[Review VF] La Croisade de L’infini

[Review VF] La Croisade de L’infini

Bientôt, le film Les Gardiens de la Galaxie va sortir au cinéma, et fera entrer les films Marvel dans le cosmique. En parallèle, les comics, surtout du côté Avengers, s’intéressent de plus en plus à ce pan de l’univers. Bref, on peut affirmer sans se tromper que le cosmique a la côte en ce moment. Pourtant, ces histoires ne datent pas d’hier. On peut même dire que le fondateur de tout ça était surtout Jack Kirby. En effet, le célèbre auteur avait une passion particulière pour des histoires d’êtres surpuissants, célestes, spatiaux et au-delà de l’entendement humain. Il créa de nombreux personnages étranges pour Marvel. L’univers cosmique de Marvel apparut surement à la création des Quatre Fantastiques par Stan Lee et Jack Kirby. Par la suite, il se développa et atteignit de nombreuses autres séries, notamment les X-Men. Il y a cependant des périodes et des auteurs que l’on retient, et qui ont permis à ce pan de l’univers de survivre malgré parfois une séparation très nette avec le reste de l’univers Marvel Jim Starlin fait partie de ces auteurs. En 1973, il créa Thanos dans la série Iron Man, mais aussi Drax le Destructeur et Gamora, que l’on retrouvera dans les Gardiens de la Galaxie. Puis plus tard, à la fin des années 70, il reprit notamment le personnage d’Adam Warlock et développa son univers. Il créa un Space Opera complexe avec des thèmes théologiques et psychologiques assez forts. D’ailleurs, ce sont des récits très intéressants qui mériteraient bien une réédition française (Monsieur Panini ?). Bref, Starlin quitta Marvel durant les années 80, et y revint plus tard, notamment pour y écrire une trilogie qui restera dans les annales. Cet album La Croisade de l’Infini en est la conclusion.
 


 

Vers l’Infini et au-delà !

 
En 1991 sort The Infinity Gauntlet aux Etats-Unis : il s’agit du récit le plus connu de la trilogie. En France, ça sortira, à l’époque, sous le nom Le Défi de Thanos. L’histoire fait suite à Thanos Quest, une mini-série racontant la recherche des Joyaux de l’Infini par Thanos. Dans The Infinity Gauntlet, on découvre sa montée au pouvoir de ce dernier, et la lutte des héros de la Terre aidés entre autres de Warlock pour empêcher la destruction de l’univers. Le récit est palpitant, et fait intervenir de nombreuses entités cosmiques. Panini a réédité le récit d’abord dans un Best of Marvel en 2005 nommé Le Gant de l’Infini, puis en Marvel Gold en 2012. Thanos Quest, lui, a été réédité en kiosque dans le Marvel Universe 8 de juin 2013. La suite de la trilogie ne se fait pas attendre et sort aux Etats-Unis l’année suivante, en 1992. Cette fois-ci les héros s’unissent pour combattre Magus, la partie maléfique de Warlock, et l’histoire s’appelle The Infinity War. En France, le titre fut La Guerre du Pouvoir, puis La Guerre de L’infini que Panini réédite dans un Best Of Marvel en 2013. Et enfin, le dernier opus, The Infinity Crusade arrive l’année suivante, en 1993 aux Etats-Unis et se nommera Croisade Cosmique en France. Panini ne l’avait jusque-là pas encore réédité, mais c’est désormais chose faire avec le Best Of Marvel La guerre de l’Infini sorti en juin dernier. Bref, l’éditeur a fait du bon boulot pour ceux qui s’intéressent un peu à l’univers cosmique, puisqu’on a eu l’intégralité de la trilogie et son prélude (Thanos Quest) en environ deux ans, l’occasion parfaite pour rattraper son retard. On regrettera juste la réédition du Gant de l’Infini en Marvel Gold (souple) et pas en Best Of, ainsi que Thanos Quest en kiosque et pas en librairie.
 


 

L'homme est une femme comme les autres

 
Ça peut paraitre compliquer du premier abord, mais ça l’est encore plus ! Ce sont des récits très référencés, et une bonne connaissance de l’univers permet de mieux savourer certains détails. Mais il ne faut pas croire que c’est indispensable pour tout comprendre. L’histoire se veut finalement très accessible, quel que soit le tome de la trilogie. Dans La Croisade de l’Infini, c’est cette fois la partie lumineuse de Warlock qui pose problème : elle se matérialise sous la forme d’une femme appelée la Déesse. Comme les autres, c’est une mini-série de 6 épisodes, et on retrouve beaucoup de personnages de l’univers Marvel. La Déesse contrôle mentalement tous les héros et toutes les personnes qui ont une affinité à la religion ou au mystique, afin qu’ils l’aident dans sa tâche d’épuration de l’univers. Son but n’est pas très clair, mais son emprise mentale va stopper toutes les violences et toutes les guerres de la Terre puis du reste de l’univers. Seule la partie non manipulée des héros va lutter contre ça. Le scénario est probablement le plus faible des trois opus de la trilogie. On saisit mal pourquoi la part lumineuse de Warlock est une femme, si ce n’est pour changer un peu, ni pourquoi certains héros ne subissent pas le contrôle mental. Cependant, Starlin utilise de nouveau ses thèmes de prédilections : la religion, le bien et le mal. Et cette fois, nous avons une ambiguïté de taille : les héros luttent contre une déesse qui veut la paix dans le monde. L’histoire reste donc tout de même captivante. La religion dans l’univers Marvel est assez intéressante, car s’il n’y aucune ambiguïté sur l’existence d’un enfer, ou de dieux comme Thor, celle d’un dieu unique est, quant à elle, moins évidente. Du coup, cette histoire nous permet de voir quels sont les personnages plus croyants que les autres, ainsi que la présence d’une déesse unique dans l’univers.
 


 

Déesse Ex Machina

 
Le récit suit un rythme rodé maintenant. L’ennemi apparait et prend du pouvoir sans qu’on ne devine précisément son dessein. Les héros se réunissent, essaient de comprendre ce qui ne va pas et tentent des actions. Suite à l’échec de ces actions, des êtres plus puissants entrent en jeu pour les aider. Et on finit avec plein de combats. D’ailleurs, comme on a des héros manipulés, on a le droit à des combats entre super-héros. Ca fait très fan service, mais c’est toujours très sympa à découvrir. Surtout que c’est plutôt bien fait, et bien structuré. Comme d’habitude, Starlin n’a pas peur du démesuré et va très loin dans le délire. On y retrouve bien sur l’héritage de Kirby, que ce soit à  travers certains personnages ou dans le cosmique pur. On a aussi quelques deus ex machina, mais cela fait partie du jeu. En effet, on part du principe qu’en tant que simple humain, on ne peut pas concevoir la grandeur des puissances cosmiques. A partir de là, tout est possible et seul l’imagination de Starlin peut poser des limites. De plus, on regrettera certains grands absents. On aurait aimé voir plus d’entités cosmiques, ou des personnages comme Galactus. Alors oui, certains sont mentionnés et d’autres sont présents, mais ils font office de figurants. Eternité, Mephisto, Magus ou le Gardien par exemple font juste acte de présence.
 


 

La fin de l’infini

 
Ces problèmes de raccourcis ou de personnages peu développés sont peut-être dus au fait que Panini ait choisi de publier uniquement la mini-série principale. En effet, la saga est très liée aux séries Warlock Chronicles et Warlock and the Infinity Watch, dont les numéros sont censés s’interposer entre chaque épisode. Et même si c’était le cas des deux opus précédent de la trilogie, peut-être que ça se ressent plus ici. Je n’ai jamais lu ces séries, je ne peux donc pas dire si ça complète bien ou non l’histoire. Niveau dessin maintenant, c’est Ron Lim, déjà responsable du tiers final du Gant de l’Infini, et de tout La Guerre de l’Infini. On commence donc à connaitre son style, qui est très fin et très lisible. Forcément, ça a un peu vieilli, notamment au niveau des couleurs. Mais le trait est toujours très efficace, et c’est un plaisir de le voir dessiner une grosse partie des héros Marvel. D’ailleurs, au niveau des bonus, si Panini a très bien fait de mettre toutes les couvertures avec deux en bonus, on regrette que les quatre planches originales soient tassées sur une page. On aurait aimé voir ça de plus près, même si c’est mieux que rien. Enfin, juste un détail un peu gênant sur la traduction, Panini a choisi d’appliquer sa nouvelle politique qui consiste à garder les noms américains de certains personnages. Nous avons donc Susan Richards et les Avengers (au lieu de Jane Richards et les Vengeurs). On s’y est habitué sur les séries récentes, mais cela fait étrange sur les anciennes. Surtout que Le Gant de l’Infini et La Guerre de l’Infini ne sont pas traduits de cette manière, ce qui est dommage pour la continuité.
 


En Résumé

LES POINT FORTS

- Le top des histoires cosmiques de Marvel
- De nombreux super-héros
- Toujours aussi fou

LES POINT FAIBLES

- Le moins bon de la trilogie
- Certains personnages manquent

4

Culte

Conclusion

La Croisade de l’Infini conclut une trilogie commencée 3 ans plus tôt avec Thanos Quest. C’est toujours aussi culte, et Jim Starlin nous offre encore une fois un scénario démesuré et passionnant à suivre. Le rythme est effréné, et on ne s’ennuie pas. Ron Lim assure aux dessins, et c’est un plaisir de voir les nombreux héros réunis. Même si ce n’est pas forcément le meilleur récit de Starlin, ça ne reste pas moins une histoire à lire absolument si vous êtes attiré par l’univers cosmique de Marvel.

Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
Récap des annonces Panini issues de leurs Big News

Récap des annonces Panini issues de leurs Big News

06 Mars 2024

Beaucoup de choses

Rom et les Micronautes reviennent chez Panini

Rom et les Micronautes reviennent chez Panini

26 Décembre 2023

Encore des omnibus !

Sorties Panini de mars à mai, dont une collection de poche

Sorties Panini de mars à mai, dont une collection de poche

13 Décembre 2023

Un programme chargé

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 10 ans

    Mon avis Dernier volet cosmique des années 90 de Jim Starlin et Ron Lim... Un mystérieuse prédicatrice recrute les croyants parmi les super héros de la Terre pour menée à bien sa Croisade... Toujours du Grand Starlin et Lim. Du bon vieux cosmique Marvel des années 90. Certes les dessins de Ron Lim sont loins d'être les meilleurs du monde et de l'époque mais le scénario cosmique de Jim Starlin vaut le coup d'œil pour la conclusion de la trilogie de l'"Infini" de ce duo. Ma petite madeleine de Proust ! (J'avais à la l'époque l'intégrale kiosque de ce qu'on appelait à l'époque Croisade Cosmique. Incapable de remettre la main dessus) 4/5 aussi !

  • DAVID@57
    DAVID@57

    il y a 10 ans

    Petit coup de nostalie en voyant les dessins de Ron Lim moi qui ne ratait pas un numéro de Nova pour lire ses Silver Surfer.

  • susano-wo
    susano-wo

    il y a 10 ans

    Excellente critique ! J'ai encore plus hâte de le découvrir maintenant.