Amazing Spider-Man a été relancé en avril dernier et avec le retour de Peter Parker , Dan Slott semble s'orienter dans une nouvelle direction... Enfin, pas si nouvelle que ça finalement ! mais pourquoi cela fonctionne-t-il si bien ?


Dire que Dan Slott a chamboulé Peter Parker et son avatar, Spider-Man, c'est sous-estimé les événements. En effet, dès qu'il a pris seul les rennes de sa série, il a d'abord attribuer à peter son heure de gloire en lui faisant vivre sa vie rêvée. Il l'a ensuite détruit à petit feu deux années durant, le tout se cristallisant en sa disparition pure et simple de la surface du monde, envoyé hors de sa tête par l'un de ses pires ennemis, le Docteur Octopus . Pire, ce dernier a un temps été un meilleur Spider-Man que ne l'a jamais été Parker, avant de lui aussi tomber, par la faute d'un ennemi encore plus terrible du héros, considéré par beaucoup comme sa véritable Némésis.

Bref, après plus d'un an passés dans les limbes de son esprit, Peter Parker a repris possession de son corps et doit désormais s'habituer à sa nouvelle vie. Si Dan Slott a jusque-là surpris son monde en dynamitant la série Amazing, puis Superior Spider-Man à coup d'action décérébrée, autant dire que cette relance s'inscrit dans une volonté différente.
La stratégie du scénariste est désormais claire, il s'apprête  faire du neuf avec du vieux, et ce cinquième numéro en est la preuve parfaite.
 
Commençons très rapidement par J. Jonah Jameson qui bien qu'il ne soit plus à la tête de son journal compte bien se recycler en star du petit écran. Très rapidement dans ce cinquième, il montre qu'il a véritablement les dents qui rayent le parquet en s'improvisant reporter. En lui faisant quitter son journal et son poste de Maire, Slott le rapproche du personnage qu'il était précédemment. La seule différence étant que le média à sa disposition ne sera pas le même. C'est d'ailleurs lui qui clôt le chapitre en annonçant une véritable breaking news.

L'autre retour aux sources qui se manisfeste dans ce cinquième numéro est bien entendu celui de Felicia Hardy, alias Black Cat. Elle aussi a les dents longues puisqu'elle n'hésite pas à saisir des opportunités que l'on pourrait penser hors de sa portée, tout comme les autres protagonistes d'ailleurs. Felicia est de nouveau la criminelle qu'elle était et compte bien le faire savoir.

Mais dans ce numéro, nous découvrons surtout encore un peu plus Cindy Moon, alias Silk, introduite véritablement dans la quatrième itération. Si son background est plutôt léger - ce qui est tout à fait logique puisqu'elle a dû passer une bonne décennie dans une cave - ce personnage permet à Dan Slott de rapprocher Spider-Man de son animal totem, l'araignée. Les mots employés ne sont bien entendu pas un hasard puisqu'entre l'arrivée de Silk, et le retour annoncé de Morlun, le tout couplé à un instinct animal de sortie chez Peter, on ne peut que penser aux histoires de J. M. Strackzynski.

On reste également dans la plus pure tradition des comic books Spider-Man, avec quelques scènes dignes d'un soap opera, la plus marquante étant sans aucun doute l'entrée dans l'appartement de Peter d'Anna Maria.

Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que Dan Slott n'hésite pas à laisser certains éléments en suspens et construit ainsi sa nouvelle histoire au fur et à mesure, sans se presser... A l'opposée de l'avancement plutôt rapide de ce qu'il nous raconte donc. En définitive, s'il fait du recyclage de concepts, autant dire qu'il le fait plutôt bien puisque sa touche personnelle est présente à tout moment dans les dialogues, toujours bien écrits, mais surtout aussi dans sa manière très télévisuelle de raconter l'histoire.
 
Ce numéro cinq est encore une fois dessiné par Humberto Ramos qui avec son talent habituel parvient à accrocher le regard du lecteur même dans les scènes les plus calmes. Il faut dire que sa manière d'agencer ses pages y est pour beaucoup. La juxtaposition des planches donne l'impression qu'il se passe quelque chose d'important à tout instant. Il nous offre également une page dont lui seul a le secret, la seconde de ce nouméro, et autant dire que cette dernière fait que l'on reste d'emblée scotché au comic book. Pour un décryptage en règle des talents de l'artiste, nous vous conseillons au passage de vous pencher sur l'article de Bernard dato dans le dernier numéro de Comic Box fraichement publié.
On ne peut pas terminer sans saluer le travail d'Olazaba et Delgado qui mettent  toujours aussi bien ses dessins en valeur avec respectivement leur encrage et colorisation.


Bref, le retour d'Amazing Spider-Man est plus que jamais sur de bons rails et nous confirme que c'est bien dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures.


[conclusion=4][/conclusion][onaime]- La réutilisation de concepts
- Le rythme
- Ramos au top[/onaime][onaimepas]- The Eel[/onaimepas]