Je vous avais déjà proposé la semaine dernière un
Zap'DC spécial puisqu'il était consacré aux séries mettant en scènes des héroïnes. Je vous propose de renouveler l'expérience en vous présentant un Zap écrit avec...retard. Retard c'est cet ami qui squatte toujours quand on ne veut pas de lui, et même si on le voit arriver de loin, on ne parvient pas, bien souvent, à l'éviter.
Et comme bien souvent il n'arrive pas seul, le Zap'Marvel a pu lui aussi bénéficier de son aide pour sa sélection hebdomadaires.
Bonnes lectures, à la semaine prochaine...et toutes nos excuses !
Earth 2 Annual 2
Il aura fallu attendre un deuxième annual et un changement de scénariste pour enfin découvrir l’identité du
Batman de Terre-2… dans un récit absolument parfait, servi par Tom Taylor. Le scénariste maîtrise ses dialogues, le déroulement de l’action, les indices qu’il laisse glisser tout au long du récit raconté par le
Chevalier Noir . Evidemment on ne saura jamais vraiment si l’intrigue, l’idée originelle est de son ressort ou de son successeur, Robinson qui avait déjà placé cette série sur de bons rails. L’unique reproche qui pourrait être formulé ici, et qui n’en est pas réellement un, serait de faire remarquer que les dessins de Nicola Scott auraient pu hisser cet épisode au Panthéon du New 52 (où il se serait senti bien seul, avouons-le). Mais Robson Rocha qui remplace l’artiste s’en tire bien, en proposant des dessins classiques mais efficaces. Surtout au niveau des représentations des visages et des émotions qui s’y inscrivent. Ce qui pourrait paraître accessoire dans d’autres circonstances, ici, se révèle être crucial puisque la puissance de ce récit ne se situe pas dans l’action mais bien dans les sentiments qui habitent les personnages. A tel point que ce titre aurait dû être livré avec une webcam pour également découvrir en temps réel la réaction du lecteur lors de la grande révélation. Par moment on retrouve même la même ambiance que dans le
Batman Earth-One de Johns et Frank, avec cette esprit de réécrire du mythe de
Batman en déplaçant quelques invariants pour bouleverser le
statu quo mis en place depuis si longtemps. Et la lecture de cette histoire se complète à ravir avec celle de l’
annual de
Worlds’ Finest (voir ci-dessous). Sans oublier ce clin d’œil hommage impossible à rater au dessinateur et scénariste Francesco Francavilla. En espérant que ce ne soit pas un message que Taylor aurait souhaité faire passer.
Worlds’Finest Annual 2
Pour ce premier annual, trois petites histoires qui replongent les héroïnes dans leur Terre d’origine, Earth-2. La première met en scène une aventure de
Batman et
Robin , alias la fille de
Batman et
Catwoman , la deuxième voit
Supergirl se démener dans un drame ironique et enfin la dernière conclut en beauté avec l’arrivée de nombreuses personnalités déjà aperçues dans les deux autres séries qui se déroulaient sur cette Terre,
Earth-2 la bien-nommée et
Batman-Superman. Enfin on retrouve un semblant de « legacy heroes » dans ces pages, cette caractéristique qui définissait les membres de la JSA avant reboot. Ces héroïnes veulent prendre la relève de leurs parents (au sens large puisque
Supergirl est la cousine de
Superman ) et prouver qu’elles en sont dignes. Et cela est retranscrit par Paul Levitz dans de courts épisodes plutôt simples mais qui remplissent parfaitement leur rôle. D’un côté Robin fait ses armes pour devenir plus puissante tandis que
Supergirl noue un lien très forme avec l’humanité qu’elle n’a pas. Puis enfin les deux héroïnes s’allient pour affronter un personnage qui a changé de couleur de cheveux depuis les années 80, sous l’œil protecteur de leur figure paternel. Une caractérisation au poil, un dernier chapitre qui n’apportera peut-être rien au crossover qui débute mais qui aura le don de boucler la boucle, d’enfin lancer la notion d’héritage et de succession des grands héros. Avec l’
annual d’Earth 2, définitivement le duo de lecture gagnant de la semaine.
Green Lantern Corps Annual 2
Dans cet
annual plutôt épique sont enfin dévoilés les incroyables plans mis en place par Venditti dans ses deux séries,
Green Lantern (avec le scénariste Jensen) et
Green Lantern Corps, depuis au moins le #21 de cette dernière. Dommage qu’il n’ait pas bénéficié des mêmes mises en avant que Geoff Johns lors de ses précédents crossovers puisqu’il s’en agit bel et bien d’un ici, à la portée aussi importante que
Lights Out, déjà écrit en partie par Venditti,… mais malheureusement aussi mal amené par le scénariste. Là où cet annual parvient enfin à réunir toutes les pièces d’un puzzle qui avait du mal à prendre forme, son découpage chronologique, tout d’abord, le dessert au plus haut point. Alternant les flashbacks sans vraiment savoir quand se situe la période de référence pour raconter ce qu’il se passe onze heures plus tôt, l’unité spatio-temporelle est très instable, car on change aussi souvent de lieu. De plus l’accumulation de noms d’ethnies, de planètes n’aide vraiment en rien la compréhension de cette histoire. Mais franchement, même si elle nécessite une relecture et de replonger dans les précédents épisodes, une fois toutes les clés en main on assiste alors à un récit épique, une sorte de bataille tripartite, avec des alliés surprenant qui rappellent la pas-si-célèbre-mais-pas-si-mauvaise série avant reboot
R.E.B.E.L.S. Il ne serait pas étonnant de voir les éditeurs tâter le terrain pour justement lancer une nouvelle série cosmique avec cette nouvelle équipe de renégats comme protagonistes. En attendant, ce groupe est utilisé à bons escient ici, pour préparer un nouveau bouleversement dans l’univers des
Green Lantern . Et tout comme Johns l’avait fait avant lui, Venditti n’hésite pas à puiser des pistes d’intrigue dans le run de son prédécesseur sur la précédente série
Green Lantern Corps pour faire frémir d’impatience les lecteurs les plus assidus.
Batman and
Robin annual 2
Décidément les
New 52 ne parviennent pas à faire le deuil de
Damian . Après une mini-série
Damian son of
Batman qui trouve sa conclusion également cette semaine, ce deuxième annual offre encore une fois l’occasion de pleurer sa disparition. Mais heureusement la séquence émotion est de courte durée, puisqu’il surtout question ici de la première semaine d’action du premier
Robin , Dick Grayson. L’occasion aussi de rendre au titre de cette série son véritable sens. Retour dans le passé donc, mais on ne sait pas vraiment combien d’année en arrière, les éditeurs n’étant toujours pas à l’aise avec la chronologie du
Batuniverse. Dick trépigne d’impatience à l’idée d’endosser le costume de
Robin pour la première fois et la première double-page qui ouvre son récit est tellement spectaculaire qu’on s’attend à s’en prendre plein les yeux. Sauf que malheureusement, la qualité des dessins souffre d’un déséquilibre entre les traits de Mahnke et de Gleason. De riches pleine-page sauront tout de même égayer la lecture, notamment celle figurant le portrait du vilain de cette histoire, au look sorti tout droit d’un épisode de
Buffy contre les Vampires. Hormis ce détail, aucune grande surprise dans cet
annual, écrit par Tomasi, qui joue toutefois complètement son rôle de support pour une histoire annexe hors-continuité. Rien d’incontournable non plus, les personnages jouent les rôles qu’on s’attend à les voir jouer. En raconter ce Week One tandis qu’ailleurs on traite du Zero Year de
Batman , se confirme la volonté de réécrire le mythe de
Batman (et
Robin ) en refusant de faire mention du canonique label « Year One », exploité à toutes les sauces avant le reboot.
Forever Evil A.R.G.U.S. 4
Ce n’est pas que cet épisode est mauvais, il est juste moins bon et intéressant que les autres présents dans cette sélection. Tant au niveau de l’histoire que des dessins fébriles de Neil Edwards (du même niveau que dans les pages de
Green Lantern Corps). Sans oublier la couverture à la fois mensongère et plutôt spoilante. Aussi parce que les personnages présents ne sont pas des plus charismatiques. Et même si, avec du recul, cette mini-série sera sûrement celle par laquelle la résolution de l’ère Forever Evil arrivera, il ne s’y passe rien de bien passionnant. Si c’était le cas, la série Firestorm n’aurait pas été annulée, puisqu’il y est essentiellement question de ce super-héros à la tête incandescente, de sa recherche et de ses ennemis. Sans oublier évidemment un Steve Trevor toujours aussi alerte, et qui continue de jouer avec des clés (sûrement l’influence de la série Locke & Key). Sans toutefois bénéficier d’une caractérisation bien poussée de la part du scénariste Sterling Gates. Dommage de ne pas en apprendre plus sur l’intrigante équipée apparue dans le
cliffhanger du précédent épisode.
Exit également Dr Light, il cède sa place à une nouvelle venue qui en laissera plus d’un bouche bée, comme les représentations des figures féminines dans les dernières pages. Qui rendent un peu l’épisode… Oui ?!, qui a dit sexiste ?
Justice League Dark 27
Les quinze premières pages de cet épisode sont plutôt incroyables. Avec les dessins époustouflants de Mikel Janin comme il a l’habitude d’en servir depuis le début de la série, DeMatteis parvient encore une fois à rattraper les bêtises de Fawkes et à rendre un récit cohérent, théâtral avec des retournements de situations qui ne procurent aucune sensation d’exaspération, malgré un scénario qui avait tendance à tourner en rond.
Jusqu’à cette quinzième ou seizième page, jusqu’à cette réplique tellement bateau, kitsch, cliché qu’on la pensait banni à tout jamais des œuvres culturelles : « Suivez vos cœurs ». Et soudain, on ce chapitre voire tout le crossover perd quasiment toute crédibilité vu ce qu’il advient des personnages présents. De nouveaux tours de magie illuminés par les couleurs de l’arc en ciel donnent un nouveau visage à l’histoire. On la sent justement bâclée, hâtée. Et même si on attendait cette conclusion depuis quelques épisodes, on s’en retrouve presque déçu d’y arriver aussi vite. Au moins la franchise Dark et le monde magique du DC Universe s’en retrouve changé pour quelques temps.
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