[Review VF] Scott Pilgrim : Precious Little Life

[Review VF] Scott Pilgrim : Precious Little Life
Scott Pilgrim a 23 ans, est Canadien et a le profil du parfait loser. Il est sans-emploi, bassiste dans un mauvais groupe de rock, dépendant de son colocataire gay Wallace et sort avec une lycéenne de 17 ans. Mais Scott aime cette "précieuse petite vie" (huhu). Sauf que tout bascule lorsqu'il rencontre la mystérieuse Ramona Flowers: obsédé par cette américaine au look particulier, il va tout faire pour la séduire. Mais pour gagner le coeur de Ramona, Scott doit d'abord vaincre ses 7 ex petits amis maléfiques... Que la baston commence !

 

Les amis, le Graal est de retour en librairie, plus beau, plus dur, plus complet ! Milady Comics réédite ce mois-ci le premier tome de la série en 6 volumes Scott Pilgrim, mais en couleur et cartonné, s'il-vous-plait ! L'occasion pour nous de revenir sur ce petit bijou de Bryan Lee O'Malley multi-récompensés et adoubé par Joss Whedon (rien que ça !).

Pour ceux qui n'auraient encore jamais feuilleté Scott Pilgrim ni vu le film d'Edgar Wright, préparez-vous à être transporté dans un tout autre univers, un monde en apparence identique au notre mais qui s'avère être le paradis pour nous gamers et lecteurs de comics/mangas. Car pour concocter son récit, Bryan Lee O'Malley a mélangé un peu de tout ce qui faisait la pop-culture des années 80/90 à une histoire d'amour soap-opera, donnant un produit tout neuf bourré de fantaisie et de personnages décalés et attachants. Si bien que lire Scott Pilgrim, c'est comme boire une boisson énergétique tout en écoutant un bon son rock, multiplié par 10. Ok, ça fait un peu fan-boy comme déclaration et ce premier tome ne la justifie pas totalement (jusqu'à l'arrivée de Matthew Patel)... mais ça reflète assez bien le style Scott Pilgrim dans son ensemble. D'ailleurs, je n'ai jamais lu ou entendu d'avis négatifs sur la série (sinon, manifestez-vous !).
 

"J'ai voulu tenter il y a quelques années, mais les dessins... désolé mais non !", c'est par contre ce qui revient régulièrement sur les forums. Et difficile d'émettre une objection (regardez la tête de Ramona plus haut): Bryan Lee O'Malley n'est pas un grand artiste. Si son trait et son découpage s'améliorent nettement au fil des tomes*, son style très cartoonesque reste éloigné des productions habituelles. Ajoutez l'apparence manga de la première édition, en noir et blanc et en format poche, pas étonnant que beaucoup de lecteurs de comics n'aient pas accroché. Cette nouvelle version est donc une seconde chance pour le public, s'orientant d'avantage vers le format comics/roman graphique. L'ouvrage, par sa rigidité, a déjà plus de gueule dans votre bibliothèque et offre via sa colorisation une relecture de la série assez intéressante, dans le sens où l'on découvre des tas de petits éléments cachés en arrière-plan ou par l'absence d'effets d'ombre des premiers volumes. Les dessins paraissent moins grossiers et l'histoire plus entrainante, mais surtout l'aspect "jeux-vidéo" de Scott Pilgrim n'est que mieux mis en avant ! Car si certains préfèrent le côté manga de l'oeuvre, une absence de couleur leur permettant de peindre Toronto à leur guise, Scott Pilgrim est avant tout un hommage aux bornes d'arcade. Or, qui dit jeux-vidéos des années 80/90 dit couleurs "tape-à-l'oeil" sans dégradé. La couleur n'est donc pas qu'une stratégie commerciale, elle nous offre un Scott Pilgrim 2.0 et pas un bête DLC.
 

Pour compléter ce nouveau tome 1, Milady (ou Oni Press, l'éditeur US) a réuni de nombreuses notes et dessins de l'auteur, et c'est très enrichissant ! On en apprend beaucoup sur ses inspirations, la création des personnages et l'évolution de l'histoire, moins décalé dans les premiers jets. Contrairement à d'autres maisons d'édition, les bonus sont ici un vrai plus et on prend autant de plaisir à les découvrir qu'en lisant Scott Pilgrim. Si je devais attribuer un malus, ce serait probablement pour la traduction qui est maladroite à certains moments et change tout le sens des sketchs (la rencontre Knives/Stephen Stills par exemple). Mais en contrepartie, elle s'adapte bien à d'autres situations donc elle reste correcte et c'est le fan en moi chipote trop.
 

 
Finissons cette critique sur ces mots de Joss Whedon:

Scott Pilgrim est le meilleur bouquin au monde. C'est le reflet de notre société. Avec du kung-fu.

Amen.

En Résumé

 

LES POINT FORTS

- Univers complètement barré
- Scott Pilgrim
- Kim, Stephen Stills, Wallace et Knives Chau.
- Rigide et en couleur !
- Les bonus

LES POINT FAIBLES

- Les dessins mais on s'y habitue
- Quelques traductions ratées

 

4

Atomique

Conclusion

Conclusion ? Mais ce n'est que le début de cette grande épopée, pauvres fous ! 
Je ne peux que vous encourager à découvrir ou redécouvrir Scott Pilgrim Precious Little Life et ses suites, prévues pour fin 2014/2015. Chacun se fera son avis sur "Faut-il le lire en couleur ou en noir et blanc ?", vous connaissez le mien: quelque soit votre choix, l'aventure sera quelque peu différente mais toujours aussi géniale !

* Par exemple, on aura enfin des effets d'ombres, et le nez sera placé plus haut. Oui, ça parait rien, mais c'est un gros plus au dessin !
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Par Mr Locke & Key

  • Spic
    Spic

    il y a 10 ans

    "Bryan Lee O'Malley n'est pas un grand artiste." WTF?! Je pense qu'il s'agit d'une formule malheureuse qu'il faudrait mieux remplacer par "un grand dessinateur". Car c'est juste un p*t*in de grand artiste! Je dirais qu'on peut pas avoir tout les talents : écriture, dessin etc... Mais en l'occurrence, je pense pas qu'avoir un style propre et maîtrisé fasse pas de lui un bon dessinateur (vu qu'il s'agit d'un point négatif de la review). Au contraire, scott pilgrim : c'est une alliance parfaite entre l'histoire et les dessins qui participe à l'ambiance unique de cette histoire. Je n'ai aucun souvenir comparable. C'est réellement une des meilleurs histoire que j'ai pu lire.

    • Hawkguy
      Hawkguy - Rédacteur de l'article

      En réponse à Spic

      il y a 10 ans

      Si tu avais correctement lu l'article, tu aurais remarqué qu'au moment où j'utilisé le terme "artiste", c'est pour parler des dessins. Pas pour juger son scénario, il me semble d'ailleurs avoir bien souligné que la série est géniale. De même, si j'ai mis dessin en point négatif, et je l'ai écrit, c'est parce qu'il s'agit d'un style trop cartoon pour les premiers lecteurs et qui en plus est maladroit à ses débuts. Oui, les dessins font le charme de l'histoire, parce que justement ils font très "arcade" et on finit par les adorer.... mais pour ce premier tome c'est pas très bon. D'où le refus de certains de débuter la série. Pour le reste, je suis plutôt d'accord avec toi (je n'irais pas jusqu'à dire que l'alliance scénario/dessin soit parfaite mais on s'en approche, mais c'est en effet une de mes meilleures lectures/expériences de cette décennie).

      • Spic
        Spic

        En réponse à Hawkguy

        il y a 10 ans

        Si tu avais correctement lu ma réponse, tu aurais remarqué (:p) que ma réaction un peu exagérée se compose en deux temps : - Premier temps : l'utilisation maladroite et réductrice du terme artiste au lieu de dessinateur. (Je maintiens, les mots ont des sens même si on comprend ton propos, cela n'en reste pas moins maladroit notamment au regard du reste de la review...) - Second temps : opposition sur le fait que pour moi, il s'agit d'un bon dessinateur au style maîtrisé et cerise sur le gâteau : le dessin est clairement au service de l'oeuvre. Par contre, à mon sens, les dessins sont également la force de l'historie en raison de cette osmose (ce qu tu sembles reconnaître mais en le classant quand même en point faible, penses-tu que l'historie aurait été aussi génial sans cet univers graphique? Tu précises même qu'on adopte les dessins pour peu d'avoir le courage de tenter.). Le véritable point faible concerne donc plutôt le public qui a du mal à se lancer en raison d'un style original. Mais peut-on reprocher à une oeuvre artistique de ne pas être tout public et de ne pas faire le choix le plus commercial (avec du jim lee :p) ? S'agit-il réellement d'un point faible car tu finis par les adorer ? Ou plutôt doit-on reprocher au public de pas tenter une oeuvre en raison de préjugés avec une dose d'obscurantisme ? Etant libéral, je pense que la réponse est non pour toutes mes questions... En définitif, j'ai l'impression que le point faible est au choix (attention : j'accentue volontairement l'effet) : le public est c*n ou l'auteur ne se met pas pas au niveau de ce public c*n. PS : il n'y a aucune agressivité dans mon commentaire mais seulement un point de vue et je n'entends pas dénigrer le travail et le temps passé sur cette review

  • RéactionsCritiques
    RéactionsCritiques

    il y a 10 ans

    Dans "les points faible" j'aurai bien mit le prix. A 20€ le tome, c'est hard.

    • susano-wo
      susano-wo

      En réponse à RéactionsCritiques

      il y a 10 ans

      Quand on voit les bouquins, ça les vaut largement les 20€. Milady propose un peu là l'édition ultime de cette oeuvre.

  • Huore
    Huore

    il y a 10 ans

    Suis je le seul à me dire que les couleurs flingues la dynamique et que 20e pour nous faire racheter un truc qu'on a déjà c'est une putain d'arnaque? Et non, rajouter deux bonus ne justifie pas d'avoir triplé le prix.

  • Bendak
    Bendak

    il y a 10 ans

    On sent le fanboy qui parle ;) C'est vrai que la série est sympa, mais je me rappelle de la première fois que je l'ai lu : Déjà les dessins j'ai pas DU TOUT accroché, mais c'est clair que ça s'arrange sur les volumes suivants, et c'est moins désagréable (et même beau). On s'y fait, et ça donne son charme à la série. Après, c'est peut être du à la traduction, mais par moment j'étais un peu paumé, parce que je pigeais pas la réaction de Scott. J'ai pas d'exemple précis, mais parfois j'avais l'impression que c'était une coquille vide qui sortait une réponse tout aussi vide. A part ça la série est sympa, mais je l'ai trouvée sans plus quoi. Je lui aurait donné entre 2,5 et 3,5 suivant les tomes en noir et blanc. Mais en ce qui me concerne les couleurs rajoutent un 0,5, c'est un vrai plus. Du coup je me laisserai certainement tenter par cette version.

  • Edelrik
    Edelrik

    il y a 10 ans

    Y'a toujours le coup de "la rampe de lancement McQuack" pour launchpad McQuack pour la premiere musique ? Ou c'est enfin bien traduit en flagada Jones ?

    • Gidg Walhamar
      Gidg Walhamar

      En réponse à Edelrik

      il y a 9 ans

      Non toujours pareil -_-

    • Gidg Walhamar
      Gidg Walhamar

      En réponse à Edelrik

      il y a 9 ans

      Non toujours pareil -_-