Où l'on en prend plein les yeux même si on connaissait la fin
A peine sorti aujourd'hui, je ne saurais patienter plus pour vous livrer cette review du dernier épisode du crossover de l'été
Trinity War. Et n'allons pas par quatre chemin, Geoff Johns et Ivan Reis nous livre ici une véritable œuvre graphique qui redore un peu le blason des
New52. Seul bémol finalement, une mauvaise campagne de communication menée par l'éditeur DC qui nous dévoilait déjà trop la fin.
Jusqu'à présent, ce crossover ne connaissait que des irrégularités tant du côté du scénario que du dessin. Là où un Jeff Lemire redonnait un peu de dynamisme Johns mettait en berne l'intrigue en voulant à chaque fois reposer les bases. Et si les traits de Mikel Janin redonnaient envie de se plonger dans l'histoire, Doug Mahnke et même Ivan Reis n'étaient pas au sommet de leur art. Mais pour ce final, Johns et Reis jouent gros et cela a enfin porté ses fruits. Pour s'en assurer, il suffit de voir, d'observer, d'admirer les doubles-pages du dessinateur qui nous offre des scènes de combats époustouflantes, dignes des grands artistes baroques pour qui la vie se reflétait dans le mouvement. Une fois les trois premières pages passés, sur un total de 30 tout de même, plus aucun temps mort ne nous est offert et cela va si vite qu'on en perd l'envie de se détacher du comic book pour respirer. Dans ce temple d'Héphaïstos en Grèce, nous retrouvons enfin cette fresque réalisée par Jim Lee dans le FCBD de 2012, en plus petit évidemment et cette fois dessinée par Reis, et ce point de convergence des trois
Justice League que nous attendions depuis le début de Trinity War.
Dans un équilibre parfait entre dialogue et combat, savamment mélangé avec des coups de théâtre, des traîtres qui se révèlent brillament mis en scène que DC nous a fait la grâce de ne pas dévoiler, ce dernier chapitre offre une lecture plus que fluide car même trop rapide. Johns s'offre même le luxe, sans trop en dire, de combler les cinq premières années d'existence de la
Justice League en nous présentant très rapidement des ennemis qu'elle avait affrontés durant cette ellipse. Toutefois, cela avait déjà été mentionné dès le deuxième arc de la série, notamment on savait déjà que les super-héros avait affronté Starro et Professor Ivo. Mais au moins, nous pouvons saluer la cohérence et imaginer que le scénariste nous fera retourner dans le passé pour nous raconter ces épisodes.
Mais évidemment ce ne sera pas pour tout de suite, car à l'heure actuelle, la
Justice League, ainsi que la JLA et la
Justice League Dark sont plutôt mal en point. Sans trop en dévoiler, à l'inverse des sites d'informations étrangers, on découvre enfin la véritable identité du maître de la Secret Society. Et surtout, comme vous le savez tous si vous n'avez pas vécu dans une grotte ces deux derniers mois, un nouveau groupe de gros et puissants vilains fait son apparition ici pour amorcer la transition avec l'événement anniversaire de septembre : la série
Forever Evil et le
Villains month. Une transition qui sera source de frustration pour ceux qui connaissaient déjà l'issue de Trinity War et qui avait par conséquent nourri un petit peu trop d'attentes mais qui ravira sans conteste les plus grands fans de l'univers DC pour cette incroyable mise en scène présentée dans les dernières pages. Le comic book se donne des allures de grand show théâtral, avec des entrées sur scène comme on les aime, c'est-à-dire de façon spectaculaire avec un arrêt sur image pour prendre pleinement conscience de la menace.
Alors évidemment, on peut regretter la faible représentation de certains super-héros, laissés en arrière-plan et qu'on aperçoit furtivement car l'accent est non seulement mis sur cette fameuse
Trinité DC (Batman, Superman et
Wonder Woman ) mais aussi sur les membres de la
Trinité des Péchés. Mais surtout, cet épisode donne un nouvel angle pour appréhender ce concept de Trinité. Le chiffre 3 s'offre une nouvelle interprétation ici qui vient finalement enrichir l'architecture du crossover.
Mais surtout, on ne peut que déplorer cette campagne de communication/marketing menée par DC depuis le début de l'été. Depuis l'annonce en réalité du
Villains month et des quatre mini-séries qui débuteront en septembre, dont
Forever Evil, la suite directe de
Trinity War. En voulant lancer un concept éditorial recyclé et quelque peu alambiqué (la série
Batman aura par exemple 4 épisodes en septembre), l'éditeur a tout d'abord dû faire face à l'incompréhension des lecteurs et au trouble des libraires. Il n'avait donc pas d'autres solutions que de dévoiler l'intrigue principale qui se tiendra en septembre. Donc de révéler la fin de Trinity War. Ce qui, évidemment, a ôté du charme au crossover qui venait tout juste de débuter. Tout en nuisant au travail des artistes qui officiaient sur les six épisodes. Cet événement annoncé depuis deux ans a donc été relégué à l'état d'élément déclencheur du concept marketing de septembre en le dénaturant au passage de son identité propre et indépendante. Cela a pourtant permis à DC de voir les commandes s'accumuler pour le mois de septembre affichant même des ruptures de stock avant l'heure et des rééditions. Mais à la lecture de ce dernier épisode de Trinity War, on est en droit de reprocher à DC cette stratégie. Heureux donc seront ceux qui ne suivent pas l'actualité VO, ils n'auront qu'une hâte, découvrir la suite dans Forever Evil. Quant aux autres, on attend évidemment DC au tournant.
Pour relire les reviews des premiers épisodes :
- Justice League 22 - Trinity War 1
- Justice League of America 6 - Trinity War 2
- Justice League Dark 22 - Trinity War 3
- Constantine 5 - Interlude 1
- Pandora 2 - Interlude 2
- Phantom Stranger 11 - Interlude 3
- Justice League of America 7 - Trinity War 4
- Justice League Dark 23 - Trinity War 5
- Pandora 3 - Interlude 4
[conclusion=5][/conclusion][onaime]- Les dessins de Reis époustouflants
- La mise en scène menée par Johns, avec de nombreux coups de théâtre
- Un final de 30 pages
- La célèbre phrase de Mary Roberts Rinehart (même si ce n'est pas elle qui l'a écrite) [/onaime][onaimepas]- DC en a trop dévoilé sur la fin de
Trinity War créant ainsi de la frustration [/onaimepas]
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