[Zap'DC#37] Semaine 1 (Forever Evil)

[Zap'DC#37] Semaine 1 (Forever Evil)
Bienvenue dans ce premier Zap'DC de l'année qui vous propose, je vous le rappelle, une sélection des titres sortis durant la semaine et garantie sans spoiler. L'occasion de vous souhaiter mes meilleurs voeux, de saines lectures qui permettront toujours de développer votre esprit critique. 
Et cette semaine, il avait tout intérêt à être bien affuté cet esprit avec la dizaine de titres que DC a publiés, estampillés New 52. A noter que cette semaine la série The Green Team s'achevait en toute discrétion. Une conclusion qui ne méritait pas selon moi une chronique tellement la série s'est révélée être un fiasco à l'inspiration douteuse pas si éloignée du plagiat.
Pour bien commencer l'année, n'oubliez pas non plus de consulter le Zap'Marvel de Susano. 
Bonnes lectures et à la semaine prochaine.




All Star Western 26 (5/5)
 
Un titre dont on ne parle pas assez en France mais qui gagne à être connu tellement la qualité des histoires est la même depuis le début. Et cet excellent en est la preuve. Complétement déjanté, à l’opposé de l’esthétisme présent dans les autres séries mettant en scène des super-héros en collant, le duo Palmiotti et Gray savent raconter des histoires avec l’accent du sud des Etats-Unis. Et même si on ne comprend pas tout ce que baragouine Jonah Hex, on aime ses excès de colères, ses délires provoqués par l’abus d’alcool ou un empoisonnement par une fleur qu’on n’aurait jamais pensé retrouver dans cet univers. C’est essentiellement à ce niveau qu’on prend conscience du talent des scénaristes car déjà bien plus tôt ils sont parvenus à faire passer l’arrivée de Jonah à notre époque comme une lettre à la poste. Rendant même ses aventures encore plus rocambolesques. Mais ici ils mettent la barre encore plus haut en le faisant côtoyer deux personnages de la franchise Dark : Swamp Thing et Constantine, avec une intrigue extraterrestre en arrière-plan. Si l’annonce paraît déconcertante, il n’en est rien en lisant cet épisode. Un pur concentré d’action, nourrie par des dialogues au vocabulaire fleurie, à l’image d’un personnage qui n’a pas changé d’un iota depuis le début de la série. Une introduction à faire pâlir plus d’un surréaliste cynique. Et une équipe créative qui a joué le jeu à fond en distinguant la première partie du reste du numéro. Et ce cliffhanger qui crée un sentiment plutôt rare en ce moment, de l’impatience, pour les scènes décalées qu’il promet.
 

The Dark Knight 26 (3,5/5)

Gregg Hurwitz s’essaie à un nouveau jeu auquel Tomasi s’était déjà adonné dans Batman et Robin 18, certes, dans un autre contexte : le comics muet. Avec  cette absence de dialogue, ici, le scénariste joue la carte de la catharsis inversée pour plonger le lecteur dans le même état que les personnages principaux. Parmi lesquels ne figurent pas Batman . Résultat, on se concentre doublement sur les dessins au style très brut de Ponticelli, sur les émotions parfaitement représentés, de la tristesse à s’en arracher le cœur à la rage. A tel point que le dessinateur prend le parti de représenter les yeux de Batman sous sa cagoule, fait plutôt rare. Evidemment la vingtaine de page se lit plutôt vite mais le scénariste parvient à ménager son petit suspense. D’entrée de jeu il est annoncé que cet arc sera composé de deux épisodes. Puis au fil des pages, tout semble indiquer que cette cynique histoire prendra des airs de conte de Noël à la conclusion évidente. Et sans vraiment y prendre garde, l’histoire connaît un rebond qui élève encore un peu plus le niveau du scénario, même si finalement, avec le recul, l’histoire restera plutôt anecdotique. Car il est tout de même dommage de constater que les regards tout d’abord dirigés vers les trois personnages féminins se déplacent irrémédiablement vers Batman , qui aurait presque tendance à leur piquer leur rôle. Au lieu d’assister à un coup de gueule engagé de la part du scénariste, on n’aura filament qu’une énième histoire du Chevalier Noir , avec un point de vue original.
 



Aquaman 26 (2,5/5)

Geoff Johns concluait son run le mois dernier et vient de transmettre le flambeau à Jeff Parker après avoir hissé ce titre en haut de la vague. Si ce premier épisode ne permet pas encore de noter la patte du nouveau scénariste, il est à noter déjà que le vocabulaire semble un peu plus recherché que celui de Johns, alors beaucoup plus accessible. Surtout que Parker n’hésite pas à lancer une intrigue autour de problèmes sismiques et de gros monstres qu’on croyait endormi mais sans grande conviction, comme s’il tâtait le terrain. En s’éloignant aussi, sûrement momentanément, de la conclusion ouverte créée par Johns dans l’épisode précédent. Mais les principaux thèmes abordés ici ne sortent pas des sentiers battus, le jeune scénariste ne voulant pas non plus lâcher le garde-fou trop vite : de la politique avec un couple royal toujours en manque de reconnaissance et qui n’accepte pas tout à fait leur statut et  donc cette grosse créature marine qui ravage tout sur son passage. Ce qui entraîne le gros combat de l’épisode, entre elle et Aquaman , qui franchit tout de même un nouveau cap en s’envolant dans les airs de façon spectaculaire. Une manière pour l’auteur d’expliquer ses objectifs pour le personnage ? Dommage dans ce cas que les dessins ne soient pas toujours à la hauteur de ses ambitions. Si on connaissait déjà le trait professionnel de Pelletier, celui de Dias, venu lui prêter main forte joue assez bien le jeu mais est-ce parce qu’il débute ou à cause de l’encrage mais ses dessins semblent plus froid, moins précis et moins détaillé. Rien de bien grave puisque le contrat est rempli mais suffisamment pour s’apercevoir du changement d’artiste.  
 

Superman unchained 5 (2/5)

Quelques semaines de retard n’auront pas donné à cet épisode le coup de génie dont il avait besoin. Ne vous méprenez pas, il est juste à l’image de ce Snyder et Lee ont accompli jusqu’ici : visuellement c’est beau, surtout que Dustin Nguyen vient aider Jim Lee en produisant des planches qui donnent l’impression d’être réalisées en aquarelle pour créer une ambiance enfantine lors des flashbacks. Et les petits coups de traits de Lee un peu partout, à la longue, on s’y fait. Mais par contre Snyder ouvre les vannes en termes de dialogues interminables, lents, barbants, sans doser. A l’instar de ce qui a été dit pour les précédents épisodes, le scénariste est toujours dans l’extrême. Soit il lâche trop, soit il ne lâche rien. Et ici dans la première moitié de ce chapitre, il ne se passe rien. Ascension raconte enfin ses motivations à Lois Lane ainsi que sa création, ce qu’on attendait depuis plusieurs numéros, tandis que Wraith et Superman , eh bien, ils échangent des propos sur le patriotisme et le sentiment d’appartenance à une culture, un pays. De façon ironique, c’est celui qui ressemble le moins à un Terrien et encore moins à un Américain qui va expliquer à l’autre pourquoi il doit soutenir son pays, même si finalement, il n’en fera jamais vraiment partie, puisqu’il vient d’ailleurs. Un discours qui n’a rien d’innovant dans l’univers de l’Homme d’Acier, puisque combien de fois lui a-t-on, ainsi qu’au lecteur, rabâché qu’il est à la croisée de deux civilisation. Puis vient la deuxième partie où Snyder coupe un peu les vannes et équilibre un peu les monologues avec des coups de théâtre et du sensationnalisme. Si l’histoire imaginée par le scénariste se dévoile de plus en plus, on regrette l’absence du côté « déchaîné » de Superman et encore plus dans ces pages. 




A.R.G.U.S. 3 (4,5/5)

Le salut de Forever Evil viendra-t-il finalement par ce titre qui pourtant semblait laisser tout le monde indifférent ? C’est bien probable car dans ce juste équilibre entre la magie, un thème cher à l’éditeur depuis le reboot, la mythologie puisque le protagoniste reste Steve Trevor, l’ancien amant de Wonder Woman et les personnalités flous de la majorité des personnages, ni bons, ni mauvais, cet épisode est riche de plusieurs intrigues qui contentera tout le monde. Entre les clins d’œil aux premières aventures de l’Amazone, à la série Firestorm New 52, la création d’A.R.G.U.S. qui continue d’être explorée et les passages liés à l’histoire principale Forever Evil, tout y est pour accorder à cette mini-série son statut de tie-in aux nombreuses références. Si Trevor reste le héros à la noble quête qui consiste à retrouver sa dulcinée, les moyens qu’il emploie restent inconnus voire douteux. Tout comme Killer Forst qui gagne en présence grâce à l’écriture de Sterling Gates, ponctuée de piques humoristiques qui détendent l’atmosphère. La plus-si-vilaine-que-ça trouve enfin sa place et apporte une touche d’émotion que l’on ne trouvait malheureusement pas chez un Trevor peu convaincant. De son côté avec le (les) Dr Light, le scénariste joue la carte nostalgie en laissant pointer des indices que les lecteurs de Crisis on Infinite Earths sauront lire. A tort peut-être, puisque Gates semble maîtriser son histoire donc aussi ses fausses pistes. Mais l’épisode est rythmé par l’arrivée de nouveaux personnages, aux bons moments, l’intrigue principale avance doucement mais sûrement et les dessins de Neil Edwards restent abordables même si perfectibles.
 

Justice League Dark 26 (3/5)

Du côté du crossover dans le crossover Blight, après deux épisodes relativement plats menés par Ray Fawkes, DeMatteis reprend enfin les choses en main pour envoyer une bonne vague d’action fraîche. Et pas de celle à faire traîner notre nouveau groupe de la Justice League Dark pendant une quarantaine de page et à les faire se battre contre une entité dont l’origine est toujours un peu floue, il faut l’avouer. Ici ils sont parvenus grâce à un subtil stratagème dont on ne comprend tout de même pas tous les aboutissants à fuir ce Blight. Où s’arrête le pouvoir de cette fameuse marque de Dun-Kon-Wen ? Où commence celui du Bâton d’Asclepios…ami lecteur ne commets pas la même erreur que moi : ne cherche pas à tout comprendre. Déjà que les événements vont à une vitesse à donner le tournis, on ne va pas exiger qu’on nous explique tout. D’autant que fort heureusement, cette partie est tellement peu maîtrisée par le scénariste (sûrement un coup de Fawkes qui voulait déjà se venger de DeMatteis et de ses concepts obscurs) qu’il la balaie en un tour de main en ressuscitant ni plus ni moins Sea King, l’équivalent d’Aquaman et membre malheureux du Syndicat du Crime . Et là pour le coup et source d’un mauvais équilibre, le scénariste prend bien le temps de prendre la main au lecteur et de lui expliquer pourquoi Sea King n’est pas vraiment mort. Une lourdeur narrative qui venait s’ajouter au changement de décor sans transition et la vision d’un Constantine qui se balade en plein océan sans souffrir du manque d’oxygène. Et puis retournements de situation dans dernières pages, là c’est le lecteur qui manque d’oxygène, et pour la première fois depuis le début de cette ère Forever Evil, une phrase vient en tête : ça va trop vite, et ce n’est pas pour autant meilleur.
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  • Roronoa
    Roronoa

    il y a 10 ans

    Oui c'est que pour ce Aquaman, les traits de Dias sont...comment dire... pas à mon goût lol

  • Lightsplasher
    Lightsplasher

    il y a 10 ans

    Chui pas totalement d'accord avec Superman Unchained , les flashbacks sont vraiment sympa à mon goût, quand à l'intrigue avec Ascension , même si les dialogues sont pas excellent , l'échange avec Wraith sur son identité et son futur sont tellement bien mis en scène par Jim Lee qu'elle permet d'apporter de la fraîcheur et de se distinguer des deux premiers numéros