[Review VO] The Movement #1

[Review VO] The Movement #1
C'était il y a quelques mois, un teaser très intriguant de la part de DC était mis en avant. D'une part, un pour cent, des billets verts dans une main. En face, 99 pour cent, le poing levé. L'idée transpirait : DC se lançait dans un titre assez osé basé sur la célèbre contestation de "Occupy Wall Street". La première réaction fut le doute, une telle idée avait toute sa place chez le désormais moribond Vertigo et se voyait très mal occuper la même place qu'un Batman ou qu'un Teen Titans mais le nom de Gail Simone sur le premier titre : The Movement nous faisait passer de la dubitation à l'intérêt. Qu'en est-il de ce titre ? Les doutes que l'on avait dessus étaient-ils au final justifiés ?



C'est hier que le titre est sorti, un 1er Mai. Le symbole est fort pour une célébration mondiale des travailleurs face au patronat et allons plus loin, face au pouvoir. Puisque visiblement, c'est l'ambition de Simone sur le titre, installer la sphère du super-héroïsme dans un contexte social d'opposition entre une oligarchie (symbolisée ici par une police corrompue) et la majorité du Peuple (représentée par cette équipe : The Movement).

L'histoire débute de manière extrêmement caricaturale puisque deux policiers ripoux extrêmement méchants tentent d'abuser de leur autorité pour tirer des avantages d'ordre sexuel d'une pauvre mineure. Ces derniers se font prendre sur le fait par plusieurs dizaines d'individus masqués (comprenez : Anonymous) qui les filment et font largement diffuser ces actes au monde entier. Affaire qui arrive à l'oreille de leur commissaire de police qui non content de devoir gérer cette affaire doit en plus enquêter sur un mystérieux tueur en série (notez que le mystère ne durera que 3 pages).



Nous apprendrons plus tard que ce tueur en série est en réalité un garçon doté de pouvoirs qui est convaincu d'être possédé et qui de facto l'est, ce qui le pousse à faire des crimes. Bien évidemment la police intervient mais visiblement pour Gail Simone, la police ne fait pas son travail en garantissant la sécurité des pauvres personnes sur le point d'être tuées et The Movement intervient pour sauver le pauvre tueur ... Navrant.

Le principe super-héroïque était bien évidemment ignoré de tous à l'origine et semble, dans ce pitch, encore absent et l'attente d'un titre purement social était clairement de mise mais visiblement l'audace était beaucoup trop grande pour DC et le fantastique fait rapidement son intrusion dans le récit.



Ainsi, l'aspect social se fait lui extrêmement rare, ce dernier souffre en effet d'un récit trop décousu pour cibler correctement le fil narratif de l'auteur. Cette enquête qui est traitée de manière très superficielle est en effet censée nous amener vers la révélation de cette équipe mais Simone gère extrêmement mal cet aspect en le bâclant totalement en nous servant des caricatures policières vues et revues. L'effet est malheureusement rude puisque la rébellion contre les nantis est ici dépeinte en très peu de cases et laisse plus place à du cosmétique qu'à du véritable fond, pire nous avons l'impression que l'on est même dans le gadget puisque certaines phrases lancées à la volée se trouvent terriblement isolées entre l'enquête d'un commissaire de police et les combats de l'équipe contre la (vilaine) police.



C'est donc un titre très caricatural que nous sert Gail Simone, constamment étiré entre super-héroïque et contestataire ce numéro n'arrive à assumer pleinement aucun des aspects et nous livre un zéro pointé sur les deux champs. Les dessins de Freddie Williams III sont eux passables jusqu'aux scènes de combat qui se voient affublées d'un découpage tout bonnement catastrophique et très peu dynamique. Dommage, nous attendons maintenant la fin mai pour l'autre titre de ce diptyque : The Green Team #1 et espérons que ce n'est qu'une simple erreur de parcours pour la scénariste.

[conclusion=1][/conclusion]
[onaime]- Freddie Williams qui livre un travail plutôt honorable si l'on omet le découpage.
[/onaime][onaimepas]- Trop de caricatures.
- Une réflexion presque inexistante.
- Le découpage lamentable.
- Un scénario vide.
- Des personnages sans consistance.[/onaimepas]
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Avec un premier aperçu

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 11 ans

    Faut pas dire du mal d'un titre qui parle d'Anonymous. Même s'il est mauvais. Je pourrais mal le prendre. ;-)

  • Roger
    Roger

    il y a 11 ans

    Relisez ce livre. Le tueur n'est pas le jeune homme, l'enquête n'est pas bouclée et devrait se poursuivre. Quant aux deux flics, ils passent très bien. Ils étaient nécessaires pour décrire l'image de la ville. Ces deux là vous donnent une image à la Frank Miller. Le commissaire, lui, n'est pas loin de rappeler Gordon, entre ses faiblesses de bon flic qui suit la loi et son incapacité à suivre la loi. Les héroïnes et les héros font une bonne impression. Qu'on laisse une chance à ce titre Pensez à la bouillie insipide et innommable que DC livre sous l'appellation New 52 et venez me dire que The Movement n'est pas une bonne nouvelle! Roger out.