Luke Cage : Critique des 2 premiers épisodes

Luke Cage : Critique des 2 premiers épisodes

C'est aujourd'hui qu'est mis en ligne la 3e série Marvel Studio sur Netflix, Marvel's Luke Cage . Mike Colter reprend le rôle de Luke Cage qu'il avait endossé dans Marvel's Jessica Jones où le personnage retrouvait l'assassin de sa femme et décidait de quitter Hell's Kitchen pour aller dans le quartier d'Harlem. Désormais en solo, Luke va vite se retrouver mêlé aux problèmes de son quartier. Va-t-il se morfondre ou devenir le Luke Cage que l'on connait, celui qui doit former les Defenders l'année prochaine ?

Contrairement aux deux séries Marvel précédentes, Marvel's Luke Cage ne me hypait pas plus que ça. Le personnage a beau être assez important dans l'univers Marvel, le voir tenir le premier rôle d'une saison de 13 épisodes me paraissait un peu trop ambitieux, le personnage n'étant pas spécialement connu pour ses aventures en solo. Ajoutons à cela un Mike Colter peu marquant dans Jessica Jones, des pouvoirs pas très originaux, un passé déjà entraperçu et une activité d'homme de main, marque de fabrique du personnage, absente, le visionnage de ce nouvel origin story débutait donc avec quelques craintes. Heureusement, le showrunner Cheo Hodari Coker a bien compris qu'il ne pouvait pas s'inspirer des comics et devait revenir à la source des personnages et les transposer à notre époque.

Premier constat, Luke Cage est avant tout une série sur Harlem. L'un des reproches que l'on pouvait faire à Daredevil ou Jessica Jones, c'est que Hell's Kitchen manquait d'âme : difficile de se repérer dans ce quartier et de se soucier de son bien-être. Ici, dès le premier épisode on nous présente une multitude de personnages, représentants de cette communauté : le barbier, le chomeur, le petit malfrat, les flics détestés, le gérant de club pas très net, la politicienne conservatrice ou le balayeur, beaucoup de personnages qui aiment leur quartier alors que Luke est un peu le nouveau venu. C'est un point de vue intéressant qui casse avec les deux autres séries, donner de la vie et des couleurs à cet univers assez sombre en jouant autant que possible avec ce (trop ?) vaste casting. Il me semble d'ailleurs qu'on a beaucoup plus de scènes de jour permettant ces scènes de vie, là où la nuit, les gangs se lachent. Enfin notons aussi des épisodes très musicaux, de tout genre et de bon gout, certaines scènes reposant essentiellement sur le thème choisi.

Donner autant d'importance à ce quartier parait nécessaire étant donné que l'univers de Cage n'est pas très riche et que le personnage est assez différent de celui des comics. Le Luke de Marvel Studio n'est pas un leader ou le gros baraqué en colère. C'est un bon gars qui s'impose par son calme en toute circonstance, qui préfère cumuler les petits boulots plutôt que d'utiliser ses pouvoirs pour sa pomme (loin de Heroes for Hire donc) mais qui ne sait pas trop pourquoi il est à Harlem, à part pour se rappeler de sa défunte femme. On est assez loin du profil d'un Matt Murdock ou d'une Jessica Jones torturés, dévastés par la vie, le trauma de Luke étant assez faible, il parait moins intéressant que ces collègues. Et effectivement par moment difficile de s'attacher à Luke, qui montre tout de même quelques traces du Luke Cage que l'on connait mais qui devrait vraiment s'affirmer en fin de saison. Le jeu de Mike Colter repose donc essentiellement sur son côté colosse silencieux, qu'il incarne très bien, mais de temps à autre il se lache un peu face au sexe opposé et la tension sexuelle est de suite plus marquée. Reste qu'on espère le personnage plus convainquant dans le reste de la saison...

Autour de Luke Cage gravitent de nombreux visages mais nous en retiendrons trois. Tout d'abord une alliée, Misty Knight, réinventée pour l'occasion mais on vous laisse la surprise de ces quelques changements. Jouée par Simone Missick, le personnage s'avère assez imprévisible, aussi sexy que maline et énergique, bref, un des personnages marquants de ces épisodes. Sa vision d'Harlem est radicalement opposée à celle de Mariah Dillard, 2e femme forte de la série, incarnée par Alfre Woodard, sans lien avec son personnage de Civil War. Un personnage qui reste encore mystérieux, voué à sombrer vers le côté obscur et présenté comme une menace plus politique, qui souhaite conserver un Harlem noir. Elle sera aidée par Cornell "Cottonmouth" Stocks, semble-t-il le bad guy de cette saison, lui aussi réinventé pour les besoins de la série et incarné par Mahershala Ali (House of Cards). Pas de costume de serpent mais Cottonmouth incarne parfaitement le gangster chic, le Kingpin d'Harlem, qui connait parfaitement son quartier et ses habitants. Mais si Mahersala Ali est impeccable dans son rôle, son personnage et lui n'ont pas la prestance ou l'aspect menaçant qu'avaient Wilson Fisk (Vincent d'Onofrio) et Kilgrave (David Tennant). Il a cependant tout une saison pour nous prouver le contraire, montrer qu'il peut réellement tenir tête à Luke Cage et apporter un réel intérêt... sauf si un autre bad guy prend cette place (c'est un pari que je fais, sans rapport avec l'histoire développée dans ces épisodes).

Coté technique, la série conserve la réal très propre de DD et JJ et se permet même quelques ralentis et effets spéciaux. On sent cette volonté de faire d'Harlem un personnage à part entière, même si le quartier semble être un peu fantasmé. Comme dit précédemment, c'est une série plus colorée que ces grandes soeurs mais qui s'avère plus politique. On cotoie des personnages qui multiplient les petits jobs, vivent sous la pression des gangs et la question du racisme est développée de façon assez surprenante. On pouvait s'attendre à des parallèles avec l'actualité mais la série semble plutôt frapper sur le communautarisme et soutenir un Harlem multi-culturel et non "100% black" (le casting reste néanmoins majoritairement afro-américain). Mais la série a encore beaucoup à nous dévoiler, ces deux épisodes étant avant tout un double épisode pilot, on ne demande qu'a être surpris. Ah, et oui, le générique est bien badass !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Une bonne ambiance
- Du potentiel
- Le générique
- Aspect politique et social intéressant
- Bonne BO
- Cottonmouth, une belle ordure...
- Misty Knight je t'aime !

LES POINTS FAIBLES

- Moins prenant que Daredevil ou Jessica Jones
- Difficile de voir ce que la série va apporter
- Beaucoup de personnages d'un coup
- ... mais assez solide en antagoniste ?

 

4

Percutant

Conclusion

Marvel's Luke Cage fait un début plus timide que Daredevil et Jessica Jones, et on peut s'attendre à une série moins marquante que les deux premières. Néanmoins, il y a une réelle volonté de faire quelque chose de différent et pour l'instant ça marche. La qualité est là, on a de bonnes idées de thèmes ou de réécriture, on a envie de binge watcher la série ce week-end. Mais on note parfois quelques faux pas et on ne voit pas trop vers quoi veut se diriger et peut apporter la série. Réponses dans les prochains épisodes ?

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  • H2g
    H2g

    il y a 8 ans

    C'est vraiment du plaisir cette série... ça se savoure...