Les hommes et femmes qui font Marvel

Les hommes et femmes qui font Marvel

Voici la deuxième partie du dossier consacré à Marvel NOW!

Pour bien comprendre les choix effectués par Marvel à l'occasion de son relaunch appelé Marvel NOW!, il est intéressant d'étudier le fonctionnement de cette entreprise. J'utilise volontairement ce terme, et non celui d'éditeur, pour réduire la confusion de certains lecteurs. Nous allons donc passer en revue la répartition des tâches entre les différents éditeurs de Marvel (sous-entendu les individus) et déterminer les rôles des membre éminents de cette organisation afin d'appréhender les décisions prises sous un angle business. Il faut en effet parfois prendre du recul sur la vision qu'on a en tant que fan pour percevoir la stratégie d'une entreprise comme Marvel. Voici donc une plongée au sein de cette maison d'édition, qui a connu de profonds bouleversements ces dernières années. Cet article est basé sur une collecte personnelle de données, j'espère donc être à jour sur les mouvements internes au sein de Marvel, ce qui n'est pas toujours facile. Je vais aussi me concentrer sur les éditeurs actuel, mais il faut bien rendre hommage à celui qui a façonné cet univers :

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est intéressant de rappeler le rôle d'un éditeur. Je ne parle donc pas ici de Marvel mais du poste d'éditeur, occupé par des hommes (et des femmes, oui oui) qui sont en charge de la gestion des comics. Je vais me concentrer sur Marvel et son univers dit « classique » (80% des publications), avec une situation assez rare dans le monde (présent aussi chez DC) : l'univers partagé. Chaque mois, Marvel publie entre 40 et 50 comics présentant des histoires se déroulant dans un même univers narratif.

 

Il est important, dans un souci de compréhension et de respect des œuvres passées, de préserver cet univers de toute incohérence. C'est la continuité, principe fondamental chez Marvel. Quant on lit un comics Avengers, il faut que l'histoire prenne en compte les événements narrés dans la série Captain America si la série Avengers utilise ce personnage. Il peut bien sûr y avoir un décalage (dû à la publication mensuelle), mais quoi qu'il arrive, les deux séries ne peuvent se contredire. Bien sûr, il arrive que ce soit le cas, ce qui engendre des problèmes plus ou moins importants (de l'omission au fameux retcon).

 

La tâche de l'éditeur est de surveiller le travail des artistes afin de protéger la continuité. Ce n'est toutefois qu'une partie minime de son travail. Un éditeur est avant tout le garant de la publication d'une série. Il doit s'assurer, selon la périodicité choisie (un numéro par mois en général), de la sortie de chaque nouveau numéro. C'est à lui de tenir l'agenda. Il travaille étroitement avec le scénariste, le dessinateur, les artistes liés à la publication (encrage, colorisation, lettrage) et la partie administrative (impression, communication, commerce, distribution...). Marvel gère avant tout un catalogue de personnages. Un éditeur, en charge d'une série, assure le lien. Si un scénariste quitte une série, si un dessinateur est remplacé, l'éditeur est là pour poursuivre la publication, ce qui n'est pas toujours chose aisée.

 

Chez Marvel, les éditeurs ont un certain pouvoir, intervenant souvent dans les choix créatifs. Tout va dépendre du pouvoir délégué aux artistes. Une star comme le scénariste Brian M.Bendis se voit rarement refuser un choix narratif, sauf si cela va à l'encontre du plan de Marvel. Un scénariste débutant sera tributaire de la bonne volonté de son éditeur. Comme partout, c'est la relation entre un artiste et son éditeur qui va déterminer la marge de manœuvre du premier. Chacun défend son intérêt, et les retraites créatives, où les principaux scénaristes imaginent ensemble le futur de l'univers Marvel, est souvent l'occasion de mettre en avant le plan de chacun. Marvel a bâti son succès, ces dernières années, sur l'alliance entre des éditeurs forts et des scénaristes gérant sur le long terme le destin des principaux héros.

En analysant les crédits de chaque comics, on peut tracer un organigramme avec 4 pôles éditoriaux chez Marvel Comics (j’exclus ce qui n'est pas dans la continuité classique). Il y avait jusqu'à récemment 3 éditeurs seniors (pour l'ancienneté, pas l'âge) : Tom Brevoort (qui est aussi l'adjoint d'Axel Alonso), Nick Lowe et Stephen Wacker. Ce dernier a récemment rejoint la division animation de l'entreprise. C'est Nick Lowe qui reprend progressivement les séries éditées par Wacker, alors que Lowe, en charge de la franchise X-Men depuis la promotion de Axel Alonso au poste d'éditeur-en-chef (il faut suivre), laisse sa place à Mike Marts. Ancien éditeur des X-Men, il avait quitté Marvel en 2006 pour travailler chez DC sur certaine franchise nommée Batman en 2006. C'est donc un retour au source pour cet éditeur. Wacker a déjà cédé les séries Spider-Man à Lowe. N'étant pas dans la confidence, je suppose que les autres séries seront aussi sous le contrôle de Lowe.

L'EQUIPE DE TOM BREVOORT

Tom Brevoort est en charge de la franchise Avengers. Il ne travaille jamais seul sur une série. Il a sous ses ordres un Associate Editor, capable de gérer la série tout seul, avec parfois l'aide d'un Assistant Editor. Vous allez voir que le nombre d'éditeurs varient selon les série (de 1 à 4), mais pour les Avengers, c'est simple. Brevoort supervise ainsi Wil Moss sur les séries Avengers, New Avengers et Avengers World (les trois sont scénarisées par Hickman) ainsi que Mighty Avengers. Sur ces quatre séries, Wil Moss est assisté de Jake Thomas. Vous voyez donc la chaîne de management ? Wil Moss, assisté de Jake Thomas, édite ces séries se référant aux directives de Brevoort. Pour la gestion au quotidien, Hickman (et Al Ewing pour Mighty Avengers) se référent à Moss et sûrement à Thomas. Mais dès qu'il faut prendre une grosse décision, c'est Brevoort le patron.

 

Ce dernier gère aussi Secret Avengers avec Moss, mais cette fois c'est Jon Moisan qui est l'assistant, tout comme sur Avengers AI et Avengers Assemble, des séries éditées par Lauren Sankovitch sous les ordres de Brevoort. Moss et Moisan travaillent seuls sur la série Thor, et avec Sankovitch sur Loki Agent of Asgard (ce qui est logique, ce sont deux séries liées). Brevoort n'est pas crédité sur ces deux séries, mais doit sûrement garder un œil sur leur évolution. Il laisse aussi Bill Rosemann éditer Avengers Undercover avec Moisan comme assistant. Rosemann a été promu en décembre vers le service merchandising, mais il conserve l'édition de quelques séries, comme la sympathique Empire of the Dead. Pour finir sur le pôle d'édition « Brevoortien », il y a bien sûr Captain America et Silver Surfer, deux séries sur lesquelles Brevoort travaille directement avec Jake Thomas (et les artistes bien sûr). Jake Thomas a décidément de nombreuses responsabilité qui lui permettent d'éditer tout seul la nouvelle série Punisher, ce qui doit être assez sympathique comme travail.

 

Résumons : Tom Brevoort édite/gère avec son équipe les 9 séries Avengers ainsi que Captain America, Thor et Loki, Silver Surfer et Punisher. Ça vous donne un aperçu des liens entre ces séries. 

L'EQUIPE DE NICK LOWE

C'est la transition parfaite pour passer à l'ancien pôle éditorial de Wacker, qui est progressivement repris en main par Nick Lowe. Là aussi vous allez voir que plusieurs séries sont aux mains de quelques éditeurs, ce qui est une très bonne chose quand il faut regrouper les informations. Il y a déjà les 3 séries Spider-Man (Superior, Team-Up, Superior Foes). Les deux premières sont éditées par Ellie Pyle assistée de Devin Lewis. On retrouve ce trio (Lowe, Pyle, Lewis) sur Nova. Quant à Superior Foes, c'est Tom Brennan qui s'en occupe sous les ordres de Lowe.

 

Ellie Pyle semble jouir d'une certaine liberté en éditant toute seule Black Widow et Daredevil. Elle éditait aussi Moon Knight et Guardians of the Galaxy sous les ordres de Stephen Wacker, il faut donc voir si Lowe reprend ces séries ou la laisse autonome. On remarque que Nova et Guardians sont bien éditées par la même personne, ce qui laisse des passerelles entre ces séries pour un univers cosmique. Silver Surfer n'a toutefois aucun lien avec elles, que ce soit au niveau du scénariste ou de l'éditeur.

Toujours concernant Nova, sa présence dans la nouvelle série New Warriors se fait sous la tutelle de Sana Amanat, assistée de Devin Lewis. Ce duo s'occupe aussi de Ms Marvel et Captain Marvel, deux séries connectées, et Hawkeye. Nick Lowe a déjà repris en main Captain Marvel . Il gère aussi la nouvelle série événement (pour Marvel) Inhumanity avec Devin Lewis, ce qui montre qu'il a un contrôle direct (pas d'Associate Editor) pour ce projet qui a changé de main (scénariste et éditeur) une première fois. Dernière série de ce pôle, la mini-série événement Origin II. Nick Lowe s'en charge parce qu'il était l'éditeur-en-chef du pôle X-Men jusqu'à récemment.

L'EQUIPE DE MIKE MARTS

Passons au troisième pôle désormais dirigé par Mike Marts. Ici, c'est très simple, il n'y a que des séries mutantes. Amazing X-Men (qui va être reprise en main par le duo de scénaristes de X-Force, Kyle et Yost), All-New X-Men et Uncanny X-Men (par Bendis) sont éditées par Jordan D.White, assisté de Xander Jarowey. Ce dernier assiste Daniel Ketchum sur les séries Magneto et la nouvelle série X-Force, fusion de Uncanny X-Force et Cable & X-Force.

 

On retrouve Tom Brennan, sous les ordres de Mike Marts, à l'édition des séries X-Men (celle de Brian Wood) et Wolverine & The X-Men (par Jason Latour). Il est assisté de Frankie Johnson sur ces deux séries, et fait équipe avec Jeanine Schaefer sur X-Men, comme pour Origin II. Ce trio (Brennan, Schaefer et Johnson) édite aussi les séries Wolverine et Savage Wolverine , ce qui est logique, mais Mike Marts ne semble pas être directement impliqué dans la gestion de ces titres. A noter que le duo Schaefer/Brennan édite aussi la nouvelle série She-Hulk.

 

On finit cette analyse du catalogue Marvel NOW! par les séries qui n'ont pas d'éditeur senior à ma connaissance, mais que l'on peut regrouper en deux groupes. Il y a tout d'abord All-New Invaders et Fantastic Four (scénarisée par James Robinson), Indestructible Hulk , Iron Man et Iron Patriot. Ces 5 séries sont éditées par Mark Paniccia, assisté par Emily Shaw. Enfin, il y a All-New X-Factor, Thunderbolts et Deadpool, toutes les trois éditées par Jordan D.White. Voilà, vous connaissez maintenant certains rouages des séries Marvel. Comme dans toute entreprise, les choses évoluent et cet article pourrait bien être obsolète sous peu. Petite question logique pour voir si vous avez bien lu : qui a édité le crossover Infinity ? Tom Brevoort bien sûr !

Nous venons de passer en revue les principales séries Marvel. Tom Brevoort, Nick Lowe et Mike Marts gèrent respectivement les pôles Avengers, Spider-Man (et autres) et X-Men. Ce sont des Executive Editor, ou Senior Editor. S'ils ont une quinzaine d'éditeurs sous leurs ordres, ils sont tous les trois sous la coupe d'Axel Alonso, le remplaçant de Joe Quesada au poste d'Editeur-en-Chef depuis 2011. En tant qu'éditeur-en-chef, Alonso doit faire en sorte que chaque série sorte, et délègue ainsi ses responsabilité à ses Executive Editor. Il gère donc moins au jour le jour et plus l'évolution globale de l'univers Marvel. C'est à lui que reviennent certains choix cruciaux, ainsi que de nombreux arbitrages entre éditeurs.
 

Joe Quesada, un des hommes (si ce n'est CELUI) qui a relancé l'univers Marvel depuis 2000 (Marvel Knights, MAX, l'univers Ultimate, les crossovers à succès, c'est lui) est devenu Chief Creative Officer. En gros, et j'espère ne pas me tromper, il est responsable des créations, ce qui veut dire que c'est celui qui a le dernier mot au niveau artistique. Son travail est désormais plus en accord avec l'évolution multimédia de Marvel, ce qui fait qu'il se concentre moins sur les comics et plus sur le sort du catalogue Marvel en général (des milliers de personnages, et donc de licences, à exploiter).

Joe Quesada fait partie de l'équipe sous les ordres de Dan Buckley, le Publisher de Marvel pour le Print, Digital et l'Animation. Buckley n'est donc pas responsable de ce qui touche aux films ou au merchandising (jouets, jeux, etc.). Il a en revanche sous ses ordres Marvel Television, avec un certain Jeph Loeb à la tête de ce studio en charge de la série Agents of SHIELD (et celles à venir sur Netflix). Quant à Marvel Animation, ce studio est une division de Marvel Television (ce qui prouve que c'est Disney/Pixar qui est en charge de probables animés au cinéma). Eric Radomski est la personne-clé de ce studio. Petite précision : le numérique c'est un objectif crucial pour Marvel.

 

Résumons : Dan Buckley supervise les comics gérés par Joe Quesada, qui laisse à Axel Alonso la gestion courante des affaires, et la télévision avec Jeph Loeb et Eric Radomski. A leurs côtés, il y a les responsables de secteurs administratifs : George Beliard (Talent Relations) et C.B. Cebulski (Creator & Content Development) s'occupent de la gestion des artistes (trouver de nouveaux talents, gérer les contrats, etc.). Arune Singh est responsable de la communication et David Gabriel s'occupe des ventes (Marketing et Distribution). Voilà, vous avez les 8 personnes qui dirigent les opérations chez Marvel pour tout ce qui est comics et animation. Il faut bien sûr compter de nombreux employés ainsi que l'équipe d'éditeurs d'Axel Alonso. Je n'ai pas pris en compte les services généraux (comptabilité, juridique, etc.).


Cebulski et deux talents français qui travaillent avec Marvel

On remonte encore d'un cran dans les hautes sphères de Marvel avec les directeurs de production. Si Dan Buclkey est responsable de la publication des comics, Kevin Feige est devenu le boss de Marvel Studios alors qu'il n'était qu'un des producteur de l'équipe à l'origine. C'est désormais le président de Marvel Studios, entreprise à ne pas confondre avec les équipes de la Fox (franchise X-Men et Fantastic Four au cinéma) et Sony (Spider-Man and co).

 

Ces deux hommes semblent être sous les ordres de Alan Fine qui est Executive Producer chez Marvel Entertainment. C'est lui le chef de la production de toute œuvre Marvel, celui qui est chargé de publier des comics, produire des films, vendre des posters ou des autres produits dérivés (en tout cas leur licence). C'est l'ancien chef du Marketing de l'entreprise, et l'actuel dirigeant du comité créatif de Marvel. C'est le garant de la bonne gestion de l'univers Marvel, quel que soit le support (les comics et animés avec Dan Buckley, les films avec Kevin Feige). Il est aussi Executive Vice-President de l'entreprise en compagnie de John Turitzin, en charge de la partie administrative. Ces deux hommes (Fine et Turitzin) sont les deux derniers boss avant ZE Big Boss, mister Isaac Perlmutter, un gars qui aurait sa place en tant que personnage dans l'univers Marvel.

J'espère ne pas avoir perdu tout le monde depuis le début de cet article.Pour la peine, voici un petit dessin pour tout résumer :

 


 

Passons maintenant à Isaac Perlmutter. Cet homme mérite un paragraphe à lui tout seul. Déjà, c'est le CEO (le PDG) de Marvel Entertainement. En gros, le méga boss, c'est lui. Il faut savoir qu'il a gagné 1,5 milliards de dollars en vendant ses parts dans Marvel à Disney. Avec la mort de Steve Jobs, c'est devenu le premier actionnaire individuel de Disney. Cela vous place le bonhomme, et c'est sans compter sur les quelques anecdotes qui circulent sur lui. Il aurait pu se la couler douce depuis la vente de Marvel, mais cela aurait été moins marrant. Voici pourquoi.

 

Isaac Perlmutter a intégré dans les années 90 l'entreprise Marvel à travers son entreprise produisant des jouets Marvel (détenue avec Avi Arad, producteur de la première vague des films Marvel au début des années 2000 jusqu'à Iron Man inclus). Face au problème financiers de Marvel, il ne souhaitait pas voir son principal client disparaître et s'est donc intéressé à sa situation.

 

Quand Marvel a connu la faillite en 1996, une bataille s'est engagée entre les membres du comité de direction et les actionnaires. Perlmutter et Arad ont pris le contrôle de l'entreprise qui est devenue Marvel Enterprises puis Entertainment en se débarrassant des autres dirigeants, sortant de cette affaire avec environ un tiers des actions. L'entreprise a progressivement remonté la pente depuis 1998 avec les premiers films à succès, jusqu'à la nomination de Joe Quesada qui a véritablement relancé la division comics. Entretemps, Perlmutter réorganise l'entreprise, modifiant de temps en temps ses propres attributions.

 

C'est en décembre 2009 que la vente à Disney change sa vie. En plus de 10 ans, Isaac Perlmutter, avec son équipe, a fait de Marvel une entreprise valant 4 milliards de dollars. Il empoche dans l'affaire environ 1,5 milliard de dollars (eh oui). Il semble que 800 millions ont été versés en cash et le reste en actions Disney. C'est un mécanisme très courant dans le monde de la finance, les entreprises utilisant leurs propres actions pour acquérir celles de leur cible. Cette opération aura deux conséquences très intéressantes : Isaac Perlmutter va rester à son poste (pour veiller sur son magot ?) et intégrer la direction de Disney, ou tout du moins, grandement influencer cette entreprise depuis son bureau chez Marvel.

 

C'est comme Steve Jobs qui, après le rachat de Pixar par Disney, avait rejoint la direction du plus grand studio d'animation au monde avec de nombreuses idées qui ont permis à l'entreprise d'évoluer. Néanmoins, il y a une énorme différence entre Jobs et Perlmutter. Le premier est un geek qui a connu le succès en inventant l'informatique pour particulier. Le second est un vétéran de la guerre de 6 jours en Israël, qui a fait fortune aux USA comme de nombreux immigrés en arrivant sans un sou ou presque (250$ selon la légende). Autant dire que cela forge le caractère d'un homme. Voici la photo du monsieur utilisée dans les rares articles qui lui sont consacrés, en mode Mad Men, alors qu'il a maintenant 71 ans :

La légende veut aussi que Isaac Perlmutter n'avait aucune raison de vendre son entreprise, ce qui est vrai. Marvel cartonne, aussi bien en comics qu'au cinéma, pendant les années 2000. Disney a donc dû payer le prix fort, et Isaac Perlmutter a conservé ses fonctions tout en gagnant un pouvoir non négligeable chez Disney. Un exemple ? Le départ du PDG de Disney, Bob Iger, celui-là même avec qui il avait négocié le rachat de Marvel ! Au final, Isaac Perlmutter sort gagnant de ce deal, étant riche, conservant le contrôle d'une entreprise florissante (voir dominante à Hollywood) et s'attaquant à Disney, qui pensait prendre le contrôle de Marvel (chose qui inquiétait certains fans à l'époque). Et Isaac Perlmutter n'est pas du genre à jouer avec les dollars sans savoir de quoi il parle. Il contrôle tout, chaque dépense, chaque recrutement, chaque communication... Il n'a pas lu tout les comics Marvel, mais comptez sur lui pour réviser les encyclopédies et autres résumés pour connaître la valeur de ses actifs.

 

On ne va pas la lui mettre comme on dit vulgairement, et son management est en train de froisser de nombreux pontes du cinéma américain. Son obsession des coûts, liée en partie aux folies financières de Marvel dans les années 90, lui ont permis sa réussite, mais il semble, selon les rumeurs et articles, que cela s'accompagne d'un caractère exécrable. Je ne connais pas cette personne et je ne vais pas critiquer un homme qui a connu une telle réussite, d'autant plus qu'il a accompli de grandes choses pour Marvel ces quinze dernières années. Il est juste important de savoir que son style de management se répercute dans toute l'entreprise. Marvel a de l'or entre les mains, et sa bonne gestion (voire sa gestion inédite pour une telle entreprise) encadre toute sortie de route pour l'instant.

 

Isaac Perlmutter fait partie des ces entrepreneurs qui transcendent leur équipe, quitte à ce qu'on dise de lui qu'il ne faut surtout pas éveiller son intérêt pour éviter ses colères. Toutefois, jamais un Ancien employé ne l'a critiqué publiquement, et il semble en bon terme avec son Ancien associé, Avi Arad. Le succès attise les commérages, et on ne sait même pas si la photo que l'on a de lui est vrai ! C'est donc un personnage bien mystérieux, tel un génie du crime qui préside à la destinée de Marvel. Il y aurait tant de rumeurs et accusations à colporter sur cet homme (racisme, licenciements litigieux, le fait qu'il serait constamment armé, sa gestion du coût du papier toilette, son contrôle des rencontres entre ses employés et ceux de Disney...). Isaac Perlmutter est un personnage fascinant à la tête d'une entreprise fascinante.

Marvel NOW! est le point d'orgue du sauvetage de cette entreprise débuté il y a 15 ans, de sa remise sur pied à sa propulsion au firmament hollywoodien. Maintenant que vous connaissez un peu mieux le fonctionnement de cette entreprise, nous allons étudier dans le prochain numéro de ce dossier l'équipe artistique, c'est à dire les artistes employés pour lancer cette nouvelle ère de l'univers Marvel.  

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  • cosmos
    cosmos

    il y a 10 ans

    Merci beaucoup pour cet article très instructif, ça fait un moment que je me demande "mais... ça fait quoi un éditeur exactement ?"

  • Daft Venom
    Daft Venom

    il y a 10 ans

    Article sympa et qui sort des sentiers battus, je dois avouer que je ne connaissais pas Isaac Perlmutter, serait il le Daft Punk des comics?

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 10 ans

    Un dossier très intéressant mettant d'autres visages sur les boss que ceux que l'on voit le plus comme Feige, Quesada et d'autres !

  • Lefeuvre
    Lefeuvre

    il y a 10 ans

    Excellent ! J'ai appris beaucoup de choses, principalement en haut de la pyramide. Pas tout retenu évidemment, mais plus au fait du truc. Et sans Stan Lee au début, ça n'aurait pas été aussi juste. Juste une petite annotation/remarque symbolique/trait d'esprit (choisir la bonne mention), il manque juste un nom au-dessus de Isaac Perlmutter : Cette chose avec des milliards d'yeux, de mains, et de cerveaux : nous-mêmes, les lecteurs ! J'essaie (et ce n'est pas toujours facile quand on voit la solidité et la hauteur de cette organigrame façon "World Company")de me rappeler que sans notre accord global(acte d'achat), ils ne valent plus grand chose. Je reste attentif aux directions que prennent les personnages, conscient à ma microscopique échelle, qu'acheter, c'est souscrire, et vice-versa. Fin du "prêche". Encore bravo.

  • petermoineau
    petermoineau

    il y a 10 ans

    Très bon article ! Bravo ;) Pour ceux que ça intéresse l'affaire Perlmutter on ne peut que conseiller le très enrichissant documentaire "Marvel Renaissance" de Canal + qui a accompagné la diffusion d'Iron Man 3 sur la dite chaîne.

  • Leto
    Leto - Rédacteur de l'article

    il y a 10 ans

    De rien ! @Daft Venom : Daft Punk ou Dark Vador, au choix. @Lefeuvre : je ne pense pas qu'on puisse dire que les lecteurs sont au dessus du PDG. Déjà, les lecteurs ne sont pas propriétaires de l'entreprise. De plus, les lecteurs ne seraient pas fans si on ne leur proposait pas de bonnes histoires (c'est un peu l'oeuf ou la poule mais ça commence par une entreprise qui cherchait dans les années 60 à faire des bonnes histoires). Sans les lecteurs, Marvel n'est rien, mieux sans fans, ce n'est rien, mais le public se renouvelle constamment, donc n'a pas toujours une prise assez forte pour faire pression. @Petermoineau : je n'ai pas encore vu ce doc, il faut que je le fasse

  • scapoli
    scapoli

    il y a 10 ans

    Excellent article, bravo ! À la fois très clair et plutôt exhaustif, rien à redire.