et l’excellente nouvelle qui conclue l’album, c’est que pour ceux qui sont tristes que la série soit finie (j’en fais partie), un spin-off est prévu pour le printemps 2017 intitulé Jack goes to hell !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L’humour
La violence
La conclusion

LES POINTS FAIBLES

Moins de découverte

 

4.5

A lire !

Conclusion

Une excellente conclusion pour une excellente série, un récit déjanté et totalement jouissif !

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  • Dreadfox
    Dreadfox

    il y a 8 ans

    Arf, moi qui me tatait a en faire une review, me voila doublé ! :/
    Cela dit, bonne review, et complètement d'accord, même si l'effet de surprise est passé, ça reste une putain de conclusion à une excellente saga !
    L'humour est peut-être moins efficace qu'au début, mais reste cool; et c'est aussi pour laisser place aux combats dont certains sont bien bien stylés ! Ajouter à ça une bonne dose de wtf (le coup de la vache...), des références constantes aux comics US (mention spéciale à l'équivalent d'Alfred pour le coup), et un surprenant développement des super-héros, que je ne m'attendais pas à trouver; et on obtient une conclusion très très satisfaisante à la saga (et les auteurs ont des couilles et poussent leurs idées à fond, ça fait plaisir)

    Vu que l'excitation de la nouveauté est moins présente et que l'humour aussi, je situerais en dessous des tomes 1 et 2 en terme de qualité, mais il surpasse largement le tome 3 qui m'avait fait douter sur l'avenir de la série ! J'attend le spin-off avec impatience (Dead End en vedette, ça le fait toujours)

    4/5
    (Et je ne le dirais jamais assez, LISEZ BADASS !)

    PS: T'exagères pour Deadpool, il n'est pas rare que l'humour marche (cela dit faut reconnaître que celui de Badass est plus jusqu-au-boutiste et efficace)

     

    • Adrien L.
      Adrien L. - Rédacteur de l'article Staff MDCU

      En réponse à Dreadfox

      il y a 8 ans

      C'est marrant, j'ai bien aimé le tome 3 moi. C'est vrai que c'est un autre style que les deux premiers, mais j'avais l'impression que la série accédait à un autre niveau, plus vaste. Cela dit, je comprends ce que tu veux dire, il y a vraiment un changement qui se fait à la moitié de la série, et je le trouve totalement pertinent au vu de la conclusion. En fait, je trouve que ce tome 4 rend le tome 3 meilleur ^^

      (Et oui, je suis dur avec Deadpool, c'est vrai qu'il y quelques histoires marrantes, mais dans le style, je préfère vraiment l'humour Bad Ass :p)

      • Dreadfox
        Dreadfox

        En réponse à Adrien L.

        il y a 8 ans

        Dans le fond j'ai bien aimé le tome 3, mais je me suis retrouvé déçu après les claques dans la gueule qu'étaient les tomes 1 et 2. Il sert surtout de grosse mise en place pour le 4 (même si, comme tu dis, au vu du résultat final ça se justifie). Et je trouvais qu'il possédait moins de moment  marquant (exception faite de la bio d'Eddy Looter et de la dernière page qui teasait)