[Review VF] Savage

[Review VF] Savage

Les amoureux des auteurs de Walking Dead sont gâtés, puisque Delcourt capitalise au maximum sur les deux artistes. On ne va pas s’en plaindre, puisque cela nous permet de découvrir de nouvelles séries qui n’auraient peut-être jamais été publiées sans le succès de la série de zombies. Et Savage en fait partie. Il s’agit d’un comics anglais dessiné par Charlie Adlard donc, et avec tout de même Pat Mills au scénario. Et si ça peut donner l’impression qu’on nous sort des séries obscures pour surfer sur le succès d’Adlard, on va voir que cette série a quand même un passé plutôt riche, et n’est pas si anecdotique que ça.

Si vous connaissez mal la bande dessinée anglaise, peut-être ne connaissez-vous pas 2000 AD. Il s’agit d’une revue créée en 1977 par trois scénaristes anglais qui veulent raconter des histoires de science-fiction notamment. Le magazine sort toutes les semaines, et a proposé quelques histoires mémorables, comme Judge Dredd par exemple. Pat Mills est l’un des fondateurs de la revue, et scénarise une série dès le premier numéro : Invasion! Comme son nom l’indique, elle raconte l’histoire d’une invasion de l’Europe de l’Ouest, puis de l’Angleterre, par des fascistes soviétiques russes appelés les Volgans. On y suit un personnage du nom de Bill Savage, qui mène et symbolise la résistance contre l’envahisseur suite à l’assassinat de toute sa famille par les Volgans. L’aventure se passe en 1999, soit dans le futur à l’époque. La série a duré un an à raison d’un numéro par semaine (soit 51 numéros), et s’est stoppé en 1978 sans véritable fin.

Vous l’avez compris, Savage raconte la suite de l’histoire. Ce qui est intéressant, c’est que la nouvelle série est arrivée un quart de siècle après, en 2004, soit la même année où Charlie Adlard a commencé à dessiner The Walking Dead. On retrouve du coup son style de ses débuts sur les zombies. Là aussi, il s’agit de noir et blanc, et on reconnait dès le premier coup d’œil la patte de l’artiste. On peut toutefois remarquer quelques maladresses qu’il ne ferait plus aujourd’hui, mais aussi un souci du détail qui s’est un peu perdu dans les récents Walking Dead. Bref, si vous aimez le dessinateur, vous en aurez pour votre argent, surtout que l’album est plutôt volumineux avec ses presque 200 pages.

Niveau histoire, on a une ellipse temporelle, mais globalement, on reprend là où on en était. L’Angleterre est occupée par les Volgans, et la rébellion est toujours active. Bill Savage, symbole des résistants pour les uns, des terroristes pour les autres, simule sa mort, et se fait passer pour son frère, Jack Savage. Il est très probable que vous n’ayez jamais lu Invasion!, je vous rassure tout de suite, moi non plus, et le contexte est très bien mis en place. Aucun problème de compréhension, un rapide point sur la situation est fait dès les premières planches. D’ailleurs, tout s’enchaine ensuite très vite, puisque Pat Mills donne un rythme effréné dès le début. La résistance est active, et ne perd pas de temps. On est un peu perdu dans les premières pages, puisqu’on connait mal les personnages, et que Mills passe parfois rapidement d’une action à l’autre, ce qui est un peu perturbant.

On retrouve là une façon de raconter à l’ancienne, qu’on retrouve beaucoup moins dans les BD aujourd’hui : ça a la saveur des vieilles histoires de science-fiction que l’on pouvait lire dans des revues de BD de poche avant. Et au fur et à mesure qu’on avance, tout devient plus fluide, et on apprécie de plus en plus la lecture. Attention tout de même, c’est du bad-ass. Savage ne se balade pas sans son fusil à pompe, et est une espèce de surhomme surpuissant, qui va sortir la réplique qui va bien en tuant des dizaines de Volgans. Alors bien sûr, ce n’est pas forcément très fin à première vue, mais ce n’est pas grave, c’est assez jouissif. Le personnage peut d’ailleurs rappeler le Punisher sur bien des aspects.

Pourtant, Mills introduit beaucoup d’éléments qui font que ça n’est pas un bête comics d’action. L’occupation des Volgans est très proche de celle des Allemands en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. De nombreux détails viennent crédibiliser l’histoire, tout en rajoutant des éléments fantaisistes, mais bien trouvés, nous rappelant qu’on est tout de même dans une œuvre de SF. Bref, malgré son côté bourrin, l’album a un certain charme. Il faut savoir qu’il y a eu une suite en Angleterre, puisque l’album de Delcourt contient 3 chapitres sur un total de 9. Même si la conclusion est suffisante, on aimerait toutefois voir les deux albums suivants, même si c’est peu probable puisque Delcourt n’a pas numéroté l’album, et que la suite n’est pas dessinée par Adlard

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Rythme soutenu
- Une lecture à l’ancienne
- Le soin apporté aux détails

LES POINTS FAIBLES

- Le héros est un surhomme
- Viril et patriotique

 

3.5

Bad-ass

Conclusion

Savage est un album d’action virile, assez bourrin, racontant l’histoire d’un résistant à une invasion étrangère. C’est patriotique, et pas forcément très fin, mais Mills rajoute suffisamment de détails pour crédibiliser tout ça, et nous offrir un bon moment de lecture.

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