[Zap'DC#17] Semaine 33

[Zap'DC#17] Semaine 33
Oui, cette semaine j'ai été très bavard dans mon Zap' en dérogeant à la règle des chroniques courtes pour aller directement à l'essentiel. Mais en ces temps de crise chez DC, osons l'avouer, quand l'éditeur parvient à produire de la qualité, autant mettre l'accent dessus et tentant d'expliquer pourquoi. Et idem pour le cas échéant, même si depuis le lancement des New 52 on commence à être habitué à la déception et sa soeur frustration. D'autant que deux séries voyaient cette semaine leur dernier épisode être publié, Threshold et Demon Knights.
Et si vous n'êtes pas découragé par mon bavardage, le Zap'Marvel de Susano vous attend.





Nightwing 23 (5/5)

Les mois se suivent et à chaque fois que je décide de parler de cette série, les commentaires se ressemblent. Parce qu’encore une fois, c’est du tout bon. C’est du pur concentré d’action, distillé avec parcimonie, du suspense et du polar. De l’humour aussi car Nightwing parvient toujours à placer quelques expressions caustiques en plein combat. Et surtout une grande dose d’inattendu avec un final étonnamment bien amené. Ce chapitre en accord avec son temps témoigne d’une certaine évolution des situations catastrophiques qui peuvent menacer toute une ville. Quelques années en arrière, quand un super-vilain menaçait une ville, le super-héros parvenait toujours à l’arrêter avant la première attaque. Ce n’est plus le cas à présent comme on peut le voir ici. Menace il y a et les scénaristes n’hésitent plus à faire passer l’ennemi à l’action pour rendre celle-ci encore plus réelle. La panique voire le chaos envahit les rues de Chicago, les médias s’en mêlent. La tension est à son paroxysme car le Prankster est un ennemi plus que sérieux et crédible par la folie qu’il dégage. A tel point que dans certaines scènes, notamment celle où le maire ouvre la porte, on serait presque tenter de voir en lui un Joker taillé sur mesure pour Nightwing . Et pour ceux qui seraient tentés de reprocher la couverture quelque peu racoleuse qui montre le super-héros crucifié par le Prankster, même si cette scène n’est pas concrètement présente dans ces pages, on peut y voir une image de ce que vit Dick Grayson à Chicago. Cette ville où les justiciers n’étaient pas les bienvenus est donc menacée par un puissant ennemi. Et pour la sauver, un seul homme qui est pourtant celui que la majorité rejette. Certains, notamment ceux qu’il parvient à sauver, croient en lui. Nightwing prend donc des allures de messie, crucifié par ces détraqueurs mais qui, même si on ne sait pas comment, fera tout pour sauver la population des attaques du Prankster. Et puis bon, il est un peu le fils adoptif du Dieu Batman .


Demon Knights 23 (4/5)

Une fin épique pour série héroïque. Quelle tristesse de la voir se terminer ici alors qu’il restait tant d’histoire à raconter sur cette première équipe de Stormwatch rassemblée par Merlin. D’autant que les craintes inspirées par le précédent épisode de voir celui-ci être bâclé par Venditti afin qu’il puisse finir son run se sont évaporées. Guerre il y a bien entre les Demon Knights et les géants qui ont emprisonné Vandal Savage. Et la manière dont celle-ci se termine est somme toute cohérente avec ce qu’on a déjà pu voir dans cette série. D’autant qu’elle renvoie vers un petit événement lancé par DC fin 2012 et qu’il reste encore quelques zones d’ombres qui auraient mérité quelques épisodes en plus. Les personnages sont toujours aussi attachants, la présence du démon Etrigan, malheureusement de plus en plus rare dans les derniers épisodes, enflammait tout de même le scénario, volant à chaque fois la vedette à Jason Blood qu’on n’a pas encore aperçu dans la continuité contrairement à Xanadu. Une lecture très fluide malgré des dessins faiblards de Phil Winslade mais qui bénéficient tout de même d’une parfaite colorisation. Ici clairement un arc est bouclé, une histoire qui prend même les accents d’un conte ou d’une légende comparable à celles des chevaliers de la table ronde, empêchant ainsi tout sentiment de frustration mais l’équipe a beaucoup de potentiel. D’autant que Demon Knights était la seule série à se plonger dans l’univers de l’heroic fantasy et qui permettait d’étendre à un passé lointain les racines du New 52 qui en auraient bien besoin. En effet il était fait mention du diamant noir d’Eclypso, du vampire Cain, et comme déjà dit plus haut, de Stormwatch. Espérons que DC n’ait pas définitivement tourné le dos à ce genre.





Threshold 8 (3,5/5)

Est-ce l’euphorie de voir enfin cette série se terminer qui m’incite à avouer que ce dernier numéro est très agréable à lire. Parce qu’il transporte derrière lui sept autres passifs qui ont rendu cette série ennuyeuse, parfois même incompréhensible il ne figurera pas dans le top de ce Zap mais il aurait pu et voici pourquoi. Plusieurs raison, tout d’abord car ici le récit rompt complètement avec l’histoire principale. Exit The Hunted, le programme TV-phare de la planète Dominion qui copiait le principe d’un Battle Royal et autres Hunger Gameniaiseries. L’émission qui diffusait en direct la traque de plusieurs cibles a été annulée. Cela vous évoque quelque chose ? Nous y reviendrons. Ici Caul, ce Green Lantern austère qui a longtemps été un « candidat » de cette émission se voit proposer une nouvelle carrière, un « reboot » - ça ne vous parle toujours ? – car le producteur dont on découvre l’identité dans un petit coup de théâtre pense qu’il est en quelque sorte bankable. Donc plus de course poursuite ni de cache-cache avec les chasseurs de prime, ici le cœur de l’histoire est plus réaliste.
Plus réaliste car telle est la volonté du scénariste Keith Giffen qui profite de ce dernier épisode pour régler ses comptes. Donc autant se faire bien comprendre de tous ces lecteurs qui préfèrent lire des histoires mainstream plutôt que des récits plus cosmic-underground comme Threshold. Et c’est donc dans une mise en abyme aux allures de métaphore filée qu’il critique une société qui veut voir des morts en direct à la télé. Le programme TV annulé est bien sûr à assimiler à cette série, Threshold, en témoigne les regards accusateurs portés vers le lecteur de Caul et de son interlocuteur quand celui-ci lui rappelle que l’émission est annulée. Le parallèle se poursuit avec le champ lexical de la production et du marketing qui se rapporte très facilement au monde de l’édition. Et le coup de grâce est bien sûr apporté quand on aborde la question d’un reboot possible du personnage de Caul, comme celui des New 52. Mais purement dans une optique de faire du chiffre.
Une allusion à une autre série annulée dernièrement est même faite lorsqu’il est fait mention de Space Cabby. Ce personnage DC du Silver Age en lui-même n’apporte rien. Mais dans le dernier épisode de la série de comics Batman: The Brave and the Bold, tirée de l’animé, Bat-Mite qui a l’instar de Caul ici apprend que sa série est annulée, il énumère tous les crossovers qu’elle aurait pu encore contenir et cite Space Cabby. Entre la dérision et l’aigreur, le scénariste semble ne pas avoir apprécié l’arrêt de sa série. Et comme ultime tacle, les dernières pages retranscrivent ce qui semble être une conversation téléphonique entre un humain et un inconnu dont on « n’entend » jamais la voix. Mais l’identité de ces deux personnes restent inconnue. On sait juste que l’une est humaine.
Quant au back-up mettant en scène le détective Star Hawkins, si jusque-là il ne présentait aucun intérêt, on a droit ici à un magnifique final qui vient se lier à celui de la série principale. Il nous montre surtout que Giffen sait encore écrire de bonnes histoires, tout en nous faisant regretter que ce ne fut pas le cas ici. A présent, il nous reste à savoir si nous reverrons un jour Blue Beetle, qui suite à l’arrêt du programme est renvoyé sur Terre et Lonar, ce New God pas du tout exploité par le scénariste.


Worlds’ Finest 15 (2,5/5)

On passe enfin aux choses sérieux car nos deux héroïnes font enfin face à leur ennemi venu d’ailleurs, Desaad. Pour être sincère, il était temps car les derniers épisodes de Paul Levitz semblaient sombrer dans un marasme qui détonait complètement avec les débuts très prometteurs de la série. Du coup ce chapitre permet à celle-ci de sortir un peu la tête de l’eau avant la noyade car le combat est très bien relaté. Le scénariste a pris vraiment le temps de développer toutes les phases, au point qu’on assiste tout de même à quelques longueurs. Et puis vient ce final, devant lequel on reste sans voix mais pas forcément pour les bonnes raisons. On serait plus en droit de soupirer un « tout ça pour ça ? » même si la situation de Power Girl et Huntress a un tout petit peu évolué par rapport aux premières pages du chapitre. Mais on assiste tout de même à un retour en arrière qui frustre plus qu’il ne surprend. Autre déception, ce récit qui ne se concentre que sur ce combat entre les deux femmes de Terre-2 et le sbire de Darkseid venu d’Apokolips ne laisse pas sa place à d’autres intrigues. Beaucoup d’inconnu également car on n’est pas vraiment sûr de savoir où se déroulent les événements. Sur Terre-2, du coup les deux femmes peuvent-elles caresser l’espoir de retourner chez elles ? Sur Apokolips, ainsi on aurait droit à quelques décors en plus de ceux aperçus dans le premier arc de la série Justice League ? Finalement on n’en saura rien. Mais il faut tout de même saluer le travail de la dessinatrice Emanuela Lupacchino, dont le crédit est erroné sur la couverture, qui parvient à réaliser de très belles scènes d’action mais surtout des visages parfaits, notamment ceux de Power Girl et de Desaad, au regard terrifiant.




Batman 23 (2/5)

Cette semaine nous en apprenions un peu plus grâce aux sollicitations du mois de novembre sur les tie-ins de l’arc en cours Zero Year qu’on ne présente plus. L’occasion donc de chroniquer ce nouvel épisode. Et aussi de rappeler que cet arc qui vampirise tout l’univers DC est trop long. Car fatalement certains épisodes sont moins bons, comme c’est le cas ici. Ce qui est d’autant plus regrettable car c’est ici que deux personnages en devenir prennent enfin la voie, ou plutôt sont orientés vers la voie qui les mènera aux personnages qu’on connaît, à savoir Batman et l’Homme Mystère. Mais pas de quoi non plus en faire tout un épisode même si les dessins de Capullo sont toujours aussi réussis. Surtout que Snyder qui avait déjà confié ne pas vouloir modifier les origines de Batman pour ne pas occulter le Year One de Miller se permet encore une fois ici la réécriture d’un invariant du mythe : l’entrée de la chauve-souris dans le Manoir Wayne qui inspirera à Bruce son costume. Dans sa version, Snyder nous offre un personnage battu quasiment à mort par le gang de Red Hood , qui parvient à traverser toute la ville a priori en rampant pour se rendre au manoir où Alfred le soignera, ouvrant ainsi le bal chirurgical. Puis exit la chauve-souris qui fracasse une fenêtre pour se poser sur le buste, ici son entrée est alourdie par l’usage d’une technologie qui renie totalement le scénario de Miller mêm si certains y verront un côté sacré. Snyder ajoute une ambiance grotesque dans tous les sens du terme. Quant au futur Homme-Mystère, c’est à la suite d’une confrontation avec Philip, l’oncle de Bruce Wayne qu’il semble enfin prêt à devenir le vilain au point d’interrogation. Du coup celle-ci se retrouve concentrée dans le back-up qui cette fois met en exergue l’obstination de Bruce Wayne âgé de 24 ans, en Norvège, et sa force, physique et mentale, évidemment.


Katana 7 (0/5)

La lecture vraiment pénible de la semaine. A tel point que j’ai dû m’y reprendre à deux fois pour aller au bout de cet épisode. Ann Nocenti continue de livrer un récit décousu, pas du tout fluide avec des scènes qui ne durent qu’une page ou deux avant une ellipse temporelle qui rend confus le lecteur et la lecture. De retour à San Francisco, Tatsu retourne finalement voir Shun, la femme tatouée, qui lui laisse le droit de voir tout son corps (a priori Katana a payé le prix fort). Puis un faucon l’attaque en pleine rue, avant d’arriver à la maison close de madame Yoko qui est en train de brûler. Mais avant de partir à la recherche des coupables - le clan des dagues ou des épées ? – petit pique-nique entre amis tout en regardant le dernier reportage de Jack Ryder , alias le Creeper dont l’intervention nous en révèle un peu trop sur la fin de Trinity War. Et ça continue comme ça pendant plusieurs pages, ça part dans tous les sens sans aucune logique ni cohérence. Katana est dépeinte comme une sorte de femme-enfant tiraillée entre deux hommes dont l’un est son mari mort. Du grand n’importe quoi ! La série ne profite même pas de la perche tendue par le Green Arrow de Lemire pour remonter la pente grâce aux clans des Outsiders et la fin de cet épisode ne vaut pas mieux qu’un roman à l’eau de rose de la collection Harlequin. C’est niais. La scénariste préfère s’enfoncer dans les abîmes chaotiques d’un récit sans âme ni passion. A l’image des dessins de Sanchez et Fiorentino. A noter que le premier artiste depuis trois numéros ne parvient plus à travailler seul sur un épisode. Mais ses dessins sont tellement imprécis et brouillon que c’est un peu avec soulagement qu’on profite du travail ici de Fiorentino. Car lui, au moins, a le mérite de savoir dessiner des visages.




Justice League of America 7
Quatrième épisode du crossover Trinity War plutôt décevant. Ma review vous explique pourquoi ici.

Batgirl 23
Un nouvel arc débute, Batgirl Wanted qui montre une héroïne encore plus tiraillée par la culpabilité d’avoir tué son frère et sa volonté d’être une justicière, surtout quand son petit copain est en danger. Gail Simone parvient à jouer sur les deux plans tout en plaçant en trame de fond le Commissaire Gordon qui veut plus que jamais arrêter son héroïne de fille. Très bon ensemble équilibré.

Constantine 6
En six épisodes on a dû voir plus de scènes de magie que dans toute la feue série Vertigo. En jouant avec l’âme de Constantine, Ray Fawkes continue toujours de faire fausse route.

Green Lantern Corps 23
On retrouve de plus en plus l’âme de cette série avant reboot. En choisissant de mettre en avant John Stewart et tout le corps des Green Lantern , Van Jensen et Venditti contribuent à rendre dynamique la série et à nous rendre curieux de ce qu’on pourra trouver dans le Villains Month tellement de nombreuses questions restent sans réponse.

Suicide Squad 23
Premier faux pas d’Ales Kot depuis son arrivée sur la série. A trop vouloir placer celle-ci sur le plan psychologique notamment avec l’arrivée de James Gordon Jr., il se perd dans des concepts de narration en voix-off qui desservent le récit principal et qui à force deviennent ridicules. De plus il nous balance comme un cheveu sur la soupe le chapitre manquant qui raconte l’accord passé entre la Suicide Squad et Amanda Waller . Par contre les références à la série annulée Team Seven sont très bien placées.
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  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 11 ans

    Moi j'vais lire Batman 23, Batgirl 23, GL et GLC 23, Nightwing 23 et JLA 7!!!

  • K'Ian
    K'Ian

    il y a 11 ans

    Nightwing toujours au top !

  • YCS-1136
    YCS-1136

    il y a 11 ans

    Sans spoiler, pouvez-vous me dire s'il n'y a pas un soucis de continuté entre Batgirl 23 (Batgirl a tué son frère) et Suicide Squad 23 (J. Gordon Jr arrive). Je n'ai encore jamais touché à Suicide Squad, je ne connais pratiquement rien de cette série. Elle se passe à une autre époque? sur une autre Terre?

  • susano-wo
    susano-wo

    il y a 11 ans

    On ne peut pas appeler ça un soucis de continuité. ce n'est pas parce que deux séries sont publiées en même temps qu'elles se déroulent exactement en même temps. T'as parfois des histoires dont un arc représente plusieurs semaines de la vie d'un perso alors qu'en parallèle, une série faisant appel à un personnage commun dure autant de numéro, mais ne représente que 2 à 3 heures de leur vie. C'est certainement ce qui se passe du côté de Suicide Squad (je sais pas je lis pas non plus). Quand on suit Batgirl, l'action semble se dérouler sur pas mal de jours différents alors que j'imagine que chaque arc de Suicide Squad suit une "mission" de l'équipe, et donc 3 ou 4 numéros peuvent donc retracer une nuit. Si l'arc en question a débuté il y a 3 mois, James Jr était pas encore mort donc pas de problème de continuité.

  • DavIds
    DavIds - Rédacteur de l'article

    il y a 11 ans

    YCS-1136 a écrit:
    Sans spoiler, pouvez-vous me dire s'il n'y a pas un soucis de continuté entre Batgirl 23 (Batgirl a tué son frère) et Suicide Squad 23 (J. Gordon Jr arrive). Je n'ai encore jamais touché à Suicide Squad, je ne connais pratiquement rien de cette série. Elle se passe à une autre époque? sur une autre Terre?
    Hum sans spoiler ça va être dur mais bref : non, aucun problème de continuité entre les deux séries. La série Suicide Squad ne se passe pas à une autre époque, ni sur une autre Terre.

  • Teubovent
    Teubovent

    il y a 11 ans

    Aucun soucis de continuité.....James Gordon Jr est supposé mort...mais on n'a pas retrouvé son corps (on sait donc tous ce que ça veut dire)....de plus vu son look Nick Fury (lol) il se passe bien après le dit épisode de Batgirl (le 19 il me semble, ou il se prend un razorang dans l'oeil ^^)