[Zap'DC#26] Semaine 42 (Forever Evil, Lights Out)

[Zap'DC#26] Semaine 42 (Forever Evil, Lights Out)
Les séries continuent de reprendre ou de lancer de nouveaux arcs après l'interruption. Et on verra que pour certaines les intrigues sont bonnes mais souffrent d'une mauvaise narration. Voilà pourquoi cette semaine de sorties n'est pas des plus exceptionnelles même si les tie-ins de Forever Evil continuent de construire un crossover profond, réfléchi qui ne se limite pas à des enchaînements de combos cosmiques.
Le week-end dernier avait lieu un petit rassemblement entre passionés de comics, une sorte de brocante à l'esprit de réunion identique à celui d'un plan-tuning sur le parking du supermarché la nuit. Je veux bien sûr parler de la NYCC qui a été l'occasion pour les éditeurs de dévoiler quelques surprises.
Mais le Zap'DC 25 était pourtant bien au rendez-vous. Le voici si vous l'avez manqué, perdu dans le flot incessant de news que mes collègues ont relayées jour et nuit. Je parlais notamment des premiers tie-ins de Forever Evil.
Et comme chaque semaine, Susano tente de nous faire croire dans son Zap'Marvel que le crossover Infinity de la concurrence est aussi puissant que celui de DC.
Bonnes lectures et à la semaine prochaine.





Batman and Two Face 24 (4,5/5)
Cet épisode va sûrement faire grincer des dents. Mais pas les miennes. Et je vais même oublier toute objectivité et prendre parti pour le culot de Tomasi. Cependant avant cela, un petit coup de gueule qui s’adresse à l’équipe éditoriale : vous avez laissé Morrison tuer le dernier Robin en date. Le concept des 5 épisodes reprenant les cinq étapes du deuil était un exercice parfaitement réussi. Mais transformer la série Batman and Robin en Batman and Two Face nuit à toute crédibilité. Il existe déjà une série dans la franchise Batman qui met en avant les plus grands ennemis du Chevalier Noir . Il s’agit de The Dark Knight. Et tant qu’un nouveau Robin n’aura pas été nommé, cette série devrait être suspendue.
Revenons à cet épisode qui rassure d’emblée sur plusieurs points. Tout d’abord Tomasi compose avec l’héritage morrisonien, la cohérence est donc au rendez-vous. Mais surtout, dès la première page, on comprend que le scénariste va entraîner le lecteur sur un terrain à moitié escarpé : l’intimité de Double-Face. L’épisode du Villains Month n’était que les prémices de ce qu’il y a découvrir ici : les nouvelles origines de l’ancien procureur Harvey Dent . Rien que cela oui. Si le canon du mythe reste l’attaque à l’acide par Maroni, l’arme est ici toujours identique mais pas le coupable. Et cette version ici est clairement plus effrayante que les vieux mafiosi de Gotham. D’autant plus que la fureur que cette personne porte en elle est parfaitement représentée par les dessins de Gleason. Le filet de bave qu’il dépeint n’est rien d’autre que le symbole de la rage qui l’habite. Tomasi a donc osé réécrire les origines de ce personnage charismatique du Batuniverse en y ajoutant la touche moderne nécessaire pour rendre le récit plus sérieux et plus bouillonnant de colère. Une réussite qui n’appelle qu’à découvrir très vite la prochaine rencontre entre les deux protagonistes, la belle et la bête.



Animal Man 24 (3,5/5)
C’est un peu la semaine des faux départs depuis ce Villains Month. Et même le grand Lemire y passe. Pour une fois que l’une des histoires du scénariste se trouve au creux de la vague, non seulement on le fait remarquer mais surtout on y accorde pas trop d’importance car il a bien droit à quelques faux pas.
Celui de cet épisode serait assez difficile à définir mais pourrait être résumé ainsi : trop de Red tue le Red. Non content d’avoir servi avec Snyder un très bon crossover l’an dernier, le scénariste remet cet aspect de la série en avant en montrant comment Brother Blood est en voie de devenir le nouvel avatar du Sang. S’il faut souligner le parallélisme impeccable de cette histoire avec les dernières péripéties de Swamp Thing qui est également sur le point de voir son statut d’avatar remis en question, on regrettera donc de revoir ces histoires sur le devant de la scène. Avec en plus de longs dialogues qui ne sont pas toujours utiles ou auraient pu être résumés en quelques mots et des passages qui donnent l’impression de tourner en rond.
Mais en contrepartie les personnages principaux sonnent toujours aussi justes. L’émotion est encore au rendez-vous et laisse très vite la place à l’horreur suscité par les dessins d’Albuquerque. Des dessins qui s’adaptent tellement bien au ton donné à la série par Lemire que les traits bruts, brouillons, les visages ratés apparaissent comme des évidences dans ces pages. Lemire nous a appris à se passer des dessins propres et esthétiques (on se souvient encore de Foreman) qui n’auraient pas rendu la série aussi crédible. Et c’est encore une fois le cas ici car les scènes qui se passent à Hollywood et la dernière pleine-page sont très puissantes et rendent les menaces en place sérieuses.





Green Lantern New Guardians 24 (3/5)
Ce troisième épisode du crossover Lights Out est tout le pendant opposé de l’épisode précédent. Dont le récit était indescriptiblement explosif mais les dessins plutôt ratés. C’est donc tout l’inverse ici. Si les traits de Brad Walker sont parfaits en tout point et sublimement mis en valeur par la colorisation de Quintana que tout titre de Green Lantern mérite de recevoir, le scénario de Justin Jordan est plutôt creux. Il réussit même l’exploit de raconter toute une partie d’un gros crossover sans montrer une seule fois l’ennemi à abattre. Evidemment, après l’incroyable événement survenu dans l’épisode précédent, d’une part il était peut-être nécessaire de faire retomber la pression pour faire prendre à tous, personnages et lecteurs, l’ampleur de ce qu’il venait de se passer. Et puis d’autre part et toute honnêteté, comment rivaliser et passer après le feu d’artifice de Venditti ?
C’est pourquoi on ne peut pas réellement en vouloir à Jordan de développer un peu trop de dialogues alors qu’on est en plein cœur du crossover et donc dans le feu de l’action. Malheureusement le soufflé retombe et ce n’est pas ce coup de théâtre qui sort un peu de nulle part qui saura redynamiser l’épisode même si du côté visuel c’est un peu la Gay Pride dans l’espace. Et le plus triste est de constater que finalement, le seul moment intéressant de ce titre est celui qui montre encore une fois John Stewart sa blague est vraiment bonne. Preuve que le scénariste a voulu ouvrir les vannes de décompression avant de transmettre le flambeau au prochain épisode de Red Lanterns. Quitte à sacrifier sur l’autel du suspense interrompu un Kyle Rayner qui ne séduit pas même en changeant de costume.



Batman-Superman 4 (2,5/5)
A peine au quatrième épisode le scénario de Greg Pak connaît ses premières faiblesses alors que jusque-là il maîtrisait parfaitement son sujet. Mais ici, force est de constater que l’intrigue se traîne, les duels entre les deux versions de Batman et Superman se suivent et se ressemblent. C’est à celui qui défiera l’autorité de son aîné, à celui qui prendra de haut son cadet. Trop d’intrigues sont représentées ici : la tentative de destruction du cristal, le combat interminable entre Wonder Woman et Kaiyo, la présence de Lois Lane et Selina Kyle , un Superman envoyé dans la stratosphère et un autre qui doit apprendre à voler…
Soit trop de scènes qui ne s’appliquent pas au ton minimaliste donné par les artistes à cette série. Mais qui parviennent tout de même à mettre en valeur le côté initiatique de cette première aventure pour les deux super-héros de notre Terre qui rencontrent leur équivalent plus âgé de Terre-2. Une manière pour eux de découvrir un chemin à ne pas emprunter. Un aspect intrigant mais sûrement traité d’une mauvaise façon, le scénariste cherchant trop à vouloir faire le parallèle entre les Batman et Superman des deux univers sans réellement s’attarder sur les personnalités de chacun. A les opposer comme si chaque duo était le reflet de l’autre dans un miroir mais que dès lors les reflets se réfractaient, d’où le titre de cet épisode.
Malheureusement les dessins de Jae Lee contribuent à rendre l’ambiance inerte tellement ils sont dépourvus de mouvement. Tout y est statique même si c’est son style et que cela reste un véritable plaisir pour les yeux. Certaines cases sont gâchées par d’ostentatoires onomatopées. Et l’aide reçue par Ben Oliver venu terminer l’épisode n’améliore pas la qualité de l’ensemble. Mais le véritable gâchis repose sur cette fin d’épisode et d’arc qui donne tout simplement l’impression que cette histoire n’aura servi à rien, même si elle parvient à compléter un petit peu plus les trous manquants de la continuité des New 52. Même si on est en droit de penser que c’est un peu tard.





Wonder Woman 24 (2/5)
A la NYCC la semaine dernière, Cliff Chiant remerciait les lecteurs d’avoir suivi jusqu’ici ses aventures racontées par Azzarello et dessinées par ses soins. Mais ce ne sont pas des remerciements qu’il aurait dû distribuer mais des encouragements et des félicitations. Le scénariste a toujours donné l’impression de savoir où il allait, mais le problème est comment il y allait. Une fois n’est pas coutume, il ne se passe pas grand-chose dans cet épisode hormis une réunion des dieux de l’Olympe à laquelle est conviée la nouvelle déesse de la guerre. Et surtout en présence du First Born, dont on attend toujours le déferlement de haine et de colère, mais pour ça il faudra encore patienter.
Les courtes scènes s’enchaînent très vite et rend le récit donc très fluide mais à la fin de celui-ci, l’impression qu’il ne s’est rien passé perdure. Même la description du nouveau statut de l’Amazone qui vient de grimper d’un niveau dans l’échelle du divin est peu exploitée. Sur la vingtaine de page, le scénariste ne s’en offre qu’une pour lancer une nouvelle intrigue. Mais celle-ci utilisant des personnages déjà aperçus, on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un recyclage, voire d’une redite plutôt qu’une nouveauté.
Un peu comme les dessins de Chiang…sauf qu’ici le dessinateur crédité est le Croate Goran Sudzuka. Pas un débutant dans son domaine, à tel point qu’il parvient à copier le style de ses collègues sans qu’on ne s’en aperçoive. En un peu plus propre, il faut l’avouer. Mais on n’y voit que du feu.





Forever Evil : Rogues rebellion 1 (5/5)
Mise en garde avant d’aborder ce titre : il est vivement recommandé d’avoir dévoré deux numéros du Villains Month consacrés à Grodd et aux Rogues . Dans cet ordre c’est même encore mieux. Ensuite, ce n’est que du plaisir. Buccellato nous plonge au cœur des Gems Cities, Keystone et Central City, totalement ravagées et en flamme, ce que l’on découvre à travers les yeux des Lascars qui rentrent de la petite réunion avec le Syndicat du Crime et qui prennent ici le statut de super-héros. Cette mini-série racontera comment les Rogues ont décidé de se rebeller face à l’arrivée et la domination des super-vilains de Terre-3 et ce démarrage illustre déjà parfaitement les différences qui séparent les deux groupes. Dont l’une des principales caractéristique qui a toujours rendu les Rogues attachants est le fait qu’ils savent faire preuve d’humanisme et respectent leur code. Un véritable leitmotiv ici, depuis leur épisode du Villains Month, puisque Captain Cold ne cessera de s’inquiéter pour sa sœur. Et d’accomplir d’autres faits d’arme qui sont tout à son honneur tandis que lui et sa bande vont croiser un autre groupe d’ennemis venus étouffer leur petite rébellion dans l’œuf. Rien n’est superflu ici, et les scènes s’enchaînent trop vite. On peut toutefois regretter que Declan Shalvey n’ait pas dessiné tout l’épisode car son style brut et sombre collait plus à l’ambiance du récit que les traits de Scott Hepburn, beaucoup plus cartoony mais heureusement moins manapulien que dans l’épisode consacré à Reverse Flash. Les premières pages réalisées donc par Shalvey plonge instantanément le lecteur dans la situation apocalyptique que vivent les Rogues grâce à des couleurs très sombres mais des scènes nettes et très détaillées. Cette mini-série offre enfin l’occasion de placer l’univers de Flash au premier plan.



Justice League of America 8 (4,5/5)
Encore une fois, le scénariste Matt Kindt dévoile sa créativité dans ce tie-in qui aurait dû paraître la semaine dernière. Après un épisode de la Suicide Squad dans lequel il montrait son talent pour raconter des coups de théâtre très recherché, cette semaine il propose un récit intelligent, mature qui laisse de côté les scènes d’action pour montrer que l’actuel crossover Forever Evil n’est pas qu’un concentré de castagnes. D’autant plus que c’est l’un des épisodes que l’on attendait le plus depuis la fin de Trinity War, pour enfin savoir ce que sont devenus les super-héros battus par le Syndicat du Crime . Et on a enfin droit à un début de réponse ici, grâce au personnage principal qui se révèle être le Limier Martien. Avec Star Girl il reprend conscience dans ce qu’il ressemble à une prison mentale. Et en en empruntant les couloirs tortueux avec un étrange guide ambigu jusqu’au bout, il va rencontrer plusieurs membres des Ligues de Justice disparus. Dans un récit très réfléchi, Kindt retranscrit la véritable identité des super-héros cités pour en tirer de chacun cette quintessence qui est aussi sa faiblesse. Un paradoxe parfaitement mis en valeur ici dans cette prison psychique puisque les seuls barreaux présents sont les points faibles exacerbés de chacun des personnages. Et ceux-ci sont tellement anéantis qu’aucun n’exprime la volonté de s’enfuir. Ce qui montre à quel point le stratagème mis au point par le Syndicat est puissant. A l’image de ce récit qui s’offre en plus le luxe de faire avancer l’intrigue principale. Là où Geoff Johns s’amuse à lancer plusieurs questions pour perturber le lecteur, Kindt commence à dévoiler quelques réponses bien loin d’être naïves.



Pandora 4 (4/5)
A l’image d’un tie-in, cet épisode n’est pas vraiment essentiel pour comprendre le crossover actuel mais sert parfaitement de lien entre celui-ci et le précédent, Trinity War. En effet, c’est par l’une de ses dernières scènes que débute cet épisode avant de révéler ce qu’il est advenu de Pandora. En un court passage le Ray Fawkes s'amuse à jouer avec nos nerfs en présentant furtivement un personnage qui a peut-être joué un lien dans la disparition et l'emprisonnement des super-héros, sans trop en dévoiler.
Et comme pour nous faire oublier ce passage sûrement important qui aura suscité la curiosité de tous mais dont il est trop tôt pour en parler, le récit qu'il développe continue de donner l’impression qu’il se passe un événement crucial ici à ne pas rater.Ce qui est confirmé avec le retour d'un personnage précédemment apparu dans la série et qui, tous les fans de DC seront d’accord, souffre d’une trop faible exposition dans les New 52. Avant un final qui encore une fois permet de raccrocher les wagons de ce tie-in et de la série principale entre eux afin de donner encore plus de relief à ce crossover qui se joue sur plusieurs tableaux consécutivement. Seul problème, le scénariste semble toujours aussi embêter par le personnage de Marcus, l’ami de Pandora, dont on a l’impression qu’il ne sait pas trop quoi en faire.
Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
[Zap'DC#52] CONCLUSION (Forever Evil, Zero Year, Eternal...)

[Zap'DC#52] CONCLUSION (Forever Evil, Zero Year, Eternal...)

19 Avril 2014

Les sorties DC du 16 avril

[Zap'DC#51] Semaine 15

[Zap'DC#51] Semaine 15

12 Avril 2014

Les sorties du 9 avril

[Zap'DC#50] Semaine 14

[Zap'DC#50] Semaine 14

06 Avril 2014

Les sorties du 2 avril

  • Riri
    Riri

    il y a 11 ans

    Je pense que Infinity vaut bien mieux que Forever Evil perso. ;)